Quel type de guerre est la bataille de la Somme ?

Bibliothèque francophone multimédia de Limoges – notre réponse du 30/10/2020.

Tank britannique Mark 1 pendant la bataille de Flers-Courcelette, le 15 septembre 1916.
Domaine public : John Warwick Brooke (1886–1929) Photography Q 5574 from the collections of the Imperial War Museums

La bataille de la Somme, qui s’est déroulée du 1er juillet au 18 novembre 1916, est la plus meurtrière des batailles de la Première guerre mondiale après l’offensive du général russe Broussilov sur le front Est.

Déroulement de la bataille

Les forces en présence

Cette bataille vit s’affronter, tout près du fleuve la Somme, les forces alliées britanniques et françaises d’une part, et l’armée allemande d’autre part.
La bataille est dite « totale » : elle engagea un gros déploiement d’artillerie, des forces aériennes conséquentes ainsi que, pour la première fois, l’intervention sur le terrain de chars d’assaut britanniques (les Mark I) dont l’apport fut mitigé.

L’année 1916 fut un tournant décisif :
1916, l’année des batailles par Bruno Cabanes dans l’Histoire n° 423, mai 2016.
« À Verdun, mais aussi dans la Somme, les Balkans ou sur mer, le conflit change de nature et s’inscrit au cœur d’une stratégie mondiale. »


Une bataille en plusieurs assauts

Les Britanniques (dont l’armée était composée de nombreux combattants issus du Commonwealth, l’empire britannique) prirent l’initiative de l’offensive car les Français étaient épuisés par la très dure bataille de Verdun qui venait de s’achever.

Le Conseil général de la Somme a mis à disposition sur YouTube une vidéo sur la bataille de la Somme en quelques dates, cartes et chiffres clés :

La bataille de la Somme – Centenaire de la 1ère Guerre Mondiale

Objectif de la bataille

L’objectif pour les Alliés (fixé par le commandant en chef Français Joffre) était de percer le front fortifié allemand situé entre les villes voisines de Bapaume et de Péronne.
Selon le site cheminsdememoire-nordpasdecalais.fr, «lancée conjointement avec une attaque française au sud de la Somme, cette offensive doit permettre, tout d’abord, d’établir une nouvelle position sur les hauteurs tenues par les Allemands, puis, ensuite, de réaliser une percée majeure. »


Bilan de cette bataille

Malgré la supériorité numérique écrasante des forces armées franco-britanniques (40 divisions en ligne, 1900 pièces d’artillerie et 300 avions) sur les forces allemandes (8 divisions en ligne et 13 de réserve, 844 pièces d’artillerie et 129 avions), l’avancée alliée se limita à 12 kilomètres au nord de la Somme et 8 kilomètres au sud.


Bilan stratégique

Si le général Joffre souhaitait déclencher une guerre de mouvement, une fois de plus après Verdun, ce fut une nouvelle bataille de position, d’usure et finalement d’enlisement.


Bilan humain

Au 18 novembre 1916, le bilan des victimes fut désastreux : 206 000 morts ou disparus britanniques, 67 000 morts français et 170 000 morts allemands. Cette bataille est considérée comme une hécatombe, côté britannique notamment, comme y insiste le site Histoire pour tous :
« Jour le plus sanglant de l’histoire britannique, le premier jour de l’offensive a donné lieu à de nombreux récits témoignant du caractère très meurtrier de la bataille. »


Mémoire de cette bataille

Vous pouvez, pour avoir plus de détails, consulter le site de la Mission Centenaire 14-18, qui s’interroge sur la mémoire sélective des Français :
« Lorsqu’il s’agit d’évoquer le souvenir de la Première Guerre Mondiale, dans la mémoire collective française, c’est la bataille de Verdun qui prévaut. Pourtant, cette année-là, l’armée française a participé à une autre grande bataille, dans la Somme, au bilan humain tout aussi catastrophique.
Les Français ont également pris part à la deuxième bataille de la Somme, dite bataille de Picardie, en 1918.
Pourquoi les batailles de la Somme sont-elles moins présentes dans les esprits des Français que dans ceux des britanniques ? ».

Un circuit du souvenir est proposé dans la Somme, entre Albert et Péronne.

Le site de l’Historial, entité muséale consacrée aux batailles de la Somme (en deux musées, celui de Péronne et celui de Thiepval) précise que « le Musée de Thiepval est véritablement consacré à la mémoire, offre une vision muséale moderne grâce à des dispositifs multimédia innovants. »


Pour en savoir plus…

À lire

14-18, la Grande guerre : armes, uniformes, matériels
François Bertin, Éd. « Ouest-France », 2006.

Larousse de la Grande guerre sous la direction de Bruno Cabanes et Anne Duménil, Éd. Larousse, Péronne, Historial de la Grande guerre, 2007.

La bataille de la Somme : l’hécatombe oubliée : 1er juillet-18 novembre 1916
Marjolaine Boutet, Philippe Nivet, Éd. de Noyelles, 2016.


À écouter en podcast

La bataille de la Somme
Présentée par Patrice Gélinet, 23/06/2006
Émission 2000 ans d’histoire sur France Inter

Épisode 2: 1916 : Le monde combat dans la Somme
Série L’histoire de l’année 1916
Émission La fabrique de l’histoire présentée par Emmanuel Laurentin


À visionner

L’INA (Institut national de l’Audiovisuel) propose sur son site une fresque vidéo, assortie d’images d’archives :
Picardie – La bataille de la Somme 1916
Résumé :
« Évocation de la bataille de la Somme, de juillet à novembre 1916, sur les lieux mêmes où les combats se sont déroulés à l’est du département de la Somme à Thiepval, Ancre, Flers Courcel…Les différentes étapes de la bataille à partir du 1er juillet sont illustrées sur des images d’archives. Afin de soulager les Français pris sur Verdun, ce sera le premier grand engagement des troupes britanniques dans la guerre et la première offensive coordonnée des troupes alliées. Lors de l’assaut la division d’Ulster paiera un lourd tribu. »


Eurêkoi – Bibliothèque francophone multimédia de Limoges