Pourquoi les horloges anciennes affichent-elles pour le 4 en chiffres romains : IIII et non IV ?

Questions/Réponses

Vie pratique

Cet affichage est systématique sur les horloges anciennes et je n'ai pas trouvé d'explication. Merci beaucoup !

Horloge de la conciergerie à Paris

Des explications concordantes

Apparemment cette question a intrigué nombre de curieux, on trouve des explications concordantes sur plusieurs sites de culture générale comme secouchermoinsbete.frpourquoi.com, ainsi que sur un blog d’orthographe orthogaffe.

L’argument commun privilégie des raisons d’esthétique ou de lisibilité : il est formulé le plus clairement sur savezvousque.fr
 

On appelle [les quatre] de ce type d’horloge des quatre d’horloger, on les retrouvent plus particulièrement sur les horloges comtoises. En réalité, ce type de format est lié à un sens esthétique des horloges. Une répartition des heures en trois groupes ; le premier de 1h à 4h qui sont représentés uniquement par des I (I, II, III, IIII), le second de 5h à 8h contenant le chiffre V (V, VI, VII, VIII), enfin de 9h à 12h avec le chiffre X (IX, X, XI, XII).

Cette question a trouvé une réponse sur le précurseur des sites précités : L’Intermédiaire des chercheurs et curieux (ICC). 
C’est une revue française mensuelle (qui existe depuis 1864 !) constituée des questions et réponses de ses lecteurs sur divers sujets encyclopédiques touchant principalement à l'art, l'histoire, la généalogie, la littérature, les religions. Je vous en cite un extrait :
 

Mais il est facile de constater que depuis que les montres et les horloges mécaniques ont des cadrans visibles, la forme d’écriture IIII est la règle. Des planches et des miniatures conservées des XIVe et XVe siècles le prouvent de manière évidente. Mais à cette époque, les chiffres romains étaient encore en général d’usage et seuls les rares astronomes et mathématiciens utilisaient déjà les chiffres arabes. […] 
Le fait qu’une grande partie des gens ignoraient l’écriture et la lecture laisse à penser que cela avait incité les créateurs des anciens cadrans à utiliser le IIII, plus clair et plus facile à comprendre que le IV (compter sur ses doigts !) 
Rüdi Wehrli – Chronométrophilia (Association suisse pour l’histoire de la mesure du temps) n°28 été 90

L'Intermédiaire des chercheurs et curieux
SUR PAPIER : depuis 1951 (N.S. vol. 1) ; manque n° 618, 2004 ; n° 635, 2005 ; 2010 incomplet ; + Tables 1961-1990
A la Bpi, niveau 3, 930(0)INT
En partie numérisé sur Gallica, voir notice de la Bnf

Origine du IIII

Le quatre écrit IIII provient de la numération étrusque :

 Leur système est à base 10 et non à base 20 comme fut le nôtre dès le Moyen Âge, ou encore souvent à 5 comme dans l'écriture latine (IV pour 4). Les Étrusques écrivent IIII pour 4 (comme cela subsiste sur les cadrans d'horloge). Michel Lejeune, « Les six premiers numéraux étrusques », Revue des Études latines, 59, 1981, p. 69-77. article numération étrusque de Wikipedia

Un dernier argument

Un argument nouveau sur omnilogie.fr site collaboratif de culture générale :

Troisième argument, le côté pratique. Si l'on compte le nombre de symboles d'une horloge, on trouve vingt I, quatre V et quatre X. Il suffit alors d'utiliser quatre fois un moule qui ne comporte que cinq I, un V et un X pour obtenir toutes les lettres (2). Cet argument est malheureusement mis à mal par certaines horloges dont le cadran est en un seul bloc…

Cordialement,

Eurêkoi – Bibliothèque Publique d'Information
 
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