Bibliothèque publique d’information – Notre réponse du 28/06/2016.
Pour répondre à votre demande, j’ai consulté plusieurs livres concernant l’histoire de l’Angleterre.
Le plus complet me semble être:
Le temps de la révolution
Churchill, Winston s (texte français par Guerne, Armel), Plon, 1956-1959, Volume III.
L’Angleterre a participé à trois guerres sur le continent européen durant le XVIIIème siècle:
-La guerre de succession d’Espagne, de 1701 à 1714.
Il s’agit d’une guerre européenne qui éclata après la mort du roi d’Espagne Charles II, dernier des Habsbourg d’Espagne. Cette guerre opposa principalement Louis XIV et l’Empereur Léopold Ier , qui avaient épousé tous deux des sœurs de Charles II, et qui étaient tous deux des petits-fils de Philippe III d’Espagne. Louis XIV soutenait les droits de son petit-fils, Philippe d’Anjou, et Léopold Ier ceux de son fils, l’archiduc Charles.
Charles II qui n’avait pas d’héritier avait désigné pour lui succéder Joseph-Ferdinand, fils de l’Electeur de Bavière et petit-fils de l’empereur Léopold; mais ce prince mourut en 1688.
Dans le même temps, Louis XIV et sa femme avaient solennellement renoncé à leurs droits sur le trône espagnol et la diplomatie française obtint de Charles II la désignation comme successeur de Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV.
Celui-ci arriva à Madrid en 1701 et fut couronné sous le nom de Philippe V. Philippe V fut d’abord reconnu par toutes les puissances européennes, excepté l’empereur. Mais, l’ouverture de l’Empire colonial espagnol au commerce français souleva l’opposition de l’Angleterre et des Provinces-Unies: à l’instigation de Guillaume III fut ainsi formée la Grande Alliance de la Haye, vaste coalition regroupant l’Angleterre, l’Empire, la Hollande, la plupart des princes allemands, et, plus tard, le Portugal et la Savoie, contre Louis XIV et Philippe V, qui n’eurent que la Bavière comme alliée. Après quelques succès initiaux, les Franco-Espagnols connurent une suite de désastres. En 1704, Philippe V était chassé de Madrid où l’archiduc Charles fut proclamé roi.
Les Français firent un ultime effort en 1709-1710 et reprirent des territoires.
Cependant, le tournant de la guerre fut un coup de théâtre: le mort inopinée de l’empereur Joseph Ier, qui plaçait l’archiduc Charles sur le trône impérial, sous le nom de Charles VI.
Les puissances craignirent de voir une reconstitution de l’empire de Charles Quint au profit de Charles VI, et l’Angleterre se retira pratiquement de la coalition.
La guerre se termina par une série de traités signés à Utrecht, Rastatt, Baden et Anvers en 1713 et 1714.
Vous trouverez une explication plus complète de l’implication de l’Angleterre dans ce conflit en consultant les pages 27 à 96 du livre cité précédemment.
La guerre de la Première Coalition, de 1792 à 1797.
Les pays européens craignent une contagion des idées révolutionnaires ainsi que de l’instabilité françaises. De plus, l’assemblée législative française déclare la guerre à l’empereur d’Allemagne François II. L’Angleterre et la Hollande vont rejoindre l’Allemagne et la Prusse en février 1793 puis l’Espagne, contre la France. En France, les réformes de Lazare Carnot et les divisions entre coalisés permettent finalement aux Français de repousser l’invasion étrangère. La Prusse quitte alors la coalition (traité de Bâle, 5 avril 1795). C’est ensuite le tour de la Hollande (traité de La Haye, 16 mai 1795), de l’Espagne (second traité de Bâle, 22 juillet 1795) et du royaume de Sardaigne (traité de Paris, mai 1796) ; puis l’Autriche, chassée de Lombardie et de Vénétie par la campagne d’Italie (Napoléon Bonaparte, avril 1796 à février 1797), se voit contrainte de signer les préliminaires de Leoben (18 avril 1797) et le traité de Campoformio (18 octobre 1797).
L’Angleterre reste alors seule à poursuivre la lutte contre la France. Celle-ci sort de cette guerre en ayant acquis la Belgique, la rive gauche du Rhin, la Savoie et le comté de Nice. Elle peut de plus compter sur les états satellites qu’elle a créés dans le nord de l’Italie : République ligurienne et République cisalpine.
-La guerre de la Deuxième Coalition, de 1798-1802.
L’Angleterre prend l’initiative de réunir cette coalition. Elle s’y emploie de septembre 1798 à mars1799, obtenant les alliances russe (après l’invasion de Malte, dont le tsar Paul I était le protecteur, par les troupes française en route vers l’Egypte), ottomane (en réponse à l’invasion de l’Égypte), autrichienne (après la déclaration de guerre du Directoire, en mars 1799, consécutive au libre passage offert par le Saint-Empire aux troupes russes), napolitaine et suédoise. Quelques principautés allemandes complètent le dispositif.
La guerre débute par des revers pour la France, chassée d’Italie.
Cependant, la victoire de Zürich sur les Austro-Russes (25/26 septembre 1799) et la capitulation du corps expéditionnaire Anglo-Russe rétablissent la situation pour le France. Quelques mois après son retour d’Egypte, Napoléon Bonaparte passe les Alpes à la tête de l’armée (col du Grand-Saint-Bernard, mai 1800) et inflige aux Autrichiens la défaite de Marengo. En fin d’année, le 3 décembre 1800, Jean Victor Marie Moreau remporte la victoire décisive d’Hohenlinden qui oblige l’Autriche à traiter. La paix de Lunéville (9 février 1801) reconnaît à nouveau à la France la possession de la rive gauche du Rhin, à quoi s’ajoute l’acceptation de l’hégémonie française sur l’Italie du Nord, à l’exception de la République de Venise. Le roi de Naples signe à son tour la paix le 18 mars 1801 (traité de Florence) et la Russie, peu soucieuse de favoriser les vues hégémoniques de l’Angleterre sur les mers et le commerce, l’imite le 8 octobre 1801 en signant le traité de Paris.
A nouveau isolée, l’Angleterre, épuisée, accepte de signer le traité d’Amiens (25 mars 1802) et restitue à la France toutes ses colonies mais évite de se prononcer sur les acquisitions françaises sur le continent.
Vous trouverez une explication plus complète de l’implication de l’Angleterre dans ces deux conflits en consultant les pages 260 à 280 du livre cité précédemment.
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