Géopolitique : Y a-t-il un regain du nationalisme et du séparatisme dans les pays de l’UE ?
Médiathèques de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg – notre réponse du 01/12/2016, mise à jour le 16/06/2022.
L’Union européenne, créée après la Seconde Guerre Mondiale, compte aujourd’hui 28 États membres. Nombre de personnes étaient en désaccord avec cette unification, craignant de perdre leur identité nationale propre.
Aujourd’hui, les mouvements nationalistes et séparatistes se manifestent d’autant plus que les flux migratoires s’intensifient et que l’impact de la mondialisation est souvent décrié.
Panorama des mouvements nationalistes et séparatistes actuels dans les pays de l’UE.
Définition des notions
Qu’est-ce que le nationalisme ? de Alain Dieckhoff dans : Les grandes idées politiques de Héloïse Lhérété, Éd. Sciences Humaines, 2017, p. 127-130.
Extrait :
« Qu’est-ce que le nationalisme ? À cette question, il est possible de répondre simplement : une idéologie politique qui entend faire de la nation le lieu privilégié de l’expression collective. Le terme de nation renvoyant alors à une collectivité humaine partageant des caractéristiques communes, culturelles (langue, religion, histoire partagée…) et/ou politiques (appartenance à la même communauté politique territorialisée). »
Le nationalisme
Jean-Luc Chabot, Éd. Presses universitaires de France, 1997.
Résumé :
« Considéré comme une doctrine politique ayant la prétention d’apporter une clef déterminante à la solution et à l’explication des problèmes de l’humanité. La réalité nationale en serait la valeur centrale et décisive. »
Un séparatisme « venu d’en haut » de Vincent Geisser dans Migrations Société, n° 183), p. 3-15, 16/04/2021.
Extrait :
« Un nouveau terme semble devoir s’imposer durablement dans le lexique politique français : « séparatisme ». Il est vrai que le mot n’est pas totalement inconnu des chercheurs en sciences sociales ou des experts en relations internationales qui s’intéressent notamment aux mouvements autonomistes et indépendantistes. Un rapide survol des travaux de recherche tendrait à prouver que, jusqu’à une époque récente, la notion de séparatisme était surtout employée pour qualifier les projets de groupes minoritaires ou minorisés cherchant à faire sécession sur le plan territorial, afin de construire une nouvelle entité politique distincte de l’État dominant. »
Un regain du nationalisme et du séparatisme ?
L’Irlande du Nord vers une percée historique des nationalistes aux législatives de Tom Wheeldon sur France 24, 04/05/2022.
Extrait :
« Le parti nationaliste en Irlande du Nord, le Sinn Fein, favorable à une réunification avec la République d’Irlande, pourrait arriver en tête des législatives organisées jeudi. Une première dans l’histoire du pays. Mais plus qu’une montée en puissance, c’est plutôt le recul de son principal rival, les loyalistes du Parti unioniste démocrate, au pouvoir depuis un siècle, et la dilution des voix qui lui permettraient de briller. »
Madrid et les séparatistes catalans en négociation de La Dépêche du midi sur La Dépêche, 16/09/2021.
Extrait :
« Et les discussions s’annoncent très longues. « Afin d’éviter toute frustration, nous n’allons pas nous fixer de délai. Car nous n’allons pas résoudre en deux, trois ou quatre ans, tout ce qui s’est passé en dix ans », a insisté M. Sanchez, en référence à la montée de l’indépendantisme depuis le début des années 2010. »
Le retour du nationalisme ? de Marie-France Bazzo sur L’actualité, 06/05/2020.
Extrait : « Tous ces phénomènes ont en commun un certain nationalisme. Généralement perçu comme un empêcheur de mondialiser en rond, comme un repli sur soi. Au Québec, il y a longtemps que la gauche progressiste chante cet air-là : le nationalisme québécois serait raciste et passéiste. Mais, depuis quelques années, l’idée de l’État-nation qui prend ses affaires en main marquait un retour. »
Description des mouvements
La revanche du nationalisme : néo-populistes et xénophobes à l’assaut de l’Europe
Pierre-André Taguieff, Éd. Presses Universitaires de France, 2015.
Résumé :
« Une étude des formes nouvelles du nationalisme politique en Europe au début du XXIe siècle. Le politologue analyse les raisons de leur progression, entre crise des démocraties et méfiance vis-à-vis de l’Union européenne, et souligne l’aspect plus culturel que politique de leurs tendances xénophobes. Il déplore également la partialité et la grossièreté des analyses de ces courants. » ©Electre 2015
Les nationalismes « régionaux » en Europe, facteur de fragmentation spatiale ? par Frank Tétart, L’Espace Politique, 18/11/2010.
Résumé :
« Enfin, au sein de l’Union européenne, on constate l’apparition de mouvements identitaires, voire séparatistes à l’échelle de ses États-nations membres, que ce soit en Catalogne, en Flandre, en Écosse, en Italie du Nord, au Pays Basque espagnol ou en Corse.
Ces mouvements font valoir des aspirations nationales qui dépassent le plus souvent la seule reconnaissance d’une personnalité culturelle, économique ou politique régionale au sein de leurs États d’origine. »
Les tensions séparatistes en Europe par la rédaction de La Croix avec l’AFP, 07/02/2017.
Extrait :
« L’audience de l’ancien président de la Catalogne, Artur Mas, se poursuit. Il lui est reproché d’avoir organisé un référendum séparatiste interdit par la justice espagnole. D’autres régions européennes sont également tentées par la sécession avec leurs États. Tour d’horizon. »
Les causes du nationalisme
L’institution UE
Les Européens aiment-ils toujours l’Europe ?
Bruno Cautrès, Éd. Documentation française, 2014.
Résumé :
« Le désamour des Européens envers l’Union européenne se manifeste à travers les enquêtes d’opinion et les sondages, mais peu de citoyens souhaiteraient voir sortir leur pays de cette institution. L’ouvrage analyse la situation depuis les années 1990, revenant sur la thèse du déficit démocratique, sur les origines de la construction européenne et sur les perspectives possibles. » ©Electre 2014
L’impact de l’immigration
Quel est l’impact de l’immigration sur la montée nationaliste au sein de l’UE ? par Simon Moriconi, Giovanni Peri et Riccardo Turati dans The Conversation, 06/06/2019.
Extrait :
« Dans le cadre d’une augmentation des flux migratoires vers l’Europe, de telles postures peuvent inciter les Européens à se rapprocher des mesures promises par les partis nationalistes. Ces derniers ont progressé en Allemagne, avec le succès électoral de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), en Italie avec la Ligue, en Autriche avec le Parti de la Liberté (FPÖ), en Suisse avec le Parti du Peuple et en France avec le Rassemblement national (ex-Front national). »
Pourquoi certains pays européens sont-ils plus hostiles que d’autres aux immigrants ? par Katherine Gombay sur la Salle de presse de l’Université McGill, Canada, 29/11/2017.
Extrait :
« « Or, selon nous, bien que plusieurs facteurs contemporains, tant individuels que collectifs, puissent influer sur le sentiment anti-immigration, les conflits intérieurs ou extérieurs qui ont secoué un pays y sont pour beaucoup dans le type de nationalisme qui y fait son nid. Nous avançons également que le style et l’intensité de ce nationalisme influent sur l’attitude adoptée envers les immigrants. » »
Les causes du séparatisme
Besoin de reconnaissance
La crise catalane : une opportunité pour l’Europe : conversations avec Olivier Mouton
Carles Puigdemont, Éd. Racine, 2018.
Résumé :
« Dirigeant du mouvement indépendantiste catalan, ancien président de la généralité de Catalogne, C. Puidgemont explique ce qui motive le désir d’indépendance du peuple catalan. Il souhaite obtenir la reconnaissance de ce droit et démontre en quoi ce projet de démocratie radicale pourrait constituer une opportunité politique pour l’Europe. »
Identité culturelle différente
L’impact des différences culturelles dans l’argumentaire séparatiste de la N-VA et du SNP.
Mémoire de Nikolas Majewski, Université catholique de Louvain, 2017.
Résumé :
« Ce mémoire analyse l’impact des différences culturelles entre une région et son pays sur l’argumentaire séparatiste de partis politiques issus de cette même région. Ce travail a pour cas d’étude : la Nieuw-Vlaamse Alliantie et le Scottish National Party. La N-VA ne cache plus son objectif final indépendantiste, mais y a inséré une étape intermédiaire : le confédéralisme. De son côté, le SNP, bien qu’ayant perdu le référendum d’indépendance de 2014, ne renonce toujours pas à une Ecosse indépendante. Ce mémoire s’appuie sur des documents officiels provenant des deux partis et sur de nombreuses autres sources comme, entre autres, des monographies, des articles scientifiques, ou encore des conference papers. »
Pour aller plus loin…
Vous pouvez également consulter ce document sur la réaction de l’UE face au nationalisme.
L’Union européenne face à la progression des partis nationalistes de Anaïs Voy-Gillis sur La Revue Géopolitique, 05/01/2020.
Extrait :
« L’Union européenne doit faire face à de nombreux défis politiques dans la décennie 2020. D’une part, elle doit répondre à un questionnement de nombreux citoyens sur son rôle et son fonctionnement. Si les citoyens européens restent attachés au projet européen, nombreux sont ceux qui plaident pour des évolutions fortes dans le fonctionnement et le mode de gouvernance de l’UE. D’autre part, elle est confrontée à des dilemmes posés par l’arrivée au pouvoir de partis nationalistes-identitaires qui remettent en cause l’État de droit »
Eurêkoi – Médiathèques de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg