Accueil » Histoire » Quelles ressources pour en savoir plus sur l’Holodomor ?

Quelles ressources pour en savoir plus sur l’Holodomor ?

    Thème :

    image_pdfimage_print

    Eurêkoi Réseau des bibliothèques de Caen-la-Mer notre réponse actualisée le 17/02/2025.

    Photographie extérieure en format paysage et en couleurs du Mémorial aux victimes du Holodomor. Au premier plan, sur la gauche, apparaît une statue de fillette ayant le regard dans le vide et portant des épis de blé contre sa poitrine. Au fond, on voit le mémorial blanc et or, de forme étroite et haute. Les arbres sont dénués de feuilles et le sol est recouvert de neige. La lumière est une lumière blanche et froide d'hiver.
    Mémorial aux victimes de l’Holodomor par Jarosław Góralczyk

    En juin 2020 est sorti en France le film L’Ombre de Staline, de Agnieszka Holland, qui évoque l’Holodomor.
    Mais qu’est-ce que l’Holodomor ? Quelles ressources documentaires peut-on trouver pour en savoir plus ?

    Recontextualisation

    Tout d’abord, l’Holodomor (qui signifie « extermination par la faim » en ukrainien) est le nom donné à un événement historique, celui de la famine organisée en Ukraine de 1932 à 1933.

    Ensuite, voici une sélection d’articles pour mieux cerner le débat actuel :
    Le tabou de l’Holodomor ukrainien, par Benoît Hopquin, lemonde.fr, publié le 24/11/2006.
    À Kiev, le président Iouchtchenko a déposé un projet de loi qualifiant la famine de 1932-1933 de génocide, dont la négation sera punie. En filigrane, les tensions avec les russophones et Moscou.
    Extrait :

    Si la réalité de la famine n’est plus guère contestée, le principal débat concerne donc la qualification de génocide. La pénurie alimentaire est née de réquisitions massives, virant au pillage, organisées à partir de l’été 1932. Elle a surtout touché les régions les plus hostiles à la collectivisation des terres et les foyers du nationalisme ukrainien. Les victimes avaient interdiction de sortir du périmètre dans lequel les vivres avaient été confisqués. Elles y étaient renvoyées quand elles tentaient de s’en échapper. Tandis que des hommes mouraient de faim, l’URSS (l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques) exportait des céréales (1,7 million de tonnes en 1932, puis en 1933).


    Les famines soviétiques de 1931-1933 et le Holodomor ukrainien par Andrea Graziosi, Cahiers du monde russe, 46/3, 2005.
    Résumé :
    Pour ébaucher l’esquisse d’une nouvelle interprétation des famines soviétiques de 1931-1933 et du Holodomor ukrainien, cet article se réfère aux études, nombreuses et remarquables, parues ces dernières années. (…) L’auteur espère ainsi faire progresser la compréhension de la « Grande famine » et stimuler un débat qui permette d’abattre le mur qui s’élève aujourd’hui entre les chercheurs ukrainiens, russes et occidentaux spécialistes des famines soviétiques (…).
    À la fin de l’article, l’auteur pose la question de savoir si le Holodomor ukrainien relève du génocide et si oui, pourquoi. (…)


    À découvrir, témoignages et autres récits

    Holodomor, Ukraine 1933 : itinéraire d’une famille et témoignages de survivants par Philippe et Anne-Marie Naumiak, Edité par les Éditions Bleu et jaune, 2023.
    Résumé :
    Le terme Holodomor désigne la grande famine qui eut lieu en Ukraine en 1932 et 1933 et provoqua la mort de plusieurs millions de personnes. La responsabilité des autorités soviétiques a été établie grâce à l’ouverture des archives de l’URSS. Les auteurs, enfants d’un survivant, ont retracé l’histoire de leur famille et recueilli les récits de témoins. ©Electre 2023

    L’année perdue par Katherine Marsh, Edité par Gallimard-Jeunesse, 2023. À partir de 11 ans.
    Résumé :
    New Jersey, 2020. Alors qu’il est chargé de surveiller son arrière-grand-mère, Matthew, 13 ans, découvre des carnets et des papiers à l’intérieur desquels se trouve une photographie de Nadiya et Helen, deux filles qu’il ne connaît pas. Peu à peu, un secret familial refait surface. Récit inspiré de l’histoire de la grand-mère de l’auteure durant l’Holodomor. @Electre 2023

    Sacha, sors les poubelles. Le dépôt de grain par Natalka Vorojbyt, Edité par l’Espace d’un instant, 2023.
    Résumé :
    Dans la première pièce, Katia et Oksana pleurent la mort de Sacha, colonel de l’armée ukrainienne. Quand une guerre éclate, Sacha souhaite revenir parmi les vivants pour remplir son devoir. La deuxième pièce évoque les événements survenus en 1933 en Ukraine, lorsque les autorités soviétiques ont créé l’Holodomor, une famine génocidaire artificielle qui a causé la mort de millions d’Ukrainiens. ©Electre 2024

    Reportage vidéo

    Holodomor : Le génocide oublié réalisé par Bénédicte Banet, Edité par Arcades Echo, 2022.
    Résumé :
    L’Holodomor en Ukraine : l’histoire taboue d’une famine qui assassinait ?a très grande échelle. Entre 1931 et 1933, Staline n’a pas seulement laissé mourir les paysans ukrainiens. Il a organisé ce crime de masse qui fit jusqu’à 7 millions de morts.

    Conférence et podcast

    Sur le site de la Bibliothèque nationale de France (BnF) : L’Holodomor : histoire et mémoire de la grande famine de 1932-1933 en Ukraine | BnF – Site institutionnel, le 30/11/2023.
    Extrait :

    Durant plus d’un demi-siècle, ce crime de masse commis par le régime stalinien a été totalement passé sous silence en URSS. Depuis le début des années 1990, les historiens – en premier lieu ukrainiens – ont patiemment reconstitué les mécanismes de cette famine qui ne fut précédée d’aucun cataclysme météorologique.
    Ultime épisode d’un affrontement entre l’État et les paysans commencé peu après la prise du pouvoir par les bolcheviks, la famine fut la conséquence directe de la collectivisation forcée des campagnes mise en œuvre par le régime stalinien à partir de 1929. Elle avait pour double but d’extraire de la paysannerie un lourd tribut destiné à réaliser « l’accumulation socialiste primitive » indispensable à l’industrialisation accélérée du pays, et d’imposer à travers le réseau des fermes collectives un contrôle politique sur les campagnes. Résultat d’une politique qui bouleversa le monde rural, la famine fut en Ukraine – et uniquement en Ukraine – intentionnellement aggravée à partir de l’automne 1932 par la volonté inébranlable de Staline de briser par la faim la résistance opiniâtre que les paysans ukrainiens opposaient à la collectivisation, mais également d’éradiquer le « nationalisme ukrainien » ressenti comme une grave menace à l’unité de l’URSS.

    Entretien avec Agnieszka Holland, réalisatrice de L’ombre de Staline :  » Les gens ont oublié l’ampleur du prix à payer pour l’idéologie communiste », par Olivia Gesbert, La Grande Table, le 13/03/2020.


    L’Holodomor au cinéma…

    Berlinale : «Mr Jones» ou qui connaît l’Holodomor ? par Sophie Torlotin, Rfi.fr, le 11/02/2019. [Consulté le 23/09/20.]
    Gareth Jones, incarné dans le film par James Norton, est le grand témoin de l’Holodomor, une extermination par la faim infligée à l’Ukraine par Staline. La réalisatrice Agnieszka Holland montre non seulement son aventure, mais également son combat pour faire connaître au monde cette tragédie. Car un journaliste américain très influent, Walter Duranty, répercute, lui, la propagande soviétique.
    La vérité est-elle une opinion comme une autre ? Comment la distinguer de la propagande ou des fausses nouvelles… Ce film d’époque fait évidemment écho aux débats actuels sur les infox et l’ère de la post-vérité.



    Holodomor, le génocide oublié, un film de Bénédicte Banet, 2014.
    Résumé :
    Dans les années 1932-1933, l’Etat soviétique dirigé par Staline organise une famine artificielle en Ukraine, le Holodomor, littéralement « extermination par la faim » dans l’indifférence du monde entier, 6 millions de victimes y trouvent la mort.
    À travers les récits de survivants et les interviews de personnalités françaises et ukrainiennes (historiens, philosophes, hommes politiques…),
    Holodomor, le génocide oublié témoigne des moyens mis en place par l’Etat soviétique pour affamer volontairement des familles paysannes entières, et des raisons de Staline pour briser l’esprit d’indépendance ukrainien. Il montre comment Staline a réussi à éliminer pratiquement toute trace physique et humaine de ce qui a été un véritable génocide, le premier perpétré dans un pays en paix.

    Et plus récemment :

    L’ombre de Staline d’Agnieszka Holland : « un film historique fondamental mais banal » ? par France Inter, le 29/06/2020. 

    L’OMBRE DE STALINE Bande Annonce VF (2020)

    Pour aller plus loin….

    Les affamés : l’holocauste masqué : Ukraine 1929-1933 par Miron Dolot, Ed. Ramsay, 1986.

    1933, l’année noire : témoignages sur la famine par Georges Werth, Ed. Albin Michel, 2000.

    La grande famine en Ukraine, 1932-1933 : le plus grand crime de masse du stalinisme par Nicolas Werth, Ed. De vive voix limited, 2009.

    Famine rouge : la guerre de Staline en Ukraine par Anne Applebaum, Ed. Grasset, 2019.


    Pour ne pas oublier…

    Le musée national du mémorial aux victimes du Holodomor, anciennement connu sous le nom de mémorial en commémoration des victimes de famines en Ukraine, est un musée national et un centre de classe mondiale consacré aux victimes de l’Holodomor, famine qui toucha l’Ukraine en 1932-1933. 

    Site officiel du musée national du mémorial aux victimes du Holodomor.


    Eurêkoi – Réseau des bibliothèques de Caen-la-Mer


    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *