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Je voudrais savoir, s’il vous plaît, d’où vient l’expression « l’huile de coude » 


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    Bibliothèque publique d’information – notre réponse actualisée le 15/08/2024.

    La langue française est riche et complexe. L’un de ses aspects les plus fascinants réside dans le double sens que peuvent revêtir certaines expressions. Ces doubles sens apportent une profondeur, une richesse particulières et parfois une touche humoristique.
    Jouer des coudes, se serrer les coudes, lever le coude : les expressions utilisant l’image du coude sont nombreuses.
    Focus, aujourd’hui, sur l’huile de coude !

    Signification de l’expression

    L’huile de coude est une expression imagée qu’il ne faut pas interpréter au sens littérale. Elle fait référence à l’effort physique et à la persévérance. Elle est utilisée pour décrire un travail manuel et ardu nécessitant de l’énergie et de la détermination. Par exemple, nettoyer une surface très sale ou poncer un meuble à la main demande de l’huile de coude.

    Dans les Dictionnaires d’expressions*, il est dit à propos de l’expression huile de coude ou huile de bras qu’elle fait référence à l’effort musculaire, à la dépense physique pour effectuer une tâche : « N’ayez pas peur d’employer l’huile de coude » signifie « il faut travailler énergiquement ».
    Sources :
    *Le Dictionnaire d’expressions et locutions d’Alain Rey et Sophie Chantreau aux éditions Le Robert, Les Usuels du Robert poche, 2003.

    Histoire et origine de l’expression

    On trouve sous le nom huile de coude l’origine suivante :

    En cuisine, l’huile sert entre autres à faire de bonnes fritures bien grasses et parfaitement caloriques, très propices au déclenchement de la sieste et donc peu aux efforts.
    Mais en mécanique, elle permet aux rouages d’un mécanisme de mieux tourner, avec moins d’efforts et d’avoir un rendement plus élevé.

    *Secret des expressions françaises de Colette Guillemard ed. Bartillat, 2007.
    Résumé :
    Le livre est composé de courts textes sur des expressions bien connues qui font partie du langage familier : dorer la pilule, mesures draconiennes, mettre son grain de sel, tomber sur le paletot, aller à vau-l’eau, tomber de Charybde en Scylla… Chaque expression est l’occasion d’une digression historique.

    On comprend donc bien que, métaphoriquement, mettre un peu d’huile de coude ne peut que permettre au bras de travailler plus efficacement et de produire plus d’énergie.

    Et d’ailleurs, à la fin du XIXe siècle, l’expression se disait plutôt « l’huile de bras ».

    Vers la fin du XIXe siècle, la révolution industrielle a déjà disséminé ses usines et ses machines dans l’Europe entière. Et influencé le vocabulaire courant. C’est en effet à cette époque que sont apparues les expressions « huile de bras » ou « huile de poignet », qui ont disparu depuis, mais aussi « huile de coude » qui est encore employée de nos jours.
    Cette expression, utilisée par Émile Zola dans L’Assommoir (1877), compare les articulations humaines aux mécanismes des machines qui doivent être huilés pour fonctionner correctement. 

    Pourquoi dit-on « De l’huile de coude » ? – Ça m’intéresse, le 16/11/2018.

    Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information


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