Qu’y a-t-il dans les caves du Vatican ? Pourquoi tant de mystères ?

Bibliothèque multimédia intercommunale d’Epinal – notre réponse du 10/07/2022.

La salle Sixtine de la Bibliothèque apostolique vaticane.
© Maus-Trauden, domaine public / Wikimedia Commons

Les caves du palais du Vatican, demeure des papes à Rome, ont nourri l’imaginaire de nombreuses générations d’écrivains.
Mais qu’y a-t-il dans les caves du Vatican ? Pourquoi tant de mystères ? La vérité est-elle à la hauteur des fantasmes ? Mais qu’y a-t-il dans les caves du Vatican ? Pourquoi tant de mystères ? La vérité est-elle à la hauteur des fantasmes ?

Que trouve-t-on dans les sous-sols du Vatican ?

Le sous-sol du Vatican renferme… Les Archives apostoliques du Vatican et la Bibliothèque apostolique vaticane.

L’article Wikipédia sur les Archives apostoliques du Vatican indique que ce sont les archives centrales du Saint-Siège et qu’elles sont constituées de « tous les actes et documents concernant le gouvernement et l’activité pastorale du Pontife romain et des organismes du Saint-Siège  ».

Florence Evin nous renseigne sur son agencement :
« À perte de vue, béton et rayonnages métalliques : ce bâtiment climatisé et désert, inauguré par Jean Paul II en 1982, est construit sous la cour du musée du Vatican. Cinq mille mètres carrés, en deux étages, enterrés sous le jardin,… Loin des regards, dans le plus grand secret, 85 kilomètres linéaires de documents, du VIIIe au XXe siècle, sont conservés ici.  » (article J’ai visité les caves secrètes du Vatican, le Monde, 07/03/2012).

Quant à la Bibliothèque apostolique vaticane, Wikipédia nous apprend qu’elle est  l’une des plus anciennes bibliothèques du monde…  Cette bibliothèque  conserve près de 54 kilomètres linéaires composés de 1 600 000 livres, 8 300 incunables, plus de 150 000 manuscrits et documents d’archives, et  100 000 estampes et gravures, 300 000 monnaies et médailles et un certain nombre d’objets d’art. Pour conserver les pièces les plus précieuses, la bibliothèque dispose d’un bunker de 800 m2, dans les sous-sols.


Pourquoi tant de mystères pour une bibliothèque et un service d’archives ?

De 1612 à 2019, les Archives apostoliques du Vatican, se sont appelées Archivum Secretum Apostolicum Vaticanum . Le mot secretum n’est pas à entendre par « secret », il faut le traduire par privé, c’est-à-dire que les archives ont un usage privé/propre au Saint-Siège. Mais peut-être ce terme de « secretum » a-t-il été mal interprété.

D’ailleurs comme l’indique Bernadette Arnaud dans un article paru le 31/10/2019 dans Sciences et Avenirs, en 2019, les archives ont été renommées Archives apostoliques du Vatican par un décret Motu Proprio  (« de sa propre initiative ») du pape François,  pour mettre fin aux connotations négatives entourant ces archives.

Ce mystère a inspiré de nombreux auteurs et réalisateurs, citons :


Des archives vraiment secrètes ?

En 1810, Napoléon ordonne la saisie des papiers administratifs et historiques du Vatican. Les 3 239 caisses saisies sont stockées à l’Hôtel de Soubise à Paris où des archivistes les ont inventoriées et décrites, avant leur retour à Rome en 1817.  Ainsi depuis ces évènements, le contenu des archives du Vatican est bien connu. Une vidéo de Nota Bene retrace cette histoire.

Comme chaque état, le Vatican décide de l’ouverture ou non de certains de ses fonds. Ainsi, en 1881, Léon XIII a permis la consultation des archives pour toute la période allant du VIIIjusqu’à 1815. Régulièrement les papes déclassifient de nouveaux fonds ; ainsi Benoît XVI a autorisé l’ouverture des dossiers relatifs à l’entre-deux-guerres (1920 à 1939) ; le pape François a, quant à lui, ouvert les fonds de 1939 à 1958.

Comme nous l’apprend le site des Archives apostoliques du Vatican, la consultation est possible pour les fonds ouverts mais le lecteur doit être accrédité et réunir certaines conditions :

  • être diplômé d’un doctorat,
  • présenter une lettre de recommandation d’un laboratoire de recherche.

Par ailleurs, en 2012, afin de donner au plus grand nombre l’accès aux trésors conservés par les archives et  la bibliothèque du Vatican, une exposition intitulée Lux in Arcana a été organisée au musée du Capitole de Rome. Cent documents exceptionnels ont été présentés, parmi lesquels : le rouleau de parchemin de 60 mètres de long relatant le procès des Templiers et la bulle de Léon X prononçant, en 1521, l’excommunication de Martin Luther.

Cette volonté d’ouverture s’affirme par une politique de numérisation des documents les plus précieux.
Découvrez ainsi en ligne : la bibliothèque numérique du Vatican.


Pour aller plus loin…

Pour découvrir quelques-uns de ces trésors, nous vous conseillons la lecture du beau livre illustré : La bibliothèque monde : la Vaticane et les Archives secrètes de Jean-Louis Bruguès (Éditions du Cerf, 2019).


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