Qui a inventé les échecs ?
Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 13/09/2019.
Voici ce que l’on lit sur le site pédagogique de la Bibliothèque nationale de France à propos des légendes sur l’invention du jeu d’échecs :
« Le « roi des jeux » serait-il le plus ancien jeu intellectuel du monde ? Cette séduisante idée a donné lieu à bien des hypothèses, aussi nombreuses que fantaisistes, quant à l’origine du jeu, jamais établie de façon certaine. […] Aujourd’hui, il est admis que les échecs ont bien fait leur première apparition en Inde, mais autour du VIe siècle de notre ère. »
Sissa, un Brahmane, aurait inventé les échecs pour divertir son roi et l’instruire sur la façon de régner efficacement. En remerciement Sissa demande du blé, dont il double la mise sur les 64 cases d’un échiquier, autant dire une récolte de cinq mille ans !
D’autres légendes mettent en scène le roi Salomon jouant aux échecs avec la reine de Saba éblouie. D’autres, le philosophe Xerxès offrant au roi de Babylone Evilmodorach ce jeu de guerre pour apaiser sa folie meurtrière.
Palamède, héros grec, rival d’Ulysse, aurait inventé le jeu pour divertir les troupes pendant le siège de Troie.
Dans une conférence qui a eu lieu à la Bibliothèque publique d’information et qui s’intitule « Échecs, de la naissance au jeu« , animé par Stéphane Schabanel, maître de la Fédération Internationale des Echecs, le 23/04/2015, ces légendes sont également rapportées ainsi que l’origine un temps acceptée du tchaturanga.
La version du tchaturanga est présenté dans cet article de l’Encyclopédia Universalis en ligne sur le jeu d’échecs, par François LE LIONNAIS et Jean-Michel PÉCHINÉ. Accès en ligne sur abonnement ou en bibliothèque : http ://www.universalis.fr/encyclopedie/jeu-d-echecs/
« On trouve dès le IIIe millénaire des jeux consistant à déplacer des pions sur un quadrillage. Mais le jeu actuel, décrit dans les lignes précédentes, est sorti d’un jeu apparu en Inde vers 570 après Jésus-Christ (la thèse selon laquelle le jeu est d’abord apparu en Chine avant de passer en Inde compte quelques défenseurs).
Appelé tchaturanga (« jeu des quatre rois »), il se disputait sur 8 × 8 = 64 cases, entre quatre adversaires, chacun jouant pour son propre compte et possédant un navire, un cheval, un éléphant, un roi et quatre pions. Chaque joueur jouait à tour de rôle, un jet de dé indiquant la pièce qu’il devait obligatoirement déplacer, le choix de la case incombant à sa réflexion.
En peu d’années, les dés (et, par conséquent, le recours au hasard) furent supprimés, les joueurs s’associent deux à deux, puis mirent leurs pièces côte à côte, et enfin la direction de chacun des deux camps fut confiée à un seul joueur.”
Selon Stéphane Schabanel, le jeu d’échec perse shatrandj, ne vient pas d’un jeu à quatre mais d’un jeu à deux. Les recherches continuent pour préciser encore une origine plein de légendes.
Enfin, pour en savoir plus sur le jeu des échecs, je vous conseille ces ouvrages que j’ai trouvés en consultant le catalogue de la Bibliothèque publique d’information
Les échecs : roi des jeux, jeu des rois
Jean-Michel Péchiné. Paris : Gallimard, 1997.
Le jeu d’échecs médiéval : une histoire symbolique
Michel Pastoureau. Paris : Le Léopard d’or, 2012.
Originaire de l’Inde du Nord, le jeu d’échec arrive en Europe vers l’an mil, où il connaît des transformations et des adaptations du XIe au XVe siècle. Cet ouvrage étudie les aspects techniques, sociaux, idéologiques et symbolique de ce jeu, à travers l’examen de la forme des pièces, de leur couleur et de leur rôle sur l’échiquier. Avec une analyse détaillée de deux ensembles de pièces célèbres.
Jeu d’échecs : littérature et mondes possibles : Perec, Nabokov, Zweig, Lewis Caroll
Vera Gandelman Terekhov. Paris : l’Écarlate; l’Harmattan, 2013.
Une étude du thème du jeu d’échec dans la littérature du 20e siècle. L’auteure met en relief les affinités structurelles et fonctionnelles entre ce jeu et l’écriture. Elle questionne la symbolique des échecs, des pièces et des multiples stratégies mises en récit dans les romans de V. Nabokov, G. Perec, S. Zweig, J.L. Borges, F. Dostoïevski, etc.