Notre réponse du 27/02/2018
Voici les informations rapportées par le Dictionnaire historique de la langue française Le Robert
Pointure : nom féminin est issu (fin XIe siècle) du latin punctura « piqûre », dérivé du supin punctum de pungere « piquer »
Le mot désignait en ancien et moyen français une brûlure de flamme (fin XIe siècle), une piqûre d’animal (1121-1134) et au figuré se disait d’une douleur comparable à une piqûre (1197).
L’usage moderne s’est établi au XVIIIe siècle : pointure est d’abord passé dans le langage de l’imprimerie (1762) où il désigne, au pluriel, de petites pointes permettant la fixation et l’entraînement du papier sur le cylindre.
Par l’intermédiaire du sens technique de « forme, pièce utilisée en cordonnerie et sur laquelle on pique l’empeigne » (1765), le mot a pris la valeur aujourd’hui courante de « taille, exprimée en points, des chaussures, des gants et chapeaux » (1824). Au figuré, il correspond à l’idée de « taille » (à sa pointure). Cette acceptation aujourd’hui dominante a fini par séparer le mot de l’idée étymologique de « piqûre ».
Et la définition du Littré :
pointure (poin-tu-r’) s. f.
1- Synonyme de piqûre.
Mon cœur tendre à l’amour en reçoit la pointure, [Régnier, Sat. VII]
Plus on leur ôtera la pointure de l’étrangeté…, [Rousseau, Ém. II]
L’Académie ne donne pas ce sens de pointure ; mais il se trouve dans de bons auteurs ; il est dans les anciens écrivains. Il n’y a aucune raison pour ne pas s’en servir.
2 – Terme d’imprimerie. Petite lame de fer qui porte une pointe, et qui sert à fixer sur le tympan la feuille à imprimer.
Trou qu’elle fait dans le papier.
3 – Terme de cordonnier. Nombre de points d’une chaussure. Quelle pointure chaussez-vous habituellement ? C’est une pointure de femme, d’homme.
4 – Terme de marine. Raccourcissement de la voile dont on ramasse et trousse le point pour l’attacher à la vergue, à l’effet de prendre peu de vent, ce qui se fait en un gros temps.
HISTORIQUE
XIIe s. Eles gardent en soi la pointure de cez choses cui eles aiment, [Job, 473]
XVe s. La pointure amoureuse que Douls-regard, le soubtil archer, procure et envoye à gentils courages, [Bouciq. I, ch. 8]
XVIe s. Les poinctures de la peur, [Montaigne, I, 64]
Ne pouvants soustenir les assaults et les poinctures de ces mousches, [Montaigne, II, 191]
Les causes de convulsion sont, pointure de nerfs…, [Paré, VII, 9]
ÉTYMOLOGIE
Prov. punchura, punctura ; ital. puntura ; du lat. punctura, de punctum, supin de pungere, poindre.
Cordialement,
Eurêkoi – Bibliothèque Publique d’Information