Quels documents sur la vannerie au Maroc (histoire, techniques ancestrales et modernes…) ?

Bibliothèque de l’Institut du monde arabe – notre réponse du 20/11/2022.

Gros plan sur des mains en train de tisser
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Le phénomène de globalisation, à l’œuvre depuis plusieurs décennies déjà, conduit dans certains cas à s’intéresser aux traditions, pour les connaître voire pour chercher à les réhabiliter.
La vannerie au Maroc, que ce soit son histoire ou ses techniques, suscite un tel intérêt. Petit panorama de ressources documentaires proposées par la Bibliothèque de l’Institut du monde arabe (IMA) sur ce sujet.

Sélection de ressources sur la vannerie marocaine à la Bibliothèque de l’Institut du monde arabe

Ouvrages imprimés

Splendeurs du Maroc, publié par le Musée royal de l’Afrique centrale, éd. Plume, 1998.
Accompagne l’exposition homonyme organisée du 30/10/1998 au 31/05/1999 au Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren, Belgique.
Un chapitre signé par Frieda Sorber est consacré à la vannerie et sparterie (p. 390-392)

Présentation :
« Boiseries décorées, céramiques raffinées, textiles harmonieux et bijoux chatoyants font revivre une tradition artisanale séculaire, déclinée en une infinité de formes et de motifs décoratifs millénaires. Cette diversité, qui rend ce pays si passionnant, résulte d’un brassage culturel qui s’étale aussi bien dans le temps que dans l’espace : cultures berbère, arabe, andalouse, africaine, musulmane et juive. (…) Ce monde pluriculturel se reflète dans cet ouvrage, richement illustrée de plus de 300 photos d’objets qui donnent une image kaléidoscopique de la culture rurale berbère et de la culture citadine arabo-andalouse. »

Couleurs berbères d’Essaouira à Agadir
Frédéric Damgaard, éd. La Croisée des chemins, 2008.
Voir notamment les pages 232-237 sur la vannerie avec beaucoup d’illustrations.
Présentation :
« Couleurs Berbères est un livre où les photographies et les textes ambitionnent de montrer la richesse des couleurs vives employées par les Berbères dans les décors issus de leur culture populaire et ancestrale. Le lecteur est invité à participer à leur découverte, spécialement dans les régions des tribus Haha et Ida-Outanane, situées entre Essaouira et Agadir, et à travers une excursion dans la région de Tafraout. Dans ces contrées, le patrimoine berbère est encore très vivace, présent dans des maisons peintes de beaux décors colorés sur les murs, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. » 

Maghreb artisans de la terre, texte de Jamal Bellakhdar ; photographies de Cécile Tréal et Jean- Michel Ruiz, éd. Hazan, 2002.
Les pages 20 et 21 sont consacrées à la vannerie au Maghreb.

Ressources photographiques

Photographies sur la vannerie et les vanniers au Maroc


Quelles ressources sur les techniques de vannerie marocaine disponibles sur le web ?

Sur le site Almaâlem – site gouvernemental consacré à l’artisanat marocain, vous trouverez une bonne présentation sur cet « art semi-artisanal, ne faisant pas partie des arts industrialisés [qui] a toujours été quelque peu méprisé au Maroc« . Il y a aussi une page consacrée à l’historique du métier et une galerie photos.

Les arts de la vannerie : présentation succincte publiée sur le site de La‌ ‌Maison‌ ‌de‌ ‌l’Artisan‌, un‌ ‌établissement‌ ‌public‌ ‌en‌ ‌charge‌ ‌de‌la‌ ‌promotion‌des‌ ‌produits‌ ‌de‌ ‌l’artisanat‌ ‌du‌ ‌Maroc‌ ‌sur‌ ‌les‌ ‌marchés‌ ‌nationaux‌ ‌et‌ ‌internationaux.

Vannier, le plus ancien métier de l’humanité, article paru sur le site Vivre Essaouira le 12/12/2013.
Extrait :
« Au Maroc, les artisans utilisent les feuilles de palmier Doum, le petit jonc ou Smaar dans la région d’Essaouira et Marrakech et le gros jonc  qui pousse à Essaouira et Massa. Le jonc torsadé, ou G’dim, est utilisé pour fabriquer des dessous de plat, des paniers en forme de tagines ou encore des récipients. Toutes les anses, poignées  et détails de cuir, sont ajoutés à Marrakech. Le panier « Marrakchia » quant à lui est fait en feuilles de palmier. »

Art en perdition : les tresseurs de joncs  par Parler Darija, article publié sur le site Le petit journal.com le 27/05/2014.
Extrait :
« Une fois la matière achetée, il faut la teindre pour permettre des dessins et des motifs chatoyants : 5 couleurs sont disponibles, comprenant des teintes plus claires ou plus foncées : vert, noir, rouge, bleu ou bien jaune paille, la couleur naturelle du jonc séché. La teinture se fait en trempant les plants dans un chaudron d’eau bouillante, mélangée à de la peinture en poudre. »

La Vannerie : les techniques de tressage et matières utilisées, in magazine Tribaliste, le 27/05/2020. Article intéressant et fouillé qui détaille l’aspect technique et matériel.


Pour approfondir le thème de la vannerie marocaine

Voir aussi les nombreux articles de Tatiana Benfoughal, une spécialiste du sujet qui a publié dans différentes revues/ouvrages académiques, par exemple :
Production et commercialisation des vanneries dans les oasis du Sahara, publié dans Le Journal des africanistes p. 112-140, 77-1, 2007.

La vannerie saharienne se métisse, revue Techniques & culture, plateforme OpenEdition Journals, n° 58, 2012 p. 194-211.
Résumé :
« Les vanneries en matière plastique, fabriquées aujourd’hui dans les oasis du Sahara maghrébin, sont à la croisée des traditions locales et des emprunts « modernes ». Elles représentent l’un des éléments du processus d’interactions culturelles plus globales, entre le monde saharien et le monde occidental, l’un de ces « entre-deux » où s’effectuent les métissages des matières, des savoirs techniques, des normes esthétiques et des usages des objets fabriqués. Du fait du choix par la population locale des matières plastiques disponibles, du fait des processus de « déconstruction » des objets d’origine occidentale ainsi que de l’introduction dans le tressage des matières ainsi extraites, la production vannière actuelle est considérée par l’auteur comme l’une des réponses actives des Sahariens à la pression du monde moderne. »

Quand une innovation relance la tradition : tressage des vanneries dans les oasis sahariennes,  Regards scientifiques sur l’Afrique depuis les Indépendances, éd. Karthala, 2016, p. 169 à 178. Chapitre de cet ouvrage.
Extrait :
« […] dès les années 1960, la fabrication de ces objets « marqueurs » de la culture oasienne s’amenuisait et l’activité technique qui les portait risquait de s’éteindre. C’était sans compter avec un phénomène inattendu, qui s’est produit dès la fin des années 1970, par l’introduction de la matière plastique dans le tressage. Pour analyser l’impact de cette innovation sur la tradition, nous allons en un premier temps analyser les causes de la crise de l’activité vannière oasienne et, en un second temps, nous nous interrogerons sur les raisons du succès de la matière plastique et sur son rôle dans la relance partielle de la production. »


Eurêkoi – Bibliothèque de l’Institut du monde arabe