Bibliothèque publique d’information – notre réponse actualisée le 19/05/2021.
« L’importance de l’événement historique ne fait pas la grandeur des images qui le représentent. »
Pour Claire Maignon, auteur de l’article « l’artiste pris dans la guerre », la représentation d’une guerre à travers des images ne reflète pas pour autant son importance.
Qu’en penser ? Ces nombreuses images d’artistes, souvent inspirées par les grandes guerres reflètent-elles ou déforment-elles la vérité historique de celles-ci ?
Le pouvoir des images
Des images plutôt que des mots ?
Le pouvoir des images de David Freedbarg, G.Monfort, 1998.
Le pouvoir des images par Juliette Le Taillandier de Gabory sur le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information (CLEMI).
Extrait :
Une image vaut mille mots ». On prête cette citation à Confucius qui nous dit combien l’image peut être efficace et l’emporte sur tout argumentaire construit avec des mots. En effet, saisie immédiatement par le cerveau humain, l’image porte en elle-même comme une évidence.
L’image et l’historien : sélection de ressources documentaires
L’historien et les images par Francis Haskell, Gallimard, 1995.
Résumé :
Se fier aux témoignages de l’art n’a jamais été facile pour un historien. Ce livre envisage l’impact de l’image sur l’imagination historique, les problèmes d’interprétation, les collections constituées, l’œuvre d’historiens comme Michelet ou Huizinga, et surtout ce qui fait la particularité du langage de la création artistique.
Images de guerre, guerre des images, La pensée de midi, 2002/3-1 (N° 9), pages 110 à 123 : La pensée de midi a souhaité prolonger la réflexion sur le rapport entre les conflits et les médias par un débat, animé par Thierry Fabre.
De la pertinence de mettre une œuvre contemporaine dans un lieu chargé d’histoire : entretien par Pierre Soulages, Le Pérégrinateur, 2003.
Résumé :
J. Le Goff, médiéviste et P. Soulages, peintre, se sont réunis pour débattre de la question suivante autour des vitraux créés par ce dernier pour l’abbatiale Sainte-Foy : comment une création artistique contemporaine peut-elle s’insérer dans un monument millénaire en lui restant fidèle et en lui apportant de la modernité ?
Les écrans de l’ombre : la Seconde guerre mondiale dans le cinéma français, 1944 – 1969 par Sylvie Lindeperg, Ed. Points, 2014.
Résumé :
Cette étude analyse la naissance puis la postérité des mythologies héroïques forgées par les films français d’après-guerre. L’auteure propose une méthode d’analyse du film qui contribue au débat sur le rapport de l’historien à l’image filmée.
La guerre à travers les images
Ouvrage imprimé
La guerre imaginée : l’historien et l’image par Seli Arslan, 2002.
Résumé :
A travers des exemples iconographiques de l’Antiquité au XXe siècle, les auteurs démontrent que les représentations de la guerre laissent voir l’image que la société se fait de la guerre mais aussi d’elle-même.
Sélection d’articles
La guerre n’est pas faite pour les images par Laurent Gervereau, Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 2003/4 (no 80), pages 83 à 88.
Résumé :
L’article revient sur quelques-uns des principaux axes de la réflexion sur cette question : comparaison des reportages d’aujourd’hui avec les représentations traditionnelles des batailles, contamination de la vision des images par l’audition ou la lecture des commentaires, place de la subjectivité dans la restitution des contradictions de la guerre, types de contraintes politiques qui contribuent à la rendre, en somme, invisible.
Pourquoi il n’existe pas de photo vraiment emblématique de la Première Guerre mondiale en France ? par Fanny Arlandis en 2014 sur Slate.
Extrait :
Pourtant, le conflit a laissé des milliers d’images. «Mais quand on pense aux photographies de la Première Guerre mondiale, on ne trouve pas véritablement d’icônes, constate Eléonore Challine, chercheuse en histoire de l’art. On pense aux vues de poilus dans les tranchées, qui sont pour la plupart des photographies amateurs, aux photographies aériennes prises pendant les repérages en avion, à celles des tirailleurs africains.»
Représenter la réalité de la guerre par Herfried Münkler, Cultures & Conflits, 09-10, printemps-été 1993, 2006.
Résumé :
Les états-majors militaires ont une conception particulière de la réalité de la guerre qui s’exprime dans des chiffres, des lignes et des flèches ; ils refusent toute subjectivité et toute sensibilité. A l’inverse, journalistes et téléspectateurs inclinent plutôt aujourd’hui à voir la réalité de la guerre là où les destructions sont opérées, là où les hommes meurent.
La critique des images de guerre aux États-Unis par François Brunet, Écrire l’histoire, 9, 2012, 57-67.
Résumé :
On replace ensuite cette publication dans la double histoire américaine des clichés de guerre – qui remonte à la guerre de Sécession et à ses révélations photographiques des horreurs de la guerre – et de leur critique, devenue depuis 1945 un genre journalistique et historiographique à part entière.
Images et société : le progrès, les médias et la guerre de Catherine Saouter, Presses de l’Université de Montréal, Montréal, p. 111-139, 2003.
Résumé :
Le constat est indéniable : les images sont partout. Elles envahissent toutes les sphères de la vie sociale. Faut-il voir dans ce fait l’expression de l’idée de progrès ? Quelles sont les représentations par l’image médiatisée que les sociétés occidentales dites démocratiques et industrielles se sont données d’elles-mêmes ? Ces questions surgissent dès lors que l’on retrace l’histoire de l’image depuis la naissance de la photographie jusqu’à la révolution numérique dont Internet est le fer de lance.
Cet ouvrage est une étude approfondie des images qui marquent nos sociétés occidentales depuis la Révolution industrielle. L’auteur identifie non seulement les rôles assignés aux images mais aborde plus largement la question de la mise-en-média et de la culture de masse.
Podcast
Quels rôles jouent les images dans la guerre ? La grande table des idées, France Culture, 14/02/22.
Extrait :
Il y a ainsi toute une période de réflexivité sur ce que peuvent nous dire les photographies, qui se complète par une considération pour la violence qui peut être – ou pas – montrée : « une fois sur place et face à la scène, les photojournalistes ont en même temps le souci d’une sincérité de ce qu’ils voient et de ce qu’ils veulent transmettre, diffuser et partager » explique Marie Sumalla. Mais comme le dit Mathilde Benoistel il y a également une interrogation sur « ce que le photographe choisit ou non de photographier, avec les limites qui lui sont propres, des limites intellectuelles, autour de la dignité humaine … ».
Les images de guerre
Les images de propagande
Images of war : British posters 1939-1945 de John D Cantwell, Her Majesty’s Stationery Office, 1989.
La guerre, sujet d’inspiration pour les artistes
Sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BnF), dans Gallica, une page intitulée « La guerre en images ». De nombreuses images emblématiques y sont classées en fonction des évènements historiques.
Présentation :
Conflit sans précédent dans l’histoire par son échelle, le nombre de ses morts et l’ampleur des destructions matérielles, la première guerre mondiale est déclenchée par l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914. En France, la mobilisation générale est décrétée le 2 août 1914. S’ensuivent quatre années d’une guerre de position, dite « guerre des tranchées », dont le front s’étend en Europe sur près de 700 kilomètres. Conflit d’un genre nouveau puisqu’il marque également les débuts de la guerre aérienne, l’emploi des chars et des gaz, il se solde par 9 millions de morts et des pays dévastés. Quelques 9 500 documents iconographiques en témoignent dans Gallica et s’ajoutent aux ressources d’Europeana 14-18 et de la Mission du Centenaire.
Les images historiques devenues des icônes
Quand les photos deviennent icônes par Daniel Salles, Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CELMI) sur le site de la Bibliothèque Nationale de France (BnF-Les essentiels).
Extrait :
Un nouveau sens du mot icône est apparu au XXè siècle : l’icône, c’est une photographie de presse devenue LA photo, celle qui a une notoriété internationale. Car il est plus facile à la mémoire de se fixer à partir d’une image forte, immobile, qui résume l’événement, qu’à partir d’une succession d’images mouvantes. Ces photographies de presse qui demeurent retrouvent plus ou moins consciemment des archétypes universels, comme ceux de la compassion ou de la révolte et elles sont efficaces parce qu’elles s’inscrivent dans la tradition iconographique et les codes symboliques du monde occidental.
Pour aller plus loin…
Plus généralement, le site de L’Histoire par l’image offre l’accès en ligne à de nombreuses œuvres qui retracent les évènements de l’histoire de France et les évolutions de la période de 1643 à 1945.
Présentation de la ressource :
L’Histoire par l’image explore les événements de l’histoire de France et les évolutions majeures de la période 1643-1945. À travers des peintures, dessins, gravures, sculptures, photographies, affiches, documents d’archives, nos études proposent un éclairage sur les réalités sociales, économiques, politiques et culturelles d’une époque. Comprendre les images et les événements d’hier, c’est aussi savoir décrypter ceux d’aujourd’hui. Un site qui s’adresse à tous, famille, enseignants, élèves… mais aussi à tous les curieux, amateurs d’art et d’histoire.
Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information