Notre réponse du 10/02/2016, mise à jour le 25/03/2019
Il est assez difficile de mesurer « la réaction » des Arabes en apprenant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492. D’autant plus que ce que la géopolitique d’aujourd’hui désigne par « monde arabe » recouvrait à cette époque une réalité bien différente : les territoires correspondants aux pays arabes actuels étaient sous contrôle de plusieurs dynasties, dont certaines non arabes, comme l’empire ottoman.
L’Empire Ottoman occupe en effet, à l’époque de la découverte de l’Amérique, une partie de ce l’on désigne par « Pays arabes », notamment la Méditerranée orientale. Le souverain ottoman Bayazid II (Bajazet), occupé à bien établir son pouvoir, envoie, en 1492 (l’année de la chute de Grenade et de la fin de la présence arabe en Espagne), la marine turque pour recueillir 200000 Juifs d’Espagne, victimes des persécutions de l’inquisition espagnole, et s’établir en Turquie.
L’apogée de la grande civilisation arabo-musulmane est déjà loin (y compris dans la production intellectuelle), c’est plutôt une période de déclin depuis les conquêtes mogholes au 13e siècle.
Ce que nous pouvons dire c’est que des géographes arabes parlent très tôt des terres « au-delà de la mer des ténèbres » (l’océan Atlantique). De plus, plusieurs témoignages attestent de l’intérêt que les Arabes portaient à l’exploration et à ce qui pouvait exister au-delà de « la mer des obscurités », c’est-à-dire l’océan Atlantique.
Voir à ce sujet :
– le grand géographe arabe al-Idrisi (v. 1100-1165), article Wikipédia
– l’encyclopédiste al-Mas’oudi, 9e siècle, article Wikipédia
La tradition orale au Maroc affirme que trois jeunes hommes marocains ont découvert l’Amérique bien avant Christophe Colomb.
On trouve, aussi des témoignages du rôle des Arabes, qui ont beaucoup apporté à la marine, dans ces découvertes : inventions d’instruments de navigation (sextant et boussole entre autres), cartographie, …etc. Des Arabes, excellents marins, ont participé à la découverte de l’Amérique dans la flotte de Christophe Colomb.
La nouvelle a dû être bien accueillie puisque l’on sait que les universités orientales se tenaient au courant des découvertes occidentales. Piri Reis, un amiral renommé de la flotte turque (1465-1554) a ainsi pu faire (probablement en 1513) une copie de la carte de l’Amérique de Christophe Colomb. Cette dernière ayant été perdue, la copie de Reis est à ce jour la plus ancienne carte du nouveau continent. Cependant, cette carte tracée par Piri Reis intrigue encore aujourd’hui les chercheurs, car elle représente des parties du monde supposées inconnues à son époque.
Nous vous suggérons de consulter le catalogue collectif des bibliothèques universitaires de France, Sudoc, si vous désirez trouver des références plus exhaustives.
Vous y trouverez, entre autres, les références suivantes :