Pourquoi et depuis quand attribue-t-on des noms de Saints à la plupart des jours de l’année ?

Bibliothèque francophone multimédia de Limoges – notre réponse du 01/10/2020.

Il faut d’abord savoir que l’on recense aujourd’hui environ 20 000 saints en comptant la liste des martyrs du 20ème siècle intégrée par l’Église anglicane.
Rendre quelqu’un Saint,  c’est le sanctifier.
Mais en quoi consiste la sanctification ? Pourquoi fêtons nous désormais chaque jour, un Saint différent ?

Sanctification : définition

Le glossaire en ligne de l’Église catholique en France indique cette définition :
« Du latin sanctus, saint et facio, je fais.
Dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament la sanctification signifie dans son sens initial : séparation, mise à part pour Dieu. Elle est d’abord un don, une œuvre de Dieu accomplie par l’Esprit Saint. Elle ne consiste pas à faire des choses extraordinaires mais à se laisser pénétrer par l’Esprit Saint pour que nos pensées et nos actes deviennent semblables à ceux de Jésus (2Co, 7,1). Dans la vie d’union, de plus en plus intime avec Dieu, la sanctification est indissociable d’une conversion et d’une purification constantes.
»


Qui est sanctifié ?

Si les tous premiers saints étaient en relation directe avec le Christ, par la suite sont apparus notamment les martyrs et les saints confesseurs (théologiens, évêques ou patriarches).
Plus récemment, des personnes altruistes et humanistes – ayant créé ou soutenu des ordres religieux pour se consacrer à l’éducation et à l’aide aux plus démunis – ont également été sanctifiées.
Le souhait de recenser et rendre honneur aux réalisations et aux sacrifices des saints remonte au IIIème siècle.


Le martyrologe, ancêtre du calendrier

Toujours d’après, le glossaire en ligne de l’Église catholique en France : le martyrologue est le Livre liturgique où sont inscrits les noms des martyrs et des saints célébrés chaque jour de l’année.
De nombreux martyrologes et calendriers de saints vont désormais être réalisés.
L’un des plus fameux est le martyrologe de Jérôme (l’un des quatre pères de l’Église) qui date du 4ème siècle. La première partie de ce martyrologue est consultable en ligne, via Gallica
Plus tard , Usuard, moine bénédictin, tente d’établir la liste des saints dans un martyrologe datant du milieu du 9ème siècle.
Vous trouvez dans l’article de l’encyclopédie collaborative, consacré à Usuard, quelques éléments biographiques et bibliographiques.


La liste la plus exhaustive demeure néanmoins le martyrologe romain du pape Grégoire XIII (1583), ouvrage à vocation scientifique et historique dont les sources sont très diverses.
Le pape Grégoire XIII (1502-1585) fut le 226ème pape de l’Église catholique.
Révisé plusieurs fois fois au cours des quatre derniers siècles, ce martyrologue demeure la principale référence pour les églises d’occident.
Découvrez-le dans sa version numérisée, en ligne, sur Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France.


Naissance du calendrier grégorien

15 octobre 1582 : Naissance du calendrier grégorien par Ysaline Homant, herodote.net, le 14/10/2019.
Extrait :
Le lendemain du jeudi 4 octobre 1582, les Romains se réveillèrent le vendredi… 15 octobre 1582. Cette nuit du 4 au 15 octobre 1582 avait été choisie par le pape Grégoire XIII pour l’entrée en application de sa réforme du calendrier julien, ainsi nommé d’après Jules César.
De nos jours, chaque calendrier liturgique recense les dates auxquelles sont célébrées les fêtes religieuses et les saints.
Ces calendriers sont tributaires de fêtes mobiles telles que Pâques.


L’histoire des calendriers en vidéo

Chaîne YouTube : C’est pas sorcier
Les Calendriers : ça date !
23 mai 2013

Les différents types de calendrier

Il existe principalement trois types de calendriers :
-le calendrier liturgique romain
– le lectionnaire de l’Église anglicane qui concorde en grande partie avec le précédent
– le calendrier liturgique des États-Unis qui comprend des saints spécifiques à l’Amérique du Nord.


Le calendrier liturgique romain, qui nous intéresse plus particulièrement, a été établi en 1969 par le pape Paul VI. Très peu révisé depuis, il détermine les temps liturgiques (cycle temporal) et le cycle sanctoral, qui précise les dates auxquelles on fête les saints et la Vierge Marie.
Dans la grande majorité des cas, la fête du saint tombe le jour de sa mort ou pour parler en langue romaine, le jour de sa « naissance au ciel ».
Pour l’anecdote, une même date (le 28 octobre) peut fêter deux saints Simon et Jude qui auraient été martyrisés ensemble.


Pour aller plus loin…

Voici deux ouvrages sur lesquels nous nous sommes appuyés pour vous répondre :

Le grand livre des saints
Odile Haumonté, Presse de la Renaissance, Paris, 2010.
Résumé :
Pour chaque jour de l’année, la présentation d’un saint rédigée de façon simple, moderne et spirituelle, en suivant le calendrier liturgique de l’Église catholique. Une priorité a été donnée aux saints récents et qui parlent mieux à notre monde contemporain.

Les saints : leur nom, leurs histoires et leurs légendes
Justin Favrod, éd. Favre, Lausanne, 2014.
Résumé :
Quand dois-je souhaiter bonne fête à ma cousine Marthe ? Qui se cache derrière les noms de saints égrenés chaque soir à la télévision et chaque matin dans les journaux ? Qui est le saint qui a servi à désigner un village, un quartier ou une rue ? Cet ouvrage apporte quelques réponses grâce aux récits épiques de leur vie, richement illustrés par une iconographie originale due au talent de Lionel Portier.


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