Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 15/12/2024.
Grasse est reconnue, depuis le 28 novembre 2018, capitale des parfums et de la parfumerie par la Convention portée par l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel et immatériel. Le Magazine du département des Alpes-Maritimes (06), publié au printemps 2019, revient sur l’histoire de la ville :
« Si la distillation des plantes aromatiques sauvages date du XVIe siècle pour parfumer les cuirs – Grasse était une ville de tanneurs – l’activité liée à la parfumerie remonte au milieu du XVIIIe siècle, pour atteindre son apogée dans les années 1900-1950 (…) » Ainsi le commerce du XVIIIe siècle connaît une mutation, passant de la ganterie à la parfumerie. Le XIXe siècle sera témoin d’un changement de cette activité qui, d’artisanale, deviendra puissamment industrielle. Histoire de la parfumerie sur le site des Musées de Grasse.
Sélection de documents pour en savoir plus sur le métier de gantier-parfumeur !
L’histoire des gantiers-parfumeurs
Des documents datant du XIIIe siècle attestent que dès 1190, gantiers et parfumeurs s’unissent dans un seul et même métier. Des armoiries datant de 1426 sont les témoins indubitables de cette fusion. (…) Dès 1533, toutes les sources se rejoignent dans un même courant. Catherine de Médicis, lorsqu’elle arrive en France, est accompagnée de son « parfumeur empoisonneur » attitré René le Florentin (Renato Bianco), elle aime les gants, ceintures et pourpoints parfumés. La mode est lancée à la Cour de France. Cet engouement est bénéfique aux tanneurs de Grasse qui saisissent cette occasion pour se diversifier. En 1614, une lettre patente du roi octroie le titre de « maîtres gantiers-parfumeurs ».
Grasse, une balade le nez en l’air par Nathalie Cathala, voyage.nat-et-dom.fr, le 29/07/2020. Une bibliographique est présente à la fin de l’article.
La situation géographique exceptionnelle de Grasse a doté sa région d’un climat particulièrement agréable et favorable à la culture de nombreuses espèces florales et aromatiques. Bénéficiant du soleil du sud de la France, de la douceur de la Méditerranée, de la fraîcheur nocturne liée à l’altitude et de l’abondance de cours d’eau, la cité a connu un essor significatif dès le Moyen Age.
Histoire de Grasse, des tanneurs aux parfumeurs – Le Musée du Parfum
Au XVe siècle, une importante industrie de tannerie s’y développe, conférant à la cité une renommée européenne. Le cuir de Grasse est célèbre pour sa qualité et sa couleur verdâtre obtenue par macération dans le myrte.
Les archives départementales des Alpes maritimes
Le portail documentaire du Département des Alpes maritimes référence plusieurs documents :
- Un mémoire présenté pour un diplôme d’études supérieures d’histoire, Faculté des lettres d’Aix : Origine et débuts de la parfumerie de Grasse – les gantiers parfumeurs par Odette Pace, 1955
- Un document intitulé La culture des plantes à parfums dans la régions grassoise par Paul Castela, Recherches régionales (n° ind, Avril 1965).
- Un document intitulé Note pour servir à l’histoire de l’industrie des parfums à Nice par R. Tresse et qui mentionne : La vie à Grasse en 1650 de V.P.A. Sigalas, Éditeur Grasse Arts et lettres, 1964. Une recension de cet ouvrage est parue dans la Gazette des archives, 1974, 86, p. 218.
- Les tanneurs de Grasse au XVIIIe siècle par Emmanuelle Edelga, Michel-André Iafelice, Gilles Menguy, Andrée Dagorne.. et al. édité par le Centre de documentation des archives départementales. Nice – 1996.
Une fiche d’inventaire du patrimoine culturel immatériel du Ministère de la culture comporte également un historique apportant des précisions sur cette activité de ganterie (p. 9-10). Une riche bibliographique est jointe en annexe.
Présentation :
Les savoir-faire liés au parfum en pays de Grasse se définissent par l’héritage ancestral de la pratique de l’alpha et l’oméga du parfum à savoir : la culture de la plante à parfum, la connaissance des matières premières naturelles et leur transformation, l’art de composer le parfum. Ces savoir-faire ont construit l’identité culturelle d’un « pays » où les jeunes générations développent ici plus qu’ailleurs leur sens olfactif.
Documents signalés dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France (BnF)
Grasse : du Moyen âge à la Belle Époque, par Robert Verlaque, éditions Riqueti, 2017.
Résumé :
L’histoire des débuts de la ville de Grasse n’est pas connue. On ne sait pas grand-chose de la longue période qui va de la fin de l’Empire romain au XIe siècle. Durant la paix romaine, la plaine du Plan est habitée, la route d’Antibes à Draguignan la traverse. Avec les invasions barbares, l’habitat migre vers les hauteurs pour des raisons de sécurité. La colline du Puy, considérée comme le site initial de la ville, est occupée comme d’autres. Vers l’an mille, on pense que le « castrum » (église, tour, enceinte), cité dans les textes, s’y trouve. L’abbaye de Lérins possède un prieuré sur un ressaut de la pente entre la source de la Foux et le Puy. C’est entre ces deux points qu’une ville marchande est attestée au XIIe. Celle-ci travaille les cuirs et les draps et s’organise en république comme les villes de l’Italie du nord. Le comte de Provence lui enlève son indépendance en 1227 mais lui permet de devenir la capitale économique, religieuse et administrative de la Provence orientale. Elle le restera dans le cadre du royaume de France jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. L’essor à partir du XVIe siècle de la ganterie et de la savonnerie (grâce à la production croissante d’huile d’olive) sera suivi par celui de la parfumerie à partir du XVIIIe siècle. C’est elle qui va devenir, avec la révolution industrielle, la principale richesse de la ville. Elle va marquer le paysage avec les cultures florales et les usines à partir de la fin du XIXe siècle. Elle est aujourd’hui au centre de l’activité et de l’image de la ville.
La parfumerie niçoise des Altesses. L’Éclaireur du dimanche, 28 oct.1923, Nice. Disponible sur Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France.
La corporation grassoise au XVIIIe siècle : les tanneurs et les gantiers-parfumeurs, par Lucette Dalmasso-Occelli, mémoire de droit pour le diplôme d’études supérieures de l’Université d’Aix-Marseille, 1953.
Sélection de travaux académiques
L’identité d’une ville au travers de ses artefacts : Grasse, de 1860 à nos jours : étude de la co-construction d’un imaginaire touristique et d’une identité locale, par Chloé Rosati-Marzetti, thèse de Sociologie, Université Nice Sophia Antipolis, 2013.
En faisant une recherche en texte intégral dans ce travail, (contrôle F et vous entrez le mot ou l’expression clé que vous cherchez, ici « ganterie »), on trouve 4 mentions de la question de la ganterie à l’époque qui vous intéresse : p. 44, 46 et la note 109 p. 96 du document.
Sur la plateforme d’archives d’articles Persée : La main du gantier, par Jacques Vallerant, revue Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, 1979, 7-1-4, p. 317-357.
Mémoire présenté pour un diplôme d’études supérieures d’histoire, Faculté des lettres d’Aix : Origine et débuts de la parfumerie de Grasse – les gantiers parfumeurs par Odette Pace, 1955
La corporation grassoise au XVIIIe siècle : les tanneurs et les gantiers-parfumeurs, par Lucette Dalmasso-Occelli, mémoire de droit pour le diplôme d’études supérieures de l’Université d’Aix-Marseille, 1953.
La parfumerie grassoise dans tous ses états : État des sources sur la parfumerie grassoise aux archives départementales des Alpes-Maritimes par Alain Bottaro, in Cahier de la Méditerranée, p. 305-322.
Extrait :
La création du Musée international de la parfumerie de Grasse en 1989 marque un tournant dans la sauvegarde des sites et des objets de la parfumerie. Il illustre une prise de conscience après la disparition d’entreprises centenaires et du déménagement des maisons subsistantes depuis leur berceau encore concentré dans la ville ancienne vers la périphérie du Plan de Grasse. Tandis que le MIP ouvrait ses portes, la « Mosquée de Chiris » était inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques et le siège des Établissements Roure était réhabilité. Les archives allaient bénéficier de cet élan, qui n’a pas cessé depuis. Ce sont ainsi les fonds des maisons Chiris, Tombarel, Lautier, Méro et Boyveau, Niel, Ossola, qui entrent aux Archives départementales, tandis que les archives des Établissements Cavalier étaient déposées aux Archives municipales de Grasse.