En visitant une galerie de peintures Renaissance, j’ai noté que l’enfant-Jésus tenait souvent un chardonneret dans la main. Pourriez-vous m’en donner la symbolique ? Merci !

Réponse apportée le 04/21/2011  par PARIS Bpi – Actualité, Art moderne, Art contemporain, Presse

« Le chardonneret passe pour être né dans le chardon.
Le chardon épineux dont il se nourrit évoque la Couronne d’épines de la Passion, et par sa couleur le sang du Christ, symbolisé par les taches rouges de cet oiseau. »

Nous avons trouvé cette explication dans le Dictionnaire des symboles. Brepols,1992 -330 p. : ill.

Cette symbolique est confirmée dans le livre de Louis Charbonneau-Lassay : Le bestiaire du Christ / Milano : L. J. Toth Reprint, 1974. 997 p.
Les oisillons de la Passion de Jésus-Christ (chapitre 76)
« …Ailleurs, on racontait que le chardonneret, le rouge-gorge et le pinson, pris aussi de compassion tous trois, devant les souffrances du bon Jésus, se mirent activement en devoir de retirer une à une de la chaire divine les pointes de la couronne épineuse. tous trois auraient été blessés par ces épines, encore toutes couvertes du sang divin et les parties de leurs petits corps atteintes par elles en sont restées soigneusement marquées : le chardonneret aurait ainsi gagné la coiffe rouge de sa tête, le rouge-gorge et le pinson leur pectoral couleur de sang… »
Un éclairage légèrement différent dans le Livre d’or des symboles Matilde Battistini, Hazan, 2012 p.476
Dans les représentations de la Vierge et de l’Enfant où il figure, le chardonneret se trouve généralement dans la main de Jésus. Selon Saint Isidore de Séville, il renvoie à la Passion du Christ : en effet, son nom latin, carduelis, dérive de cardus « chardon », plante qu’il a l’habitude de manger et qui évoque la couronne d’épines de Jésus. C’est avec cette signification symbolique que le chardonneret figure dans les natures mortes…
Vous pouvez lire un article de blog très intéressant de Danielle Sastre L’enfant et l’oiseau (site de Courrier international – 18 juin 2007)
… »au XIIIème, il figurait déjà comme symbole de la Passion, avec son front taché de sang et son goût pour les fleurs de chardon, plante très acérée qui renvoyait symboliquement son image à la Couronne d’Epines… On rapporte que le petit passereau voyant le Christ souffrir sous sa couronne d’épines tenta d’extraire les pointes aiguës qui mortifiaient la tête du fils de Dieu. Eclaboussé par ce sang précieux, le Chardonneret reçut en partage pour lui et ses descendants de conserver cette couleur rutilante qui avec le reste de son éclatant plumage roux jaune et noir en fait un des plus jolis oiseaux de nos pays (Marcel Ruelle, Monographie : Le chardonneret élégant). » http://bellesplumes.blogs.courrierinternational.com/about.html

ainsi qu’un chapitre « L’animal symbole » p.177 à 190 et plus particulièrement, pour ce qui concerne le chardonneret dans la peinture, p.177-178. dans « La réponse de l’oiseau » de cette même auteure Danièle Sastre (paru en avril 2013 chez L’Harmattan).

Cordialement,

Eurêkoi – Bpi (Bibliothèque publique d’information)
http://www.bpi.fr

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