Économie : Les investissements marocains en Afrique
Bibliothèque de l’Institut du monde arabe – notre réponse du 01/11/2018, actualisée le 24/05/2022.
S’intéresser aux investissements marocains en Afrique revient à se pencher sur les investissements directs étrangers (IDE). C’est par ce biais que le Maroc agit en Afrique pour son développement et celui du continent.
Le Maroc possède une stabilité politique et économique qui favorise ces investissements intra-africains. En 2010, jusqu’à 92,2 % des flux d’IDE étaient des IDE marocains. (Source : DEPF)
Où le Maroc investit-il ? Dans quel but ? Quelles en sont les conséquences ?
Le Maroc : 2ème plus grand investisseur en Afrique
Investissements en Afrique : Qui sont les plus gros investisseurs africains en Afrique ? de Michée Dare dans Afrimag, 17/03/2020.
Extrait :
« Dopé par un secteur bancaire florissant, le royaume chérifien ne cache plus ses ambitions de leadership sur un continent en manque d’une véritable locomotive. En témoignent ses investissements dans les pays africains depuis le début des années 2000. En effet, le Maroc aura en quinze ans investi quelque 4 milliards de dollars US en Afrique, soit 60% de ses réalisations à l’étranger. »
Climat des investissements au Maroc : le Département d’État US distribue bons et mauvais points de Adama Sylla sur Challenge, 20/09/2020.
Extrait :
« Selon les auteurs du rapport, le gouvernement du Maroc donne la priorité aux investissements en Afrique. La Banque Africaine de Développement (BAD) classe le pays comme le deuxième plus grand investisseur africain en Afrique subsaharienne, après l’Afrique du Sud, avec jusqu’à 85 % des IDE marocains destinés à la région. Le Maroc est le plus grand investisseur africain en Afrique de l’Ouest. « La mission américaine n’a pas connaissance de restrictions pour les investisseurs nationaux qui tentent d’investir à l’étranger ». »
Les secteurs d’investissement
Le Maroc, un investisseur de taille en Afrique de Kawtar Tali dans Aujourd’hui Le Maroc, 31/01/2021.
Extrait :
« Le trio banques-télécoms-industrie constitue le principal pôle d’activité des entreprises marocaines en Afrique. Ces trois secteurs ont capté en 2019 près de 74,1% des investissements marocains injectés sur le continent. En 2019, le secteur bancaire s’est érigé en tête des secteurs d’activités des investissements marocains en Afrique. »
Le Maroc investit 1,43 milliard de dollars dans le secteur portuaire en 2022 de Khalid Mejdoup sur Anadolou Agency, 02/11/2021.
Extrait :
« Le Maroc prévoit d’investir 15 milliards de dirhams (1,43 milliard de dollars) dans le secteur portuaire au cours de 2022. Ceci dans le cadre de ses efforts pour dynamiser l’industrie maritime en Afrique du Nord.
C’est ce qu’a affirmé le ministre marocain de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka. C’était lors de sa participation à une commission parlementaire à la Chambre des représentants (la première chambre du Parlement), pour présenter le projet de sous-budget de son ministère. »
Investissements : Politique et secteurs pour la relance de Mahmoud Arbouch dans Maroc Diplomatique, 28/03/2022.
Extrait :
« Le Maroc a réalisé un parcours distingué pour devenir un hub économique entre le continent africain et les autres parties du monde, en capitalisant sur sa position géographique stratégique comme trait d’union entre l’Afrique et l’Europe, son ancrage africain historique, sa stabilité politique, ainsi que son savoir-faire dans un nombre de secteurs économiques clés. En se positionnant comme le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le deuxième au niveau du continent, le Maroc est économiquement présent dans plusieurs secteurs stratégiques en Afrique. »
Des occasions d’asseoir son influence
Abdou Diop: « Le Maroc a clairement une opportunité à travers la ZLECAf » de Adama Sylla dans Challenge, 01/01/2021.
Extrait :
« Pour Abdou Diop, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ouvrira un nouvel horizon continental aux entreprises marocaines. Dans cette interview, le Managing Partner de Mazars au Maroc, décrypte les opportunités les enjeux de ce futur marché commun panafricain.
Challenge : Le Maroc a signé plus d’une cinquantaine d’accords de libre-échange pour lesquels il est déficitaire. Voilà encore qu’il s’apprête à en ajouter un autre le 1er janvier prochain, avec l’entrée en vigueur de la ZLECAf. Le même scénario ne risque-t-il pas de se reproduire ? »
Géopolitique des investissements marocains en Afrique
Ahmed Iraqi, Éd. L’Harmattan, 2020
Résumé :
« De nos jours, les investissements directs étrangers sont implicitement instrumentalisés par les États, pays d’origine d’IDE, dans l’optique de provoquer une dépendance économique extérieure des pays d’accueil. C’est le cas pour l’Afrique, terre avide d’investissements tous azimuts, qui depuis deux décennies voit les flux d’IDE considérablement intensifiés. C’est dans cette vague d’afflux d’investisseurs que le Maroc s’est inscrit, devenant le premier investisseur intra-africain depuis 2016. Ce statut coïncide avec sa réintégration dans l’union africaine et avec l’accord de principe qu’il a obtenu pour intégrer la CEDEAO. Cet ouvrage offre un panorama cartographique de la ventilation des investissements directs marocains en Afrique en fonction de variables économiques, politiques, culturelles et géographiques. »
L’investissement direct étranger en tant que facteur géopolitique du soft power marocain en Afrique : réflexion interprétative. de Ahmed Iraqi dans Paix et Sécurité Internationales, décembre 2019.
Extrait :
« En effet, il est inéluctable que l’impact outre-économique des investissements marocains en Afrique a joué un rôle amplificateur dans l’offensive africaine de l’État chérifien à travers l’implication des plus grosses entreprises nationales des principaux secteurs économiques à l’image d’Attijari Wafa Bank, de Maroc télécom, d’Addoha et de l’OCP. »
Entre avantages et inconvénients
Impact sur le développement
Le Maroc, catalyseur du développement en Afrique de Sara Bar-rhout dans Afrique La Tribune, 11/09/2021.
Extrait :
« Sur les vingt dernières années, le Maroc a participé de manière active au développement du continent. Par ses actions de solidarité, son approche basée sur le principe de développement, mais aussi par ses investissements qui visent le partage de croissance à l’échelle de la région. Le futur gouvernement issu des élections du 8 septembre devra capitaliser sur ses acquis pour renforcer davantage cette position de leadership sur le continent. »
Investissements directs étrangers marocains et croissance économique des pays de la CEDEAO : une analyse de causalité bivariée dynamique de Jihad Ait Soussane et Zahra Mansouri dans Repères et Perspectives Economiques, vol. 3, n° 2, 01/07/2019.
Résumé :
« Ce travail établit une relation empirique entre l’investissement direct étranger (IDE) marocain et la croissance économique (PIB) des pays membres de la CEDEAO dans le contexte de l’approche de la co-intégration bivariée avec des données dynamiques de panel et de la causalité au sens de Granger pour la période 2002-2015. Le résultat confirme la preuve de la co-intégration du panel entre l’IDE et le PIB. En conséquence, nous avons constaté que l’IDE avait un effet positif sur la croissance à long terme. Les résultats soutiennent également la preuve d’une causalité à long terme allant du PIB à l’IDE et de l’IDE au PIB. Cependant, à court terme, la preuve de causalité dans les deux sens entre l’IDE et le PIB n’est pas identifiée. »
Les effets sur la pauvreté
Impact des IDE sur l’inclusion financière et la pauvreté dans le pays d’accueil : Cas des IDE marocains dans le secteur bancaire et financier en Afrique subsaharienne.
De Amine Mansouri et Jihad Ait Soussane dans Alternatives Managériales Economiques, vol. 2, n°2, p. 399-414, 27/04/2021.
Extrait :
« De Mello (1999) argue que l’augmentation du capital d’investissement résultant des flux entrants d’IDE dépend également de la substitution et de la complémentarité entre l’IDE et le capital domestique. D’ailleurs, plus l’IDE est complémentaire avec l’investissement domestique, plus sa contribution à la réduction de la pauvreté est élevée. D’une autre part, si l’IDE se substitute à l’investissement domestique, ce qui induit l’éviction des entreprises nationales, l’effet de l’IDE sur le capital d’investissement total et la réduction de la pauvreté dépend de la question de savoir si l’effet d’éviction est entièrement compensé par d’IDE. »
Pour en savoir plus …
Vous avez demandé les investissements marocains en Afrique, mais qu’en est-il des investissements au Maroc ? Vous trouverez donc un document du ministère des Affaires étrangères sur : Investir au Maroc.
Eurêkoi – Bibliothèque de l’Institut du monde arabe