Notre réponse du 11/04/2017
Vous souhaitez en savoir plus sur le phénomène de disparation massive des lemmings.
Celle-ci a fait l’objet de plusieurs revues scientifiques sérieuses. Parmi celles-ci, Sciences et Avenir l’a traité dans un article d’Olivier Fregaville de 2003 accessible gratuitement en ligne : Les lemmings : des suicides maquillés
Voici l’explication :
« Pourquoi les lemmings, petits rongeurs nordiques, se suicident-ils collectivement ? Depuis 15 ans, une équipe européenne enquête au Groënland sur ce phénomène encore énigmatique. D’après leurs premières conclusions, publiées dans la revue Science du 31 octobre 2003, les lemmings seraient « suicidés » par quatre de leurs prédateurs.
Les lemmings, rongeurs d’une cinquantaine de grammes de la famille des rats musqués, ont un corps ramassé long d’une dizaine de centimètres. Actifs le jour et la nuit, ils vivent en groupes dans des galeries creusées dans le sol. Animaux des pays froids, les lemmings habitent dans la toundra arctique et subarctique. Dès l’âge de 3 semaines, les femelles sont capables de mettre au monde 5 à 8 jeunes tous les mois. « Cette fertilité accrue, souligne Olivier Glig chercheur à l’INRA, est à l’origine d’une augmentation considérable de leurs effectifs tous les 5 à 10 ans. » N’aimant pas la trop forte promiscuité, les lemmings émigrent massivement vers d’autres régions.
Le biologiste français , Olivier Glig, le Finlandais, Ikka Hanski, et l’Allemand Benoît Sittler, auteurs de l’étude, ont constaté que les prétendus suicides collectifs des lemmings seraient dus à l’action combinée de quatre prédateurs. Cette explication permet de mieux comprendre les grandes fluctuations observées chez les populations de ce petit rongeur. Depuis 1988, les données recueillies ont permis de montrer que l’ennemi numéro 1 des lemmings est l’hermine. Cette dernière considère les petits rongeurs comme un mets de choix ,constituant son plat principal tout au long de l’année. Les trois autres prédateurs ne s’attaquent aux lemmings qu’en été, principale période d’abondance.
Selon Olivier Glig, cette prédation intense réduirait de façon considérable le nombre de lemmings par hectare. Une diminution pouvant aller de cent à mille. Une fois le stock de nourritures quasiment épuisé, les prédateurs partent à la recherche d’autres proies.
A partir de leurs travaux, les trois chercheurs ont mis au point un modèle informatique permettant d’étudier le système proie-prédateur, qui pourrait être applicable à d’autres petits mammifères, connus pour leur prolifération excessive. »
Voir également cet article de Libération Les étranges «suicides» des lemmings enfin élucidés Par Dorothée Brunet-Lecomte, 6 novembre 2003
Sur le site de vulgarisation scientifique Sciences claires, un dossier de Franck Stevens : Idée reçue, les lemmings se suicident en masse
Do Lemmings Commit Suicide? Beautiful Hypotheses and Ugly Facts (en anglais)
Dennis Chitty, Oxford University Press (1996), ISBN: 0-19-509786-6
Cordialement,
Eurêkoi – Bibliothèque Publique d’Information