Réponse apportée le 10/04/2010 par PARIS Bpi – Actualité, Art moderne, Art contemporain, Presse
Voici ce que nous lisons dans Grevisse, Le bon usage à l’article « travers » :
« A travers (sans de), au travers de ont le même sens quoique des grammairiens ont essayé de découvrir des nuances (par exemple, qu' »au travers de » supposerait un obstacle).
Si à travers ne peut être suivi de la préposition de, il peut fort bien être suivi des partitifs ou indéfinis du, de la, de l’, des, ce qui fait une construction toute autre.
Exemple: « Je ne vois plus Henriette à travers du rêve, je la vois, avec mes yeux dans la vieille lumière de la vie!) H. Berstein, Secret, II, 12).
Suivent des exemples qui attestent de ces deux formes chez différents écrivains. »
Pour plus d’informations, voir Grevisse Le bon usage, paragraphe 1022-4.
Edition de 1991, P. 1549
Une autre source consultée est le Grand Robert électronique.
Le grand Robert de la langue française [ressource internet]
Auteur : dir. par Alain Rey
Editeur : Le Robert
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http//gr.bvdep.com
Bien que l’accès soit payant, je vous communique un extrait qui traite du problème qui vous préoccupe:
« travers [tʀavɛʀ] n. m. ÉTYM. V. 1150; en traver « directement », 1080; du lat. tra(ns)versus « transversal, oblique ».
I Loc. adv., adj. et prép.
1 a En travers :
==>2-À travers : par un mouvement transversal d’un bout à l’autre d’une surface ou d’un milieu (avec l’idée d’un obstacle passé). | Passer à travers (→ Force, cit. 82). — Vx. | À travers de… (→ Éloignement, cit. 5). Mod. | À travers qqch. è Entre, milieu (au milieu de), par, parmi (→ Chemin, cit. 13). | Marcher, errer, passer à travers un champ, un bois… è Couper, croiser, pénétrer, percer, traverser (→ Course, cit. 9; distraire, cit. 16; éterniser, cit. 13). | À travers champ(s), à travers pré (→ Démêler,cit. 1; espace, cit. 11; franc-tireur, cit. 1). | Passer à travers la foule. | Lumière qui passe à travers les branches (→ Couvert, cit. 5; enchâsser, cit. 3), à travers un globe (cit. 12) de verre. | « (…) tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes » (cit. 5).
| Voir, distinguer à travers les carreaux, à travers un verre… (→ Bréviaire, cit. 2; glacer, cit. 6; image, cit. 9), à travers un prisme, le prisme* (cit. 4, 5 et 6) de… | « Déjà je ne vois plus qu’à travers un nuage » (cit. 9). | Une fourrure dont la caresse la réchauffait à travers sa robe (→ Boule, cit. 1). — Fig. | À travers les âges (→ Opprimer, cit. 7; résurrection, cit. 5), toute la vie (→ Exciter, cit. 7). | Aussi loin que je retourne en arrière (cit. 15) à travers ces souvenirs.
4 À travers toutes les exagérations bouffonnes, les plaisanteries souvent ordurières, perçait un sentiment vrai et profond de parfait mépris pour la femme (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, v, p. 90.
5 (…) l’art ne naît de la vie qu’à travers un art antérieur.
Malraux, les Voix du silence, p. 309.
u a (V. 1210).
==> Au travers : en passant d’un bout à l’autre; de part en part. è Traverser (→ Cristal, cit. 3; éteindre, cit. 6; fondre, cit. 19). — a Fig. (fam.). Passer au travers : échapper à un danger, à une punition; dans un autre sens (argot des joueurs) : n’avoir pas de chance, ne ramasser aucun bénéfice. — Au travers de… (→ Barreau, cit. 3; bouillon, cit. 2; dommage, cit. 5; effondrer, cit. 1; épée, cit. 4; 1. frayer, cit. 4; grille, cit. 22; minable, cit. 1). Par métaphore et fig. (→ Clair, cit. 27; couvrir, cit. 23; encourager, cit. 2; institution, cit. 18). | « Au travers de son masque (1. Masque, cit. 12) on voit à plein le traître ». — (Dans le même sens). | Il lui passa son épée par le travers du corps.
è Part (de part en).
6 On regarde par une fenêtre ouverte, on observe à travers un rideau. L’idée est qu’il y a non seulement un point à passer, mais un obstacle à franchir. Les grammairiens ont prétendu réserver ce sens à au travers. La vérité est que l’on ne fait cette distinction que bien rarement : Les religieuses cloîtrées vous parlent à travers un ou au travers d’un grillage.
Littré reconnaît que l’usage n’a pas accepté les règles qu’on a prétendu imposer.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 432.
7 Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
Hugo, les Contemplations, I, xxi. »
Cordialement,
Eurêkoi – Bpi (Bibliothèque publique d’information)
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