Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 22/10/2020.
En France, selon les derniers chiffres transmis par le Ministère de la justice, 62 935 personnes sont détenues en France (Outre-Mer+Métropole).
3,7% sont des femmes, soit 148 femmes en Outre-Mer et 1934 femmes en Métropole.
Source : Statistiques de la population détenue et écrouée pour l’année 2020.
Les conditions de vie des femmes emprisonnées en France :
La section française de l’Observatoire international des prisons (OIP-SF) est une association loi 1901 qui rend public l’état des conditions de détention en France.
Créé en 1996, l’OIP-SF défend les droits et la dignité des prisonniers et contribue au débat public par un travail rigoureux d’éclairage et d’analyse des politiques pénales et pénitentiaires, au cœur des problématiques de notre société.
En France :
À certains égards, les conditions matérielles de détention des femmes peuvent être perçues comme meilleures que celles des hommes car globalement elles sont moins soumises à la surpopulation carcérale : 2 532 femmes pour 2543 places opérationnelles au 1er janvier 2020. (…)
Par ailleurs, isolées des hommes qu’elles ne doivent pas croiser, les femmes ont un moindre accès aux locaux collectifs et donc au travail, à la formation, aux activités socioculturelles et sportives ainsi qu’aux soins. D’après l’OIP-SF.
Le contrôle social réservé aux femmes : entre prison, justice et travail social, par Coline Cardi, Déviance et Société, 2007.
Résumé :
Très peu d’études sociologiques françaises ont tenté une approche de la déviance en termes de genres : la sous-représentation statistique des femmes dans la sphère pénale suffit souvent à les écarter des analyses. Pourtant, prendre pour objet la déviance des femmes permet d’éclairer le fonctionnement du processus pénal (…). Ainsi, partir de la marge, que représentent les femmes incarcérées, est un moyen d’interroger le centre et de saisir en quoi, s’il faut penser la prison en lien avec l’ordre social, il faut également et conjointement la penser en lien avec l’ordre sexué et les normes qui lui sont liées.
La sexualité en prison de femmes par Joël Myriam, Presses de Sciences Po, Académique, 2017.
Résumé :
(…) la proximité physique entre les femmes et les hommes incarcérés dans le même établissement d’une part, le développement de relations intimes entre des personnes détenues et des personnes fréquentant la détention à titre bénévole ou professionnel d’autre part. Ces trois situations relèvent bel et bien d’une sexualité « clandestine » dans la mesure où leur caractère défini comme hautement répréhensible la confine dans le secret (…)
Le blog : Carceropolis, voir la prison autrement : plateforme multimédia film, photographie, journal…) pour voir autrement la prison.
Les conditions de vie des femmes emprisonnées en Belgique :
La population carcérale était, au 11 décembre 2019, de 10.883 personnes selon les chiffres de la Direction générale des établissements pénitentiaires (EPI).
Les 36 prisons du pays comptaient alors ensemble 1.862 détenus en trop compte tenu de leur capacité.
La population carcérale se compose de 96 % d’hommes et de 4% de femmes.
Il a été décidé en Belgique que les enfants peuvent être laissés à la garde de leur mère jusqu’à leur 3 ans. Les associations spécialisées dans les relations entre parents et enfants constatent que de plus en plus de nourrissons sont enfermés avec leur mère.
L’enfermement des mères et de leurs enfants : comment ça se passe ? D’après l’OIP-Belgique.
Le travail des femmes privées de liberté. État des lieux, par Sophia Mesbahi (Femmes Prévoyantes Socialistes), juillet 2014.
Association féministe, progressiste, laïque et mutualiste, les FPS font partie du réseau associatif belge de la mutualité Solidaris.
Les Femmes Prévoyantes Socialistes est un mouvement féministe belge de gauche né en 1922, actif dans les domaines de la santé et de la citoyenneté.
Extrait :
« À l’intérieur des prisons, le contexte semble d’autant plus défavorable à l’emploi. Et quand il s’agit du travail des détenues, un problème supplémentaire se pose : l’égalité d’accès. Entre les femmes et les hommes comme entre les femmes avec et sans enfants.«
Le système pénitentiaire en Belgique : un système bloqué, par Van Outrive Lode, Revue interdisciplinaire d’études juridiques, 1979/2 (Volume 3).
La prison pour femmes de Berkendael à Bruxelles, par Alter Échos n° 468, le 29/11/2018.
Extrait :
« (…) La Belgique compte 35 prisons en activité, où plus de 10.600 détenus croupissent dans des conditions indignes, jugées illégales par la Cour européenne des droits de l’homme. En mai 2016, une grève historique de 54 jours est menée par les agents pénitentiaires. La police puis l’armée sont appelées en renfort. Cette période, véritable point de bascule, fait prendre conscience de la situation alarmante dans les prisons du Royaume de Belgique. Aujourd’hui, les prisons mitoyennes de Forest, Berkendael et de Saint-Gilles ont fusionné sous l’appellation « La prison bruxelloise ». Un projet pilote en attendant l’ouverture de la mégaprison de Haren en périphérie de la capitale. »
[TEMOIGNAGE] Être une femme incarcérée en 2018, contribution spontanée, Alohanews, In Société, le 05/04/2018.
Alohanews est un média participatif qui tend vers l’info, la paix et l’unité à travers des interviews et des articles au regard urbain.
Extrait :
« Nous dirons que je m’appelle Laura, je suis Belge et j’ai 27 ans. Je suis incarcérée dans une prison belge depuis maintenant 15 mois. J’ai voulu sortir du silence que je me suis imposé pour vous raconter mes conditions de détention.«
Recommandations européennes :
Fiche thématique : les femmes en prison par le Comité européen pour la Prévention de la Torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), janvier 2018.
Les conditions de vie des femmes emprisonnées au Canada
Pour le Canada : L’autre monde, propos de Marion Vacheret recueillis par Barbara Liaras, le 27/03/2013.
Marion Vacheret, professeure titulaire à l’école de criminologie de l’université de Montréal et chercheure au Centre de recherche en droit public. Elle est membre du conseil d’administration de l’OIP.
Dès le début des années 1980, le Canada a développé dans ses prisons fédérales un régime de détention en petites unités, avec libre circulation et possibilité pour les détenus de se rencontrer à tout moment, ainsi qu’un droit d’association et un système de représentants des détenus, ou encore des groupes de parole animés par d’anciens détenus pour préparer la sortie. Une approche favorisant la parole et la prise en compte des besoins.
Mais comme Marion Vacheret le rappelle « cela reste la prison », avec son lot d’infantilisation et de souffrance, dans un pays où le taux d’incarcération de 117 détenus pour 100 000 habitants est plus élevé qu’en France.
La femme en prison : un inconvénient social ! par Berzins, L. & Collette-Carrière, Santé mentale au Québec, 1979.
Extrait :
« Mais chez la femme emprisonnée, la féminité en soi semble atteinte : sa compétence dans ses rôles féminins est mise en doute. Est-ce que ce doute sur sa compétence de mère expliquerait que nous soyions restés si longtemps insensibles aux conséquences de l’incarcération sur les enfants de ces mères, surtout les nouveaux-nés (…) ? »
Regard critique sur les conditions d’incarcération des femmes par Julie Thériault, sous la direction de Jean-Martin Deslauriers, Université d’Ottawa, Septembre 2018.
Mémoire déposé à l’École de service social en vue de l’obtention de la maîtrise en service social.
Plus de femmes et d’Autochtones en prison par Christopher Nardi, Le Journal de Montréal, le 10/09/2018.
Extrait :
« OTTAWA | Malgré une chute constante du nombre de délinquants envoyés en prison au Canada, le nombre de femmes et de personnes autochtones qui prennent la route du pénitencier chaque année ne cesse d’augmenter.
C’est ce que révèle un tout nouveau portrait statistique des prisons fédérales publié par Sécurité publique Canada, lundi. La surreprésentation croissante des populations autochtones dans les pénitenciers est particulièrement « tragique », croit Ivan Zinger, le nouvel enquêteur correctionnel du Canada.
Comparaison entre différents pays :
Le World Prison Brief est une base de données en ligne offrant un accès gratuit à des informations sur les systèmes pénitentiaires du monde entier.
Il s’agit d’une ressource qui soutient l’élaboration de politiques et de pratiques pénitentiaires fondées sur des données probantes à l’échelle mondiale.
Le World Prison Brief est hébergé par l’ Institute for Crime & Justice Policy Research (ICPR), à Birkbeck, Université de Londres.
Il a été lancé en 2000 à l’aide de données compilées par Roy Walmsley, directeur du World Prison Brief.
Prison Insider est une association dont la mission est de collecter, d’organiser et de diffuser des connaissances sur les conditions de détention à travers le monde.
Prison Insider propose un outil permettant la comparaison des données sur les conditions de détention des différents pays. (Choix des pays, sélection des critères de comparaison).
Un exemple d’initiative pour aider ces femmes…
Et pourquoi ne pas contacter l’association Aux oubliées?
Aux oubliées est une initiative qui a pour but de distribuer des livres, personnalisés par un mot, une lettre, une inscription de cadeau à des femmes en prison.
Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information
www.bpi.fr