Notre réponse du 06/01/2017
Le mythe
Les 100 histoires de la mythologie grecque et romaine
Joël Schmidt, Presses Universitaires de France, 2016, Collection : Que sais-je ?
A la Bpi (accès via Cairn)
« Bien avant d’être assimilées aux Moires grecques, les Parques étaient à Rome considérées comme les démons de la naissance. Mais peu à peu, elles ont pris les attributs et les attributions de leurs parèdres hellènes, et même leurs noms. Elles sont au nombre de trois. Clotho file les destinées des êtres ; Lachésis les distribue ; Atro‑pos, intraitable, s’assure que tout le monde est au rendez‑ vous de sa mort. Allégories de la vie humaine, elles président aux destinées de tous les hommes, de toutes les femmes et de tous les enfants. Elles sont représentées, dans leur ensemble, armées de bâtons et de sceptres, symboles de leur puissance. Mais chacune porte un objet particulier. Clotho tient un fuseau ou un rouleau représentant le livre du destin. »
Chapitre Les Parques : La Vie ne tient qu’à un fil, page 93
L’Encyclopaedia universalis consacre deux courts articles aux Parques :
Robert Davreu, « Moires« . In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopædia Universalis, consulté le 22 novembre 2016.
« Les Moires (Moïrai) sont trois sœurs que les Latins nommeront les Parques et qui sont comme autant de visages, de facettes ou de saisons d’une unique Moïra : Clôthô, Lachésis et Atropos — la Fileuse, la Destinée (ce qui est envoyé par le sort) et l’Inflexible. Pour chaque mortel, elles accordent une mesure de vie, dont elles règlent la durée, la première en filant, la seconde en enroulant le fil, la troisième en le coupant… »
Régis BOYER, « Nornes« . In Universalis éducation [en ligne]. Encyclopædia Universalis, consulté le 22 novembre 2016.
« On caractérise communément les Nornes comme étant les Parques du Nord. En un sens, cette assimilation est judicieuse parce qu’elle met bien en relief l’influence hellénique qui leur a vraisemblablement donné naissance, d’autant plus qu’une étymologie possible de leur nom renverrait à l’idée de tordre, de tresser, et que leur figure s’en trouverait coïncider encore mieux avec celle des sœurs filandières… »
L’analyse du mythe
Le Dictionnaire des mythes littéraires analyse les différents mythes et symboles attachés aux trois Parques :
Article Les Parques de Sylvie Ballestra-Puech par ailleurs auteur d’une thèse consacrée aux Parques dans la littérature, éditée en 1999, p.1140-1149 (dont une page et demi de bibliographie)
Article Les fileuses de Hugues Liborel page 612-634
voir en particulier les paragraphes
- Du fuseau au rouet, page 614
- Les moires ou le fil du destin, p. 620
« le premier, le fuseau, outil-instrument de la fileuse, symbolise la loi de l’Eternel Retour. Selon Platon, le fuseau de la Nécessité régule l’ensemble cosmique, autonomise la balance de la vie et de la mort. De l’état d’être une à la triplication inaugurale, Les Moires fondent le monde féminin, pour autant qu’il est représentation de la périodicité, du renouvellement, de la transformation, de la rupture et de la naissance nouvelle.[…]
Clotho est la fileuse proprement dite, Lachesis mesure le fil, Atropos est celle à laquelle on ne peut échapper. A leur gré elles interviennent dans la vie de chacun. »
Dictionnaire des mythes littéraires
Sylvie Ballestra-Puech, Monaco, éditions du Rocher, 1994
A la Bpi, niveau 3, 81.041(03)DIC
Les Parques : essai sur les figures féminines du destin dans la littérature occidentale
Sylvie Ballestra-Puech, voir notice du Sudoc
Vous pouvez poursuivre la recherche sur la symbolique du fuseau (Clotho) dans l’ouvrage suivant :
Objets sacrés, objets magiques de l’Antiquité au Moyen Age
Picard, 2007
A la Bpi, niveau 3, 940.5DEL
- La femme, la laine et le fusus maleficus : La symbolique du filage dans l’Antiquité gréco-romaine et l’Histoire Naturelle de Pline l’Ancien, Magali Bailliot, pages 103-116
Premières lignes :
« Attributs des déesses de la Destinée ou symboles de la vertu féminine, le fuseau et la quenouille se placent au cœur des rapports qu’entretiennent les domaines du religieux et du social. Ils sont en effet connus pour ponctuer le calendrier idéal de la vie quotidienne, tant au plan religieux que domestique et notamment pour accompagner la mariée à la demeure de l’époux. »
En complément :
Une référence provenant de l’interrogation du portail Cairn, consultable en ligne à la Bpi
Carine Van Liefferinge, « Les Sirènes : du chant mortel à la musique des sphères. Lectures homériques et interprétations platoniciennes », Revue de l’histoire des religions [En ligne], 4 | 2012, mis en ligne le 01 décembre 2015, consulté le 28 novembre 2016. URL : http://rhr.revues.org/7980
Platon, République 616b-617d.
Assises autour d’Anankè, les Moires – Lachésis, Clôthô et Atropos – chantent et font tourner les cercles : Clôthô avec la main droite le cercle extérieur, Atropos avec la main gauche les cercles intérieurs, Lachésis alternativement les uns et les autres de l’une ou l’autre main. Apparemment sans transition, le récit d’Er continue : les âmes se présentent à Lachésis pour le choix des genres de vie. Quand elles ont choisi leur vie, elles reçoivent de Lachésis un daimôn qui leur servira de gardien dans la vie. Guidée par ce démon, chaque âme est conduite vers Clôthô, et placée sous le fuseau de celle-ci (c’est la ratification du sort choisi), puis vers Atropos pour rendre irrévocable ce qui a été filé par Clôthô, et enfin au pied de la Nécessité, avant de se diriger dans la plaine du Léthé. Dans ce récit, Platon a repris et réinterprété des figures mythiques, les Moires et les Sirènes.
Cordialement
Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information