Nous aimerions savoir s’il est possible de trouver des documents concernant les colonies de vacances de 1880 à 1914 ?
Bibliothèque francophone multimédia de Limoges – notre réponse actualisée le 01/08/2024.
Apparues à la fin du XIXe siècle, les colonies de vacances vont connaître un succès grandissant au cours du XXe siècle et devenir, des structures de loisirs collectifs très populaires. Retour sur leur histoire au travers une sélection de ressources documentaires par les bibliothécaires Eurêkoi.
Le début des colonies de vacances
La défaite de 1870 contre la Prusse est dans toutes les têtes, il faut préparer la revanche. Les Républicains emboîtent donc très rapidement le pas des Protestants pour expérimenter ce qui deviendra des colonies de vacances.
Dès la décennie 1880 se développent donc des initiatives issues à la fois d’œuvres de charité protestantes et de l’école républicaine.Histoire des colonies de vacances de leur création à nos jours – Colonie-evasoleil.com
Laura Lee Downs prend le parti d’étudier dans le détail principalement deux villes grandes productrices de colonies de vacances, Suresnes la socialiste avec Henri Sellier, et, à partir de 1925, Ivry-la-Rouge, dont le maire est Georges Marrane, et qui le restera jusqu’en 1940. L’histoire des colonies de vacances est effectivement très liée à l’évolution urbaine du pays, en particulier durant lepremier vingtième siècle. Elle se construit même, pour ainsi dire, contre elle. Le premier élément qui motive les autorités municipales à envoyer les enfants à la campagne, c’est précisément les mauvaises conditions sanitaires dont ils sont les principales victimes. La tuberculose fait alors des ravages parmi les jeunes citadins. La structuration des municipalités à partir des années 1880 permet de développer, pour certaines d’entre elles du moins, une véritable politique municipale dédiée à l’envoi des enfants dans des endroits où l’air est plus sain. Les colonies de vacances sont ainsi faites pour leur permettre de se refaire une santé et de se former aux principes de l’hygiène.
Histoire des colonies de vacances, de 1880 à nos jours, Laura Lee Downs, Paris, Perrin, 2009, 433 p. | Cairn.info
Documents disponibles à la Bibliothèque francophone multimédia (BFM)
En recherchant dans le catalogue de la BFM avec pour mots-clés « colonies de vacances » apparaissent les titres suivants dans lesquels différents chapitres peuvent vous éclairer :
Vacances en France de 1830 à nos jours d’André Rauch, Paris : Hachette, 1996.
Compte rendu en ligne : Vacances en France : de 1830 à nos jours, Paris, Hachette, 1996, (La Vie quotidienne. L’Histoire en marche) par Françoise Mayeur dans l’Histoire de l’éducation Année 1997, 73 pp. 137-138.
Du patronage laïque municipal de Champigny-sur-Marne au Centre de loisirs municipal de l’enfance : un passage du « postscolaire » à l’extrascolaire » ?, étude réalisée par Elisabeth Mourat, Impr. Rivet, 2015.
Une politique de l’enfance : du patronage au centre de loisirs par Francis Lebon, l’Harmattan, 2005.
Résumé :
Récapitulatif historique de l’évolution de l’animation des loisirs enfantins en France, des premiers patronages du XIXe siècle, aux centres aérés et centres de loisirs des XXe et XXIe siècles. Explique la genèse du métier d’animateur.
Lecture critique par Muriel Darmon disponible sur Open Edition :
Extrait :
L’ouvrage examine en effet les évolutions qu’ont connues, depuis la fin du XIXème siècle à celle du XXème, les institutions périscolaires d’encadrement de la jeunesse par le loisir (d’abord « patronages », puis « centres aérés » et finalement « centres de loisirs ») et les transformations corrélées des agents encadrants (respectivement « surveillants », « moniteurs » puis « animateurs »), à partir d’un matériau mêlant analyse des dispositifs institutionnels, travail sur archives et enquête qualitative pour la période récente.
Sélection d’ouvrages disponibles à la Bpi :
Histoire des colonies de vacances : de 1880 à nos jours de Laura Lee Downs, Éditions Perrin, 2009.
Résumé :
Une étude globale qui s’inscrit naturellement dans le cours de l’histoire de la France, à la croisée des rivalités et clivages politiques et religieux.
Un article disponible sur Cairn : Laura Lee Downs, Histoire des colonies de vacances, de 1880 à nos jours par Thibault Tellier, dans Histoire urbaine 2012/2 (n° 34), pages 163 à 165.
Le livre des colos de Jean Houssaye, Éditions Matrice, 2009.
Quatrième de couverture :
Le Livre des colos offre à chacun les éléments de connaissance et de compréhension du monde des colonies de vacances, une institution plus que centenaire, et pose également la question de son devenir.
Si les centres de vacances pour enfants ne recouvrent ni la totalité des séjours, ni l’ensemble du milieu des vacances et des loisirs, leur situation peut être considérée comme exemplaire : leur histoire – analysée en deux parties (de la naissance aux années quarante, des années cinquante à nos jours) – est significative de nombreux enjeux ; leurs problèmes et leurs réalisations renvoient aux mutations pédagogiques et sociales.
Aussi est-ce à une réflexion d’ensemble sur les loisirs et l’enfance que nous convie ce Livre des colos, illustré d’exemples en situation qui rendent sa lecture très stimulante.
Le Livre des colos est paru en 1989. Épuisé, il est ici remis à disposition par cette nouvelle édition. Au texte initial repris intégralement, sont ajoutés quatre textes récents qui parcourent l’histoire des colonies de vacances sous un angle singulier : les horaires des journées, les finalités des séjours, la prégnance de la forme scolaire et le rapport avec la pédagogie institutionnelle.
Les anciennes colonies de vacances en photos
Archives départementales de l’Yonne
Colonie de vacances « Le Bon Air » à Saint-Martin-sur-Armançon, par Tanlay (Yonne). 1. Construction d’une hutte. Collection P.P. début XXe.
Archives départementales de l’Aisne
Extrait :
Vers 1880, alors que la France va se doter d’une école gratuite, laïque et obligatoire, Edmond Cottinet, considéré comme le fondateur des colonies de vacances en France, suit les pas d’Hermann Bion, mais avec une vision différente : les enfants sont regroupés dans des centres collectifs pour « apprendre à vivre ensemble et à être autonome ». Il s’agit, pour Edmond Cottinet, de créer une « fraternité idéale le temps de la colonie pour la diffuser ensuite dans le reste de la société ».
Les colonies de vacances vont alors se développer à l’initiative d’œuvres de charité protestantes, de l’école républicaine, de paroisses, d’associations d’instituteurs laïques, d’associations d’anciens combattants, de municipalités, de comités d’entreprise, etc.Les colonies de vacances – Archives départementales de l’Aisne