Qu’est-ce que l’écoféminisme ?
Bibliothèque municipale de Lille – notre réponse du 09/10/2021.
Loin d’être un nouveau concept, l’écoféminisme fait son grand retour !
Terme attribué à Françoise d’Eaubonne, dans son livre Le féminisme ou la mort (1974), ce mouvement protestataire y dénonce la domination patriarcale comme dénominateur commun à l’oppression des femmes et l’exploitation de la planète « [La société patriarcale] s’étant emparée du sol, donc de la fertilité, et du ventre des femmes (fécondité), il était logique que la surexploitation de l’une et de l’autre aboutisse à ce double péril menaçant et parallèle : la surpopulation -excès des naissances- et la destruction de l’environnement -excès des produits. »
Sélection de documents pour en savoir plus !
Naissance de l’écoféminisme
« Avant d’être théorisé et passé au crible des expert.es, l’écoféminisme est né d’un mouvement de protestation des femmes. C’était il y a 39 ans presque jour pour jour. Le 17 novembre 1980, près de 2000 femmes défilent à Washington en chantant et en frappant sur des tonneaux. Brandissant des sorcières géantes, elles jettent des sorts, puis elles se donnent la main et s’enchaînent aux grilles du Pentagone.
Le matin même, les manifestantes ont publié un communiqué pour expliquer leur action : « Nous, les femmes, nous rassemblons parce que la vie est au bord du gouffre et que cela nous est intolérable… Nous voulons savoir quelle colère, quelle peur il y a en ces hommes qui ne puisse se satisfaire que de destruction, quelle froideur et quelle ambition les animent. » Ce jour-là, 140 femmes sont arrêtées. »
Source :
Écoféminisme : environnement et condition des femmes, même combat ? par Liliane Charrier, issue de TV5monde/Terriennes, mis à jour le 24/12/2021.
Le reportage produit par ARTE constitue également une introduction courte à l ‘écoféminisme :
L’écoféminisme, d’où ça vient ?, sur Arte tv, 2020.
« En 1974, la militante et féministe Françoise d’Eaubonne va mettre un mot sur une idée en train de germer aux quatre coins du monde : l’écoféminisme, ou en quoi il existe un lien inextricable entre domination des femmes et exploitation de la nature. »
Le féminisme ou la mort est le livre écrit par Françoise d’Eaubonne à l’origine du courant écoféministe.
Résumé :
« Un manifeste sur l’oppression patriarcale des femmes et l’exploitation capitaliste de la planète qui ont pour origine les mêmes mécanismes de domination et doivent être combattus ensemble. Paru initialement en 1974, c’est dans cet essai que l’auteure théorise le concept d’écoféminisme. » ©Electre 2020.
À ré-écouter
L’écoféministe : Frédérique Le Teurnier, accueille Solène Ducretot, co-fondatrice du collectif « Les engraineuses » et co-auteure du livre Après la pluie, horizons écoféministes aux éditions Tana (France Bleu, émission C’est déjà demain, 29/03/2021)
Présentation :
« Vous connaissez l’écologie et le féminisme, mais avez-vous déjà entendu parler d’écoféminisme ? Longtemps resté méconnu en France, ce mouvement se développe en France depuis quelques années. Porté par des femmes et des hommes engagés, il est né des bouleversements sociaux et environnementaux.
L’écoféminisme cherche à construire une société plus juste et plus égalitaire. Il milite pour davantage de justice entre les hommes et les femmes, pour la prise en compte de toutes les différences, le tout dans le respect de l’environnement.
Comment construire et imaginer la société de demain avec l’écoféminisme ? »
Vandana Shiva, figure incontournable de l’écoféminisme
Vandana Shiva, l’écoféminisme contre la pauvreté par Agnès Rougier, RFI, Radio France internationale, le 07/08/2021.
Extrait :
« Dans son livre Qui nourrit réellement l’humanité (2015) Vandana Shiva veut démontrer l’affrontement de deux paradigmes alimentaires : d’un côté, les lois de la domination et de l’exploitation, ancrées dans la violence et la guerre, de l’autre, la perspective d’une agroécologie et d’une économie vivante fondées sur la réciprocité.
Contre l’agriculture industrielle mondialisée, qui est, pour la militante féministe, une construction pyramidale du pouvoir des hommes, cette économie de la réciprocité pourra se développer grâce au combat écologique mené par les femmes. »
Sélection d’ouvrages sur l’écoféminisme
Françoise d’Eaubonne et l’écoféminisme
Caroline Goldblum, Éditions Le Passager clandestin, 2020
Résumé
« L’auteure décrit le parcours intellectuel de F. d’Eaubonne, pionnière du féminisme et de la décroissance, cofondatrice du MLF et du FAHR, et créatrice dans les années 1970 du concept d’écoféminisme, toujours d’actualité. Elle s’attache à démontrer son rôle précurseur et l’importance qu’il y a toujours aujourd’hui à relier les luttes féministes et l’écologie planétaire. » ©Electre 2019
Restons vivantes : femmes, écologie et lutte pour la survie
Shiva Vandana, Éditions Rue de l’ Échiquier, 2022.
Résumé
« Cette réflexion sur le développement, l’écologie et le genre montre que le modèle occidental d’essor technologique et économique, fondé sur l’exploitation des femmes et de la nature, conduit l’humanité sur la voie de l’autodestruction. S’inspirant des luttes paysannes en Inde et dans le tiers-monde, la philosophe explore le rôle des femmes dans la création d’alternatives. » ©Electre 2022
Reclaim, recueil de textes écoféministes, Éditions Cambourakis, 2016.
Résumé :
« Anthologie de textes pour découvrir l’écoféminisme, mouvement né dans les années 1980 qui fait le lien entre l’exploitation des ressources naturelles et celle que subissent les femmes. » ©Electre 2018