Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 28/12/2005. (Actualisée le 19/05/2021)
« L’importance de l’événement historique ne fait pas la grandeur des images qui le représentent. »
Pour Claire Maignon, auteur de l’article « l’artiste pris dans la guerre », la représentation d’une guerre à travers des images ne reflète pas pour autant son importance.
Qu’en penser ? Ces nombreuses images d’artistes, souvent inspirées par les grandes guerres reflètent-elles ou déforment-elles la vérité historique de celles-ci ?
Le pouvoir des images
Des images plutôt que des mots
Le pouvoir des images
David Freedbarg, G.Monfort, 1998.
« Le pouvoir des images » par Juliette Le Taillandier de Gabory sur le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (CLEMI).
Extrait :
« Une image vaut mille mots ». On prête cette citation à Confucius qui nous dit combien l’image peut être efficace et l’emporte sur tout argumentaire construit avec des mots. En effet, saisie immédiatement par le cerveau humain, l’image porte en elle-même comme une évidence. »
L’image et l’historien
L’historien et les images
Francis Haskell, Gallimard, 1995.
Résumé :
« Se fier aux témoignages de l’art n’a jamais été facile pour un historien. Ce livre envisage l’impact de l’image sur l’imagination historique, les problèmes d’interprétation, les collections constituées, l’œuvre d’historiens comme Michelet ou Huizinga, et surtout ce qui fait la particularité du langage de la création artistique. »
Images de guerre, guerre des images, La pensée de midi, 2002/3-1 (N° 9), pages 110 à 123.
Extrait :
« La pensée de midi a souhaité prolonger la réflexion sur le rapport entre les conflits et les médias par un débat, animé par Thierry Fabre. »
De la pertinence de mettre une oeuvre contemporaine dans un lieu chargé d’histoire : entretien
Pierre Soulages, Le Pérégrinateur, 2003.
Résumé :
« J. Le Goff, médiéviste et P. Soulages, peintre, se sont réunis pour débattre de la question suivante autour des vitraux créés par ce dernier pour l’abbatiale Sainte-Foy : comment une création artistique contemporaine peut-elle s’insérer dans un monument millénaire en lui restant fidèle et en lui apportant de la modernité ? »
Les écrans de l’ombre : la Seconde guerre mondiale dans le cinéma français, 1944 – 1969
Sylvie Lindeperg, Ed. Points, 2014.
Résumé :
« Cette étude analyse la naissance puis la postérité des mythologies héroïques forgées par les films français d’après-guerre. L’auteure propose une méthode d’analyse du film qui contribue au débat sur le rapport de l’historien à l’image filmée. »
La guerre à travers les images
Ouvrage imprimé
La guerre imaginée : l’historien et l’image
Seli Arslan, 2002.
Résumé :
« A travers des exemples iconographiques de l’Antiquité au XXe siècle, les auteurs démontrent que les représentations de la guerre laissent voir l’image que la société se fait de la guerre mais aussi d’elle-même. »
Article
La guerre n’est pas faite pour les images par Laurent Gervereau, Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 2003/4 (no 80), pages 83 à 88.
Résumé :
« L’article revient sur quelques-uns des principaux axes de la réflexion sur cette question : comparaison des reportages d’aujourd’hui avec les représentations traditionnelles des batailles, contamination de la vision des images par l’audition ou la lecture des commentaires, place de la subjectivité dans la restitution des contradictions de la guerre, types de contraintes politiques qui contribuent à la rendre, en somme, invisible. »
Pourquoi il n’existe pas de photo vraiment emblématique de la Première Guerre mondiale en France ? » par Fanny Arlandis en 2014 sur Slate.
Extrait :
« Mais quand il s’agit de trouver la ou les photographie(s) emblématique(s) de la Première Guerre mondiale, le plus souvent, aucune image précise ne vient en tête. Pourquoi ? »
L’article « Représenter la réalité de la guerre » par Herfried Münkler, Cultures & Conflits, 09-10, printemps-été 1993, 2006.
Résumé :
« Les états-majors militaires ont une conception particulière de la réalité de la guerre qui s’exprime dans des chiffres, des lignes et des flèches ; ils refusent toute subjectivité et toute sensibilité. A l’inverse, journalistes et téléspectateurs inclinent plutôt aujourd’hui à voir la réalité de la guerre là où les destructions sont opérées, là où les hommes meurent. »
La critique des images de guerre aux États-Unis par François Brunet, Écrire l’histoire, 9, 2012, 57-67.
Résumé :
« On replace ensuite cette publication dans la double histoire américaine des clichés de guerre – qui remonte à la guerre de Sécession et à ses révélations photographiques des horreurs de la guerre – et de leur critique, devenue depuis 1945 un genre journalistique et historiographique à part entière. »
Images et société : le progrès, les médias et la guerre
Catherine Saouter, Presses de l’Université de Montréal, Montréal, p. 111-139, 2003.
Extrait :
« Ces photos de guerre, passé leur publication en fonction de l’actualité, sont éditées et rééditées sous forme d’albums, de catalogues, de monographies, d’ouvrages thématiques, etc. »
Podcast
Quels rôles jouent les images dans la guerre ? La grande table des idées, France Culture, 14/02/22.
Extrait :
« Il y a ainsi toute une période de réflexivité sur ce que peuvent nous dire les photographies, qui se complète par une considération pour la violence qui peut être – ou pas – montrée : « une fois sur place et face à la scène, les photojournalistes ont en même temps le souci d’une sincérité de ce qu’ils voient et de ce qu’ils veulent transmettre, diffuser et partager » explique Marie Sumalla. Mais comme le dit Mathilde Benoistel il y a également une interrogation sur « ce que le photographe choisit ou non de photographier, avec les limites qui lui sont propres, des limites intellectuelles, autour de la dignité humaine … ». »
Les images de guerre
Les images de propagande
Images of war : British posters 1939-1945
John D Cantwell, Her Majesty’s Stationery Office, 1989.
La guerre, sujet d’inspiration pour les artistes
Sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BnF), dans Gallica, une page intitulée « La guerre en images ». De nombreuses images emblématiques y sont classées en fonction des évènements historiques.
Extrait :
« Quelques 9 500 documents iconographiques en témoignent dans Gallica et s’ajoutent aux ressources d’Europeana 14-18 et de la Mission du Centenaire. »
Les images historiques devenues des icônes
« Quand les photos deviennent icônes » par Daniel Salles, Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CELMI) sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BnF).
Extrait :
« Un nouveau sens du mot icône est apparu au XXè siècle : l’icône, c’est une photographie de presse devenue LA photo, celle qui a une notoriété internationale. Car il est plus facile à la mémoire de se fixer à partir d’une image forte, immobile, qui résume l’événement, qu’à partir d’une succession d’images mouvantes. »
Pour aller plus loin…
Plus généralement, le site de L’Histoire par l’image offre l’accès en ligne à de nombreuses œuvres qui retracent les évènements de l’histoire de France et les évolutions de la période de 1643 à 1945.
Extrait :
« L’Histoire par l’image explore les événements de l’histoire de France et les évolutions majeures de la période 1643-1945. À travers des peintures, dessins, gravures, sculptures, photographies, affiches, documents d’archives, nos études proposent un éclairage sur les réalités sociales, économiques, politiques et culturelles d’une époque. Comprendre les images et les événements d’hier, c’est aussi savoir décrypter ceux d’aujourd’hui. Un site qui s’adresse à tous, famille, enseignants, élèves… mais aussi à tous les curieux, amateurs d’art et d’histoire. »
Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information