Y a-t-il de la documentation sur les esteys de Bordeaux ?
Bibliothèque de Bordeaux – notre réponse du 22/12/2022.
Un « estey » est un « petit ruisseau en amont de Bordeaux qui se jette dans la Garonne. […] En aval de Bordeaux, ces petits ruisseaux sont des jalles. Sur le bassin d’Arcachon, estey désigne “la modification du chenal quand celui-ci devient maigre” »
Source : Le grand fagnas : petit précis du parler girondin de Guy Suire, éd. Mollat, 2000 ).
Y a-t-il de la documentation sur les esteys existants et disparus de Bordeaux ?
Petit périple avec les bibliothécaires de la bibliothèque patrimoniale de Bordeaux.
Inventaire de quelques esteys de Bordeaux mentionnés dans de la documentation
Nous n’avons pas trouvé d’inventaire en bonne et due forme des esteys de Bordeaux.
- L’Inventaire sommaire des registres de la Jurade – 1520 à 1783, volume premier, annoté et édité par Dast Le Vacher de Boisville à Bordeaux en 1896, fait mention des esteys Sainte-Croix et Majou (un index alphabétique en fin d’ouvrage permet d’en retrouver les diverses occurrences). Consultable en ligne. Le site gasconha.com consacre une page de son site à l’estey Majou.
- En ligne, le n°34 de la revue de quartier bordelaise Bacalan (sept-oct-nov. 2011) consacre un article à l’estey du Lauzun, intitulé Le Lauzun, ruisseau de Bacalan, illustré d’un plan de 1907.
- Un plan de la ville de Bordeaux gravé par J. B. Tardieu, daté de 1850, consultable sur Gallica, indique l’estey de Bègles et l’estey des moines.
- Le site de Bordeaux, dans la page consacrée à la Place Saint Pierre, mentionne également les esteys de la Devèze et du Peugue, ports antiques. La Carte de Cassini n°104 (Gironde, zoom sur les ruisseaux de Bordeaux), 1756, les localise. La page du site Archéosciences consacrée à l’Apport de la géostatistique à la connaissance de la morphologie naturelle du site de Bordeaux (France) permet d’en savoir plus sur ces deux ruisseaux. L’Histoire de Bordeaux de Michel Figeac (dir.) indique qu’au XVIe siècle, ces deux anciens affluents de la Garonne étaient devenus des « cloaques nauséabonds » (p.109).
On trouve des précisions sur l’estey de la Devèze, appelé « ruisseau », dans la partie consacrée aux alentours du château des Puy-Paulin de l’ouvrage Naissance et vie des quartiers de Bordeaux, d’Albert Rèche (éd. L’Horizon chimérique, 1988). Au Moyen-Age, « Au sud du quartier, coule à ciel ouvert la Devèze qui, venant du milieu de l’actuelle rue de Ruat, serpente pour se diriger d’abord vers l’extrémité de la rue Beaubadat, non loin de la Porte-Saint-André (Trois-Conils), puis vers la rue Judaïque (de Cheverus) à hauteur de l’immeuble occupé par le journal Sud-Ouest, passant par l’andronne qui sépare les n°6 et 8. À cet endroit, le ruisseau est franchi par le pont de Brion. » (p. 159).
- Ce même ouvrage Naissance et vie des quartiers de Bordeaux d’Albert Rèche évoque l’estey Audeyola, « estey longeant les murs de l’enceinte pour aller se jeter dans la Garonne » au XIVe siècle (p.199).
- Hors de la commune de Bordeaux mais actuellement sur le territoire de 8 communes de la Communauté urbaine de Bordeaux, on trouve également l’estey du Guâ. L’Agence d’urbanisme de Bordeaux a consacré un document à sa sauvegarde, publié en janvier 2014.
Documents imprimés consultables sur place à la Bibliothèque municipale de Bordeaux concernant les esteys
- L’estey et le port en Bordelais à la fin du Moyen Age d’après les Archives Historiques du département de la Gironde, rédigé par Philippe Calmette, paru dans la Revue archéologique de Bordeaux – Tome XCIII, 2002, page 141, cote : Coll.76 ;
- De l’estey au putz. Pollutions et équipements d’eau à Bordeaux (fin XIIIe-XVe siècle), par Ezéchiel Jean-Courret paru dans la Revue historique de Bordeaux – Troisième série – N°9/10 – 2006 N° spécial : L’eau en Bordelais de l’Antiquité à nos jours, page 47, cote : P 103.
- Dans les bibliothèques du réseau, par le site Presse en ligne – Bibliothèques de Bordeaux , accès à la base de données Europresse pour consulter les archives du journal Sud-ouest en faisant la recherche par mots clés : en l’occurence, « esteys » ou (et) » estey « .
La bibliothèque Mériadeck possède, dans les fonds de l’espace Bordeaux-Aquitaine (au 2e étage), l‘Histoire de Bordeaux, publié sous la direction de Charles Higounet. Cet ouvrage en 8 volumes est très complet. Le dernier volume est un index général qui comporte une entrée » esteys » permettant de se reporter aux différents volumes de la série traitant de ce sujet.
Documents consultables en ligne sur les esteys de Bordeaux à différentes époques
Modélisation 3D et évocation du port du Bas-Empire de Bordeaux (Gironde), article de Frédéric Gerber, Gallia Archéologie des Gaules, CNRS Éditions, 2020. Consultable sur la plateforme HAL.
La figure 2 propose un schéma de Bordeaux/Burdigala, port d’estey – port de Garonne.
La palud de Bordeaux aux XVe et XVIe siècles, par Sandrine Lavaud, Annales du Midi, 2002, 114-237, p. 25-44, sur la plateforme Persée. Cet article décrit notamment le réseau hydrographique d’esteys
L’agence de l’urbanisme de Bordeaux, sur son site aurba.org, a publié en novembre 2014 un dossier intitulé Retrouver le fil de l’eau dans la ville. Un encart de la page 5 est consacré à un « zoom : solutions compensatoires et risque inondation sur la Cub ». Il y est mentionné qu’avec « près du quart de son territoire situé en dessous des plus hautes eaux de la Garonne (interdisant un assainissement pluvial gravitaire à marée haute), et environ 150 jalles, esteys, berles, crastes et autres ruisseaux, le territoire de la Cub est particulièrement touché par les risques d’inondations fluvio-maritime et pluvial. »
Ressources iconographiques sur les esteys qui traversent Bordeaux
La bibliothèque numérique de Bordeaux, Séléné, propose un certain nombre d’estampes sur les esteys.
Parmi ces vues, celle de Léo Drouyn intitulée Bordeaux : estey – cote Delpit 7/17, est remarquable par sa qualité esthétique : Bordeaux : Estey par Léo Drouyn.
Pour en savoir plus sur les esteys de Bordeaux
Règlement sur les cours d’eau non navigables de la Gironde, Actes administratifs annotés par Ch. Dosquet, éd. Coderc, Dégréteau et Poujol, 1868. Consultable dans Gallica.
Extrait :
« Tout ruisseau, canal, estey, fossé de dégorgement OK de dessèchement, ou mère d’eau, sera entretenu en bon état aux frais des propriétaires riverains, qui les tiendront constamment dégagés de tous empêchements nuisibles au cours des eaux » (p. 33).
Les fleuves dans le projet urbain : entre risque et identité paysagère, par Léa Assouline, revue Paysages d’eau, n°20, 2019, consultable sur Open Editions Journals.
Extrait :
« Les politiques publiques tendent maintenant à engager une gestion globale du risque. Il s’agit donc autant de protéger les populations que d’amener une conscience du risque pour savoir y réagir et l’éviter. […] En outre la revue CaMBo, éditée par l’a’urba, a consacré un dossier spécial en 2014 au thème « Bordeaux, ville d’eau » dans lequel sont mis en avant les éléments clés de structure paysagère que sont les jalles et les esteys : le réseau hydraulique des palus et marais bordelais. De même le PLU 3.1 fait fusionner les trames vertes et bleues, indiquant que le réseau des affluents est la base de la trame environnementale. Avec le montage du PLUI, il convient également de pointer qu’« en matière de gouvernance, les grands projets de la métropole bordelaise méritent ainsi d’être observés par le prisme de l’eau (CaMBO, 2014, p. 29). » (§11)