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Le Ministère de la Santé au Japon a ainsi défini le hikikomori : « Il s’agit de l’état d’une personne qui évite toute participation sociale en raison de différents facteurs et causes et qui reste cloîtrée en permanence chez elle pendant plus de six mois. Le hikikomori n’est pas une maladie psychiatrique. À noter qu’il est fort probable qu’un certain nombre de cas de schizophrénie (avant l’établissement du diagnostic définitif) soit compris dans des cas de hikikomori ».(Source*)
Les bibliothécaires Eurêkoi vous proposent une sélection de documents pour en savoir plus.
Découvrir le hikikomori avec une sélection d’articles académiques
*Le retrait des jeunes (ou hikikomori), une préférence négative, par Vellut Natacha, Adolescence, 2015/3 (T. 33 n°3), p.593-602.
Extrait :
Le retrait social des jeunes, nommé hikikomori et étudié depuis les années 1990 au Japon, intrigue depuis peu les chercheurs et cliniciens d’autres pays. À partir de la lecture que font G. Deleuze et G. Agamben du roman Bartleby de H. Melville, nous proposons de définir le retrait comme une « préférence négative » susceptible de se résoudre dans un dépassement de soi lors du passage de l’adolescence à l’âge adulte.
Histoire d’un hikikomori occidental de Le Ferrand Philippe, Rhizome, 2016/3 (N° 61), p.12-13.
Extrait :
Il [hikikomori] concerne de grands adolescents ou jeunes adultes vivant chez leurs parents, cloîtrés pendant plusieurs mois ou années avec un mode de vie centré sur le domicile sans intérêt ou désir pour le travail et refusant toute communication intra ou extra familiale sans pour autant s’exiler dans un endroit isolé ni être gênés par ce retrait. Le souhait de sortir de l’enfermement ou la conscience d’une anomalie de la conduite n’existe pas.
Le hikikomori n’est pas considéré au Japon comme une maladie psychiatrique ni une maladie neurologique organique.
Une nouvelle forme de renoncement ? par Cristina Figueiredo, Ateliers d’anthropologie, 46 | 2019, mis en ligne le 03/07/2019.
Résumé :
Au Japon, les dits hikikomori sont des jeunes qui restent enfermés chez eux, le plus souvent dans leur chambre au domicile parental. Ce retrait dure longtemps, de six mois à plusieurs années. En comparant des cas observés au Japon, en France, et aussi en pays touareg, l’article interroge cette claustration : peut-elle être comparée à une forme de renoncement ? Ou est-ce plutôt une plainte à l’adresse des proches, une manière paradoxale d’exprimer, par le corps enfermé, l’impossible engagement dans l’espace public où il ne trouve pas de place ? Comme si, en se mettant hors du monde, tel un initié ou un ermite, la personne cherchait une voie de sortie de la souffrance, en évitant de s’y confronter. La peur d’une forme de défragmentation de soi pourrait expliquer la conduite de ces jeunes. Majoritairement des garçons, qui sont sur le seuil du passage à l’âge adulte, ils éviteraient de soumettre leur corps à la tentation du désir, dans un monde où la surexposition de soi devient obligée.
Comprendre le hikikomori avec des thèses/mémoires
Se retirer dans une société de communication : L’exemple du hikikomori de Maïa Fansten, In : L’incommunication [en ligne]. Paris : CNRS Éditions, 2013.
Travaux de recherche : Génération hikikomori par Nicolas Tajan. Paris : l’Harmattan, 2017.
Nicolas Tajan est chercheur à l’Institut national de santé mentale – Centre national de neurologie et de psychiatrie (NIMH-NCNP, Japon), et psychologue à Kyoto.
Résumé :
Depuis les années 1990, un phénomène très particulier touche la population japonaise. Chaque année, des centaines de milliers de personnes disparaissent. Appelé hikikomori, « »retrait social » », ce phénomène désigne des personnes qui, enfermées chez elles pendant plusieurs mois (au moins six), voire plusieurs années, se coupent du monde et n’ont plus aucune relation sociale. Dans une société ultra-organisée et codifiée et où prévaut le collectif sur l’individu, les hikikomori bouleversent l’idée d’un Japon uniforme, suscitent le débat et interrogent une société japonaise en perte de repères.
Les syndromes liés à la culture : aspects historiques, épistémologiques et évolution du concept par le biais de l’étude du syndrome d’Hikikomori, thèse d’exercice par Laurence Meyer ; sous la dir. de Bertrand Piret, 2016.
L’hikikomori : un extrême contemporain du rapport contradictoire à l’autre
Gabriel Dumas 2015 (117p.) Mémoire de sociologie, mai 2015.
Conférence et podcasts sur le phénomène du retrait social des jeunes Japonais
Conférence : Hikikomori et Taijin Kyôfushô par Nicolas Tajan sur canal-u.tv. In Hikikomori : le retrait social des jeunes au Japon, journée d’étude organisée par le Centre d’études japonaises (CEJ, antenne de Toulouse de l’INALCO) et le Laboratoire Cliniques pathologique et interculturelle (LCPI) de l’Université Toulouse II-Le Mirail, le 31/01/2014.
Podcasts :
Les Hikikomori, se retirer pour ne rien faire : épisode 1/2 provenant du podcast Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties, 1ère diffusion le 17/02/2018.
Hikikomori : deux jeunes reclus provenant du podcast Les Pieds sur terre, le 29/09/2021.
Présentation :
Au Japon, les adultes qui s’isolent du reste du monde en se retranchant dans leur chambre ont un nom : ce sont les hikikomoris. En France, de plus en plus de jeunes gens – le plus souvent des jeunes garçons – cèdent à la tentation de déserter leur vie sociale, scolaire et professionnelle pour ne plus quitter leur cocon de solitude. Qu’ils jouent à des jeux vidéos, lisent compulsivement ou simplement dorment nuit et jour, ces jeunes adultes ne cherchent plus à s’intégrer à la société. Voici deux témoignages de mères, déstabilisées par leurs fils qui ne sortent plus de leur lit et qui ne répondent plus que par des grognements au travers de leurs portes.
Reportage :
Quand les parents se mettent dans la peau de leurs enfants, Émission 28 Minutes, le 01/07/2024, disponible sur le site Arte jusqu’au 01/07/2025.
Résumé :
Pour lutter contre le phénomène des “hikikomori” — ces jeunes qui ne sortent plus de leur chambre pendant des mois —, le gouvernement coréen propose aux parents de se confiner à leur tour, pour être en empathie avec leurs enfants. Marie Bonnisseau nous en dit plus sur ces “Happiness Factories”.
Les Hikikomori en France
Un blog dédié aux familles de jeunes présentant le syndrome Hikikomori : des jeunes qui « se retirent » du monde et restent dans leur chambre des années.
Le site Hikikomori-France se présente comme un Site regroupant les hikikomori ainsi que les reclus sociaux, les asociaux, tout ceux qui ne s’intègrent pas dans la société.
Conférence du 29/09/2023 à la Maison de la culture du Japon à Paris : Être hikikomori en France et au Japon : maladie ou mode de vie ?
Présentation :
Psychiatre et spécialiste de ce syndrome, Tadaaki Furuhashi est maître de conférence en médecine à l’université de Nagoya. Il nous parlera des hikikomori en France et au Japon à partir de ses expériences cliniques, en se demandant si ce retrait du monde est une pathologie ou un mode de vie.