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Littérature : Quelles informations sur la version française des Mille et et une Nuits proposée par René Khawam ?


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    Bibliothèque de l’Institut du monde arabe – Notre réponse du 25/09/2021.

    femme assise représentant la parabole de la vraie science de la vie
    La parabole de la vraie science de la vie © Bibliothèque nationale de France / Gallica



    Il existe de nombreuses traductions du chef d’oeuvre monumental que sont les Mille et une nuits.
    Que penser de celle de René Khawam ? Quelles critiques lui ont-elles déjà été faites ?

    Qui est le traducteur, René Khawam?

    René Khawam (1917-2004) est un traducteur d’origine syrienne. Passionné par le patrimoine littéraire arabe, il s’est attelé à la traduction des Mille et une Nuits, qu’il a publiés en 1986 en 4 volumes aux éditions Phébus (Paris). Il considère son travail comme définitif, fruit de 39 ans de recherche (p. 29 de son introduction).
    La version de René R. Khawam se veut moins « orientaliste » que les deux premières traductions (Galland et Mardrus) et plus fidèle à la première version imprimée en arabe, en Egypte en 1835.


    Corpus traduit

    Il base sa traduction sur un corpus de 11 manuscrits (p. 26-28) :

    1. un manuscrit (Ms A) du XIIe siècle conservé à la Bibliothèque nationale de France sous la cote 3609-3610-3611). Ils ont été numérisés et sont disponibles sur Gallica : 360936103611
    2. Un manuscrit (Ms C) qu’il considère comme le plus complet copié au XIX siècle d’un manuscrit daté de 1703, aujourd’hui perdu. Il a été numérisé et est disponible sur Gallica 4678 et 4679
    3. Un manuscrit (Ms B) de la seconde moitié du XVIIe siècle venue d’Egypte au XVIIIe siècle. Il a été numérisé et est disponible sur Gallica 3612
    4. Un manuscrit (Ms D) (indiqué au vol. 4, p. 11). Il a été numérisé et est disponible sur Gallica 3616
    5. Un manuscrit (Ms A1) du XIIIe siècle découvert par H. Ritter à Istanbul conservé au Vatican (Codex Vat. ar. 782) également numérisé et disponible à la Vatican Library (partie 1 et partie 2)
    6. Un manuscrit (Ms A2) de l’Académie d’histoire de Madrid (coll. Gayangos, n. 49, 1 et 2)
    7. Un manuscrit (Ms A3) de la John’s Ryland Library n. 647 (voir le détail codicologique dans le Catalogue of the Arabic manuscripts in the John Rylands Library, Manchester, p. 886). Le manuscrit a également été numérisé 647
    8. Un manuscrit (Ms CC) provenant d’Alep apporté par Patrick Russel daté du XVIIIe siècle mais pour lequel nous n’avons pas d’indication de localisation. Pour en savoir plus sur cet auteur : van den Boogert, M. H. (2020).  » Patrick Russell and the Arabian Nights Manuscripts ». In Scholarship between Europe and the Levant. Leiden: Brill.
    9. Un manuscrit (Ms C1) fragmentaire provenant d’Alep apporté par William Jones, mais pour lequel nous n’avons pas d’indication de localisation
    10. Un manuscrit (Ms T) issu de l’India Office (Londres) sous le n. 2699
    11. Un manuscrit (Ms Y) daté de 1765 préservé à Oxford sous le n. 207 et rapporté par Wortheley Montague (pour en savoir plus Moussa-Mahmoud, F. (1976). A Manuscript Translation of the Arabian Nights in the Beckford Papers, Journal of Arabic Literature, 7(1), 7-23.)
    12. Un manuscrit de Barcelone (Ms M) du XVIIe siècle d’origine syrienne.

    Dans son édition, il prend le parti de ne pas diviser les contes en nuits (p. 29) qu’il considère « fastidieuse » et artificielle et de séparer les histoires Aladin, Ali Baba, et Sindbad le marin au motif qu’elles n’appartiennent pas au recueil des Mille et une nuits. Ils seront édités à part dans la même collection.

    Les Mille et Une Nuits : texte établi sur les manuscrits originaux, de René R. Khawam, éd. Phébus, nouvelle édition revue en 4 volumes, coll. Domaine arabe, 1986-1987.
    Comprend :1 : Dames insignes et serviteurs galants (1986) ; 02 : Les Coeurs inhumains (1986) ; 3 : Les Passions voyageuses (1987) ; 4 : La Saveur des jours (1987).

    La bibliothèque de l’Institut du monde arabe a par ailleurs édité une liste bibliographique des ouvrages des Mille et une nuits disponibles dans ses collections : La bibliothèque des Nuits.


    Quelques recensions critiques de la traduction de René Khawam

    Les rééditions, par André Bourin, Revue des Deux Mondes, mars 1987, p. 732-737.
    Extrait de l’article :
    « […] nouvelle édition entièrement refondue et qui, cette fois, se veut définitive. Le but de son auteur : nous permettre de posséder enfin les Mille et Une Nuits sans ajouts et dans une traduction scrupuleusement respectueuse de l’œuvre. « Sa technique de traduction, nous dit-on dans la présentation de l’ouvrage, fidèle au rythme poétique du texte initial, quel qu’il soit, préfère toujours, à l’interprétation élégante qui s’acharne à serrer de près l’idée, une transposition « directe », qui reflète plutôt l’image porteuse de l’idée. Cette traduction peut paraître plus naïve, plus triviale : elle seule pourtant rend compte de la saveur inimitable de la langue arabe, dans sa richesse et dans sa divers. »

    Les Mille et une nuits : variations françaises, par Aboubakr Chraïbi and Ilaria Vitali, revue Francofonia, Automne 2015, p. 3-14. Cet article est disponible sur la plateforme Jstor, en accès restreint. À consulter dans la liste des bibliothèques abonnées (en entrant un nom de bibliothèque dans la barre de recherche prévue à cet effet).


    Eurêkoi – Bibliothèque de l’Institut du monde arabe


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