Bibliothèque publique d’information – notre réponse du 08/12/2020.
Vous souhaitez savoir si l’invention de Gutenberg, c’est-à-dire si l’invention de l’imprimerie à caractères mobiles, a bouleversé les manières de communiquer de l’information.
Sur la plateforme pédagogique Lumni, un dossier consacré à l’histoire de l’écriture présente un article sur l’invention de l’imprimerie :
Extrait :
« Plus besoin d’écrire à la main : le gain de temps est phénoménal. Pourtant, les premiers livres imprimés (on les appelle incunables [du latin incunabulum, qui signifie berceau] ceux parus avant 1500), restent longs à produire. »
Ce gain de temps permet, peut-on penser, de rendre l’information plus rapide à circuler, puisque la quantité de livres produite est bien supérieure à ce qu’elle était sous forme de parchemins.
Ce gain de temps se couple à un moindre coût, puisqu’avant les livres étaient écrits sur des parchemins, c’est-à-dire des peaux de bête (chèvre, veau, porc), ce qui nécessitait un traitement très coûteux :
Les moines copistes du Moyen-Age, Lumni, modifié le 19/03/2020.
Extrait :
« Sur ces fines feuilles de chair, les moines recopient des textes religieux et des œuvres de l’Antiquité. Leurs manuscrits, soigneusement calligraphiés, s’enrichissent d’images raffinées peintes par des artistes de talent : les enluminures. Somptueusement reliés, ces livres coûtent si cher qu’ils restent l’apanage de collectionneurs fortunés, clercs ou laïcs.»
Or, les livres, si chers, ne pouvaient donc être à la portée de tous : seuls les gens riches pouvaient en avoir.
Cela va progressivement changer grâce à l’invention de l’imprimerie ; elle va permettre une progressive démocratisation du livre (que le développement du papier fabriqué à partir du chiffon puis du bois va accompagner, faisant baisser le prix de la matière première, ce qui est indispensable à une fabrication de masse comme pour le journal) et donc de l’information qui y est contenue.
Sur Lumni, une vidéo de Manon Bril est également consacrée à l’invention de l’imprimerie :
Gutenberg l’inventeur de l’imprimerie, Chronique Histoire de réviser :
Résumé :
« L’invention majeure de l’imprimerie ne doit pas son succès qu’au génie de Gutenberg mais également à tout un contexte technique, économique et culturel. Retour avec Manon Bril sur l’impression de la première Bible en 1454, prouesse technologique qui bouleversa l’accès au livre, et plus généralement, la diffusion des idées nouvelles de l’humanisme. »
L’invention de l’imprimerie a, ainsi, provoqué de nombreuses évolutions majeures concernant la diffusion des savoirs et de l’information :
Gutenberg et l’invention de l’imprimerie
« Vers 1454, l’allemand Johannes Gutenberg invente les caractères mobiles. S’inscrivant comme un événement majeur dans l’époque de la Renaissance, son travail marquera un tournant dans l’histoire de l’imprimerie et de l’humanité.
Jusqu’alors réservé aux moines, le savoir va alors se diffuser largement et la Bible va laisser place à des écrits d’un genre nouveau : la littérature. »
Sur le site en ligne lesbonsprofs.com, vous pouvez, en essai gratuit, avoir accès au chapitre XVème, XVIème, un nouveau rapport au monde, un temps de mutation intellectuelle, dont la deuxième partie
Renaissance, Humanisme et réformes religieuses : les mutations
À (ré) écouter :
Au cœur de l’histoire : Gutenberg et l’invention de l’imprimerie
Présentation, par Fabrice d’Almeida, sur Europe 1:
« Dans la série Au cœur de l’histoire, Fabrice d’Almeida éclaire un fait d’actualité à la lumière d’un événement historique. Alors que va s’ouvrir le salon du livre, le spécialiste histoire d’Europe 1 retrace le parcours d’un inventeur de génie : Johannes Gutenberg. »
À lire
L’apparition du livre
Lucien Febvre et Henri-Jean Martin
Ed. Albin Michel, coll. Bibliothèque de l’Evolution de l’Humanité, 1958
Présentation :
« Cet ouvrage va très vite devenir un classique et provoquer une véritable révolution. Pour la première fois, la naissance et la diffusion du livre étaient analysées dans toutes leurs dimensions : intellectuelle, culturelle, économique, sociale, esthétique.»
Le chapitre VIII s’intitule justement « le livre, ce ferment » (ferment d’idées), et montre particulièrement bien le rôle joué par l’imprimerie dans le fait de pouvoir atteindre un public nouveau et y semer des idées…
Il présente notamment le rôle joué par l’imprimerie dans l’expansion des idées de Luther et de la Réforme :
Extrait :
« Nous n’avons évidemment pas la ridicule prétention de montrer que la Réforme est fille de l’imprimerie. Peut-être un livre à lui seul n’a-t-il jamais convaincu personne. Mais s’il ne persuade pas, le Livre est en tout cas le témoin tangible de la conviction, qu’il matérialise par sa possession ; il fournit aussi ces arguments à ceux qui sont déjà convaincus, leur permet d’approfondir et de préciser leur foi, leur donne les éléments qui les aideront à triompher dans les discussions, à rallier les hésitants.
C’est sans doute pour toutes ces raisons qu’il joue au XVIème siècle, dans le développement du protestantisme, un rôle essentiel. » (p.403)
Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information