Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 05/04/2020.
Les bibliothécaires du réseau Eurêkoi vous proposent une sélection de ressources documentaires pour en savoir plus sur l’origine de l’expression « poser un lapin ».
Origine et définitions de l’expression
(Mil. XIXe). Paiement éludé. Poser un lapin : ne pas payer (une prostituée). → Payer en monnaie de singe*.
Elle n’usait de la poste restante que pour tâcher de lever les « michets » que son âge mûr ne lui permettait plus d’aguicher le soir dans le jardin du music-hall ! Cette fois, elle en était quitte pour ce que dans l’argot parisien on appelle un « lapin ». Goron, l’Amour à Paris, t. I, p. 348.
Mod. et fam. Poser un lapin à qqn, le faire attendre en ne venant pas à un rendez-vous. Elle lui a posé un lapin et il ne l’a jamais revue depuis.
Pour nos sentiments, nous en avons parlé trop souvent pour le redire, bien souvent un amour n’est que l’association d’une image de jeune fille (qui sans cela nous eût été vite insupportable) avec les battements de cœur inséparables d’une attente interminable, vaine, et d’un « lapin » que la demoiselle nous a posé. Proust, la Prisonnière, Pl., t. III, p. 66.
Une autre origine ferait remonter l’expression « poser un lapin » au XVIIe siècle, période durant laquelle le lapin pouvait s’employer pour faire référence à une histoire inventée et invraisemblable. On disait par moquerie: «Celle-là est de garenne!» Une allusion confirmée par le Dictionnaire de l’Académie française dès 1694. «On dit proverbialement et bassement d’un conte ou d’un trait d’esprit dont on le raille celui-là est de garenne.»
Mais d’où vient «poser un lapin» ? par Alice Develey, Lefigaro.fr, le 11/07/2017.
Poser un lapin : Projet voltaire, 27/12/2013. Le site projet Voltaire est une initiative pour l’autoformation en orthographe, voici une explication un peu plus détaillée :
Extrait :
Pour le comprendre, il faut revenir au XIX e siècle. À cette époque, l’expression « poser un lapin » existait déjà, mais son sens faisait référence à un registre particulier de rendez-vous. En effet, dans le Nouveau Supplément du dictionnaire d’argot édité en 1889, Lorédan Larchey mentionne le « lapin » comme « un galant quittant les filles sans payer le prix convenu ».
Expressions avec « lapin »
Sur la base du CNRTL (Centre national des ressources textuelles et lexicales) : Vous pouvez consulter les utilisations du mot lapin ou poser un lapin à quelqu’un dans la BHVF (Base historique du vocabulaire français)
Explication en vidéo
Pour aller plus loin avec quelques livres…
Bayer aux corneilles et 99 autres expressions qu’on n’a jamais (vraiment) comprises de Julien Soulié, Paris : First Editions, 2019.
Le pourquoi & le comment des expressions françaises : petit inventaire insolite pour les amoureux de la langue française de Delphine Sloan, Paris : Larousse, 2018.