« Éthique et responsabilité » dans le cas du conflit israélo-palestinien
Bibliothèque de l’Institut du monde arabe – notre réponse actualisée le 24/06/2022.
Aborder le conflit israélo-palestinien sous l’angle de l’éthique et de la responsabilité est un sujet sensible, voire polémique compte tenu de la situation de conflit toujours actuel et du point de vue d’où l’on se place. Un sujet débattu depuis son commencement qui fait couler beaucoup d’encre et de sang.
Voici quelques pistes thématiques qui abordent le sujet de l’éthique et la responsabilité dans le conflit israélo-palestinien.
Éthique et responsabilité
Rappel des notions
Emmanuel Kant et l’éthique des principes de Florian Cova dans : La Morale : Éthique et sciences humaines de Nicolas Journet, Éd. Sciences Humaines, 2012, p. 85-95.
Extrait :
Le mot « déontologie » provient des termes grecs « devoir » (deon) et « connaissance » (logos). Dans le champ de la philosophie morale, il désigne une famille de théories qui mettent l’accent sur la notion de devoir et qui peuvent être caractérisés par opposition dans un premier temps avec l’éthique de la vertu et dans un second temps avec le conséquentialisme.
Éthique et efficacité : plaidoyer pour une conscience de guerre de Nathanaël Ponticelli, Revue Défense Nationale, n° 824, 17/02/2020, p. 73-78.
Extrait :
La guerre est en mutation permanente et voit ses règles remises en cause, notamment sur le plan de l’éthique. Plus que jamais, il importe de réfléchir au lien entre efficacité au combat et éthique en construisant une approche structurée pour élaborer une conscience de guerre qui sera légitime et responsable.
Éthique de responsabilité et éthique de conviction : l’intellectuel et le politique dans les démocraties modernes de Nicolas Tenzer dans : Pour une nouvelle philosophie politique., Éd. Presses Universitaires de France, 2007, p. 103-124.
Extrait :
La thématique wébérienne de l’éthique de la conviction et de l’éthique de la responsabilité est au cœur de la confrontation – car confrontation il y a – entre les intellectuels et les politiques dans les démocraties modernes. Elle gouverne aussi le processus de transformation politique. Elle pose le problème de la distance entre le réel et l’idéal, autrement dit entre des objectifs qui relèvent de choix qui, par définition, ne peuvent être fondés et une réalité imparfaite qu’on ne peut transformer qu’en prenant conscience de la lenteur de toute action. »
Le cas du conflit israélo-palestinien
Quel responsable ?
Le conflit est complexe dans la détermination d’un seul responsable. Chaque partie impliquée pointe la responsabilité de l’autre.
La Palestine appelle le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités et arrêter l’escalade israélienne de Ammar El Khalfi sur Anadolu Agancy, 04/05/2022.
Extrait :
La Palestine a appelé, au soir du mardi, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) à assumer ses responsabilités en mettant un terme à l’escalade israélienne contre les Palestiniens et leurs sites sacrés.
Israël-Palestine : les conclusions d’un rapport des Nations unies sur les causes du conflit « pointent dans leur immense majorité vers Israël » par Le Parisien avec AFP, 07/06/2022.
Extrait :
Une commission mandatée par l’ONU pointe la « discrimination permanente contre les Palestiniens » et la poursuite « très claire » de l’occupation des territoires palestiniens par l’Etat hébreu, comme les causes principales de l’instabilité dans la région.
Palestine : le débat faussé de Robert Bistolfi dans Confluences Méditerranée, n°72, p. 9-18, 01/01/2011.
Extrait :
Depuis plus de soixante ans, le conflit central du Proche-Orient impose ses images désespérantes. Pourtant, en France, il a fallu attendre longtemps avant que l’opinion soit quelque peu sensibilisée. La diversité des enjeux a empêché de poser les termes du débat en toute clarté. En tant que peuple, les Palestiniens ont vu leur existence durablement niée. L’ignorance ou la méconnaissance de leurs aspirations a tenu d’abord à des facteurs objectifs, d’ordre historique. Mais l’oubli a aussi été le résultat d’un déni organisé de l’iniquité : il s’est traduit par un détournement des discussions du seul terrain où elles auraient dû se cantonner, celui du droit international et de la justice, vers un théâtre d’ombres où l’on a joué de l’émotion.
Conflit et éthique, est-ce possible ?
Le cas des refuzniks est marquant pour le côté éthique du conflit, car ce sont des Israéliens ou des soldats qui ont décidé de ne pas combattre ou de s’engager dans leur service militaire. Ils ont choisi de résoudre le débat éthique par le refus de participer à ce conflit.
Refuzniks : dire non à l’armée en Israël de Martin Barzilai, Éd. Libertalia, 2017.
Résumé :
Le portrait d’une cinquantaine d’Israéliens ayant refusé de s’engager dans l’armée. Ces réfractaires expliquent au journaliste photographe leur choix et témoignent des failles et des contradictions du pays. ©Electre 2017
Refuzniks israéliens ces soldats qui refusent de combattre dans les territoires occupés de Fabienne Messica et Sorek Tamir, Éd. Agnès Vienot, 2003.
Résumé :
L’auteur relate la position de jeunes soldats israéliens objecteurs de conscience. Ces derniers s’opposent à la politique du gouvernement dans les territoires occupés, qu’ils jugent coloniale. ©Electre 2003
Israël, les Arabes, la Palestine : chroniques 1956-2008 de Jean Daniel, Éd. Galaade, 2008.
Résumé :
Chroniques du conflit israélo-palestinien, de la rencontre avec Ben Gourion à la prise de pouvoir par le Hamas : les contradictions éthiques d’Israël, les occasions perdues par Arafat, les volte-face des pays arabes envers les Palestiniens. J. Daniel précise quelles sont, selon lui, les concessions incontournables auxquelles les deux pays doivent consentir pour assurer la paix future. ©Electre 2008
Les origines du conflit : bref rappel historique
Israël-Palestine, vérités sur un conflit d’Alain Gresh, Éd. Hachette Livre, 2017.
Résumé :
Aborde l’histoire du conflit israélo-palestinien en défendant une position universaliste et en replaçant les événements dans un cadre d’analyse qui leur donne un sens global. Cette édition refondue tient compte de l’inflexion du discours sur le conflit intervenue depuis 2001 et s’attache, dans un chapitre final, à dresser un bilan de l’échec des accords d’Oslo et d’en dégager les causes profondes. ©Electre 2017
Les conflits au Proche et Moyen-Orient, depuis 1917 via Lumni – FranceTV Education. C’est un ensemble de vidéos explicatives sur les conflits du Proche-Orient. Elles sont classées par périodes.
Présentation :
« Que prônait Balfour à la fin de la Première Guerre mondiale ? Quand a eu lieu le premier conflit entre les Paslestiniens et les Juifs ? Comment est né l’État d’Israël ? Qui était Nasser ? Qu’est-ce que l’OLP ? Qui était Shimon Peres ? Que s’est-il passé à Munich en 1972 ? La Guerre des Six Jours a-t-elle vraiment duré six jours ?
Ce dossier (chronologie, infographie, vidéos composées d’archives, témoignage…) vous propose de comprendre les origines du conflit qui oppose Israéliens et Palestiniens depuis plusieurs décennies. »
Pour en savoir plus…
Vous pouvez consulter l’article ci-dessous qui traite de l’aspect géopolitique du conflit israélo-palestinien.
Le conflit israélo-palestinien : une instabilité endémique aux portes de la Méditerranée orientale de Rhéa Fanneau de La Horie et Gaspard Béquet dans Revue Défense Nationale, p. 31-38, 23/07/2021.
Résumé :
Plus de 70 ans après la création d’un État hébreu en Palestine et l’exode de milliers de ses habitants arabes vers la Cisjordanie, la bande de Gaza et les États voisins, le conflit israélo-palestinien demeure un foyer de tensions majeur aux portes de la Méditerranée orientale. Toutefois, le déséquilibre militaire total entre belligérants, l’émergence de questions socio-économiques au premier plan de la vie politique israélienne et les récentes normalisations arabes semblent remettre en cause le caractère structurant du conflit dans les équilibres moyen-orientaux. Tour d’horizon des raisons qui poussent les auteurs à parler de « marginalisation » de ce conflit.