Je recherche des bds qui traiteraient des thématiques du goût (sauf univers du vin) et du toucher
GOUT
Concernant d’abord le sens du goût, de nombreuses bandes dessinées asiatiques ou occidentales abordent cette thématique par le biais de la cuisine, de la dégustation de plats ou de boissons. La bande dessinée peut alors devenir une occasion de célébrer les vertus de la gastronomie et de la convivialité autour de la table. Vous trouverez quelques exemples représentatifs dans la liste ci-dessous.
Toujours autour du goût et de l’alimentation, on peut relever des bandes dessinées sur les ogres, la consommation criminelle de chair humaine et autres formes de cannibalisme, non sans humour. Vous en trouverez aussi quelques exemples dans la liste.
Les références sont classées par ordre chronologique décroissant :
– Sanko TAKADA, Mangeons ! , Editions Sakka et Casterman : 4 volumes parus en 2014 et 2015 : une jeune femme apparaît dans le quotidien de personnes en difficultés. Elle leur redonne espoir, légèreté et goût à la vie grâce à la confection de plats savoureux. Une comédie qui se veut gourmande.
– Eldiablo et Cha, Un homme de goût, Editions Ankama : Vol. 1, paru en 2014 : Mise en bouche, Vol. 2, paru en 2015 : Deuxième service.Enquête policière sur fond de mystérieux meurtrier cannibale qui fait disparaître ses victimes en les dévorant.
– Young-Bin KIM et Dong-Kee HONG, A vos papilles ! voyage culinaire en Corée, Ed. Clair de lune, 2014. 2 volumes qui célèbrent la gastronomie en Corée. Ils font suite aux 4 volumes de Geonbae, parus de 2012 à 2014, et qui avec les mêmes personnages, faisaient découvrir les boissons alcoolisées traditionnelles coréennes.
– Lucy KNISLEY, Délices : ma vie en cuisine, Editions Delcourt, 2014. Récit autobiographique retraçant les principaux moments d’une vie ponctuée de souvenirs de cuisine. Une véritable célébration de la nourriture.
– Amuse-gueules, ouvrage collectif sous la direction d’Eric Milette, Editions Glénat Québec, 2012. Six histoires issues du concours Hachette Canada de 2008 sur le thème : bouffe, gastronomie et amuse-gueules.
– NEYEF, Ce goût, Editions Ankama, 2011. Harold se réveille un jour avec un goût étrange dans la bouche qui l’obsède et lui rappelle les mauvais souvenirs de ses repas d’enfance…
– Osamu HIRAMATSU et Rei HANAGATA, Café dream, Editions Bamboo. 5 volumes publiés en 2009 et 2010 : Sasuke entretient une passion immodérée pour le café, dans une famille qui ne vivait que du thé. Pour gagner sa vie, il va s’employer à trouver des saveurs adaptées à ses différents clients.
– John LAYMAN et Rob GUILLORY, Tony Chu, détective cannibale, Editions Delcourt. 10 volumes publiés de 2005 à 2010 : du vol. 1, Goût décès, au vol. 10, Bouffer froid. L’inspecteur Tony Chu est cibopathe : il est capable de retracer psychiquement la nature, l’origine, l’histoire et même les émotions de tout ce qu’il ingurgite. Cela fait de lui un enquêteur de premier ordre, notamment lorsqu’il doit « goûter » à la victime d’un meurtre pour coincer le criminel…
La découverte en bande dessinée d’Alain Passard, le chef trois étoiles qui a su redonner aux légumes leurs lettres de noblesse.
– Le chef de Nobunaga, Mitsuru Nishimura, Takuro Kajikawa, dessin, traduction Fabien Nabhan, Editeur Komikku, 2014
Ken s’est réveillé amnésique en 1568, dans le Japon de l’ère Eiroku, habillé en chef cuisinier. Recueilli par Natsu, un jeune fabricant d’épées, il devient populaire dans la ville de Daigo grâce à sa cuisine. Mais le chef de guerre Nobunaga Oda le contraint à entrer à son service et le met au défi de le surprendre par sa cuisine et d’améliorer l’alimentation de ses troupes en campagne.
15 volumes parus en France en 2017
– Crève saucisse, Pascal Rabaté, Simon Hureau, dessins, Futuropolis, 2013
Didier est boucher. Son épouse Sandrine le trompe avec leur meilleur ami, Eric. Très contrarié, il ne supporte plus cette situation. Il organise leurs vacances sur l’île de Noirmoutier et s’arrange pour se retrouver seul avec Eric, bien décidé à s’en débarrasser.
– Hell’s kitchen, Mitsuru Nishimura, Dessin de Gumi Amazi, Traduction d’Olivier Sart, Kana, 2013
On ne sait presque rien de lui. Il travaille dans le commerce, mais ce n’est pas un homme pressé ; il aime les femmes, mais préfère vivre seul ; c’est un gastronome, mais il apprécie par-dessus tout la cuisine simple des quartiers populaires… Cet homme, c’est le gourmet solitaire. Imaginé par Masayuki Kusumi, ce personnage hors du commun prend vie sous la plume de Jirô Taniguchi, sur un mode de récit proche de l’Homme qui marche : chaque histoire l’amène ainsi à goûter un plat typiquement japonais, faisant renaître en lui des souvenirs enfouis, émerger des pensées neuves ou suscitant de furtives rencontres.
C’est un manga extraordinaire, sur la vie ordinaire d’un homme ordinaire et qui aime les petits plaisirs de la vie. Au fil de ces instants de quotidien, on se laisse emporter dans un voyage à travers la cuisine japonaise ; on a hâte de découvrir le prochain mets avec le narrateur. Le talent de Jirô Taniguchi nous enivre et on se laisse perdre avec plaisir dans ces petits riens. Cette fois-ci, on découvre un peu plus du Japon : Tokyo, bien sûr, mais également les départements de Shizuoka ou Tottori. Et on finit en beauté avec Paris, où notre gourmet solitaire savoure une cuisine algérienne, pour notre plus grand plaisir.
– Pour finir, et même si cela s’adresse surtout à un jeune public, on ne peut pas oublier la saga du chat Garfield, né sous les crayons de Jim DAVIS en 1978. Ses albums ont commencé à paraître, en France, chez Dargaud en 1984. Ce chat glouton, désormais universellement connu, ne pense qu’à manger et c’est même une préoccupation essentielle de sa vie. Les premiers titres suggèrent avec humour que le sens du goût et, au-delà, l’ingurgitation compulsive y tiennent une large part. Par exemple, vol.1, Garfield prend du poids. Vol.3, Les yeux plus gros que le ventre. Vol.4, La faim justifie les moyens. Vol.6, Une lasagne pour mon royaume. Vol.7, La diète, jamais !, etc.
TOUCHER
La production éditoriale semble a priori moins riche sur la thématique du toucher. Le toucher est occasionnellement abordé par le biais d’histoires centrées sur la peau, les maladies et traumatismes physiques, les doigts et les mains, le sport. En revanche, là où le toucher tient une place centrale, c’est dans les relations amoureuses et sexuelles.
Ci-dessous, une brève sélection d’albums, toujours par ordre chronologique décroissant, où le toucher s’avère relativement important, sinon central, dans un contexte parfois très insolite :
– Philippe FOESTER, Le confesseur sauvage, Editions Glénat, 2015. Dans la ville de Tchernobourg, suite à une catastrophe nucléaire, une partie de la population se retrouve transformée en d’effroyables mutants. L’un de ces mutants, un poulpe empathique, s’improvise prêtre car dès qu’il touche l’épaule de quelqu’un, la personne se confesse.
– Joe CASEY et Charlie ADLARD, Corps de pierre, Editions Delcourt, 2010. Un homme, éprouvé par la vie, se réveille un matin avec un doigt engourdi. La paralysie gagne progressivement sa main, son bras, puis tout son corps. Ses membres se pétrifient littéralement. Le mal semble incurable et les médecins restent impuissants.
– Jean-Philippe PEYRAUD, Grain de beauté : trois variations, Editions Treize étrange, 2004. Les histoires d’amour chaotiques d’une jeune femme dont les amants comptent les grains de beauté. Au gré d’une infime variation dans cette délicate comptabilité, une histoire d’amour peut évoluer, dégénérer, ou disparaître sans prévenir.
– Hugo PRATT et Milo MANARA, Un été indien, Editions Casterman, 1987 réédité en 2010. Dans le Massachusetts, vers 1625, une jeune fille est violentée par deux Indiens. Les relations entre les Indiens et les colons deviennent de plus en plus tendues. Un récit mêlant violence et érotisme, dans l’Amérique puritaine des premiers colons.
Pour terminer, quand on s’intéresse au sens du toucher dans la bande dessinée, on ne peut bien évidemment pas faire abstraction de la bande dessinée érotique, parfois strictement pour adultes, et qui fait l’objet d’une production abondante, en Asie, en Europe, comme en Amérique.
Pour conclure, on signalera l’existence d’une base bibliographique commerciale de bandes dessinées, BDthèque.
Eurekoi – Bibliothèque municipale de Bordeaux et Bpi pour la’mise à jour