Des ouvrages et article sur la couleur rose? (histoire, symbole, linguistique, arts)

Bibliothèque publique d’information – notre réponse actualisée le 29/09/2023.

Photo de J Lee sur Unsplash

Souvent associé à des concepts tels que la féminité, la douceur et la romance, le rose possède une histoire riche ponctuée de nuances culturelles et historiques. Les bibliothécaires du service Eurêkoi vous invitent à en savoir plus via une sélection documentaire.
Cette couleur a ainsi fait l’objet d’une bibliographie commentée Autour du rose dans le dossier de Balises, le webmagazine de la Bpi.

Historique: le rose, une couleur propre au xviiie siècle ?

La reine Marie Antoinette (1755-1793) était connue pour sa préférence pour le rose, contribuant ainsi à sa popularité.

Le rose des Lumières (identités visuelle, sociale et sexuée du rose) par Aurélia Gaillard, Lumières, 2020/2 (N° 36), p. 31-64.
Résumé :
L’étude montre comment le rose, en tant que terme de couleur et aussi en tant que sensation chromatique, est une couleur propre au xviiie siècle. À partir de là, la contribution s’attache à analyser la mode et l’imaginaire du rose à l’époque des Lumières en dégageant son identité visuelle, sociale et sexuée. Le rose est ainsi une couleur carnée, liée au toucher et à la peau, elle est un signe de distinction sociale, aristocratique, et dès ce siècle, contrairement à la thèse consensuelle, elle devient un marqueur de distinction sexuée.

Rose : de Botticelli à Christo : une couleur à (re)découvrir en 40 notices de Hayley Edwards Dujardin, Éditons Chêne, 2021.
Résumé :
L’histoire de la couleur rose dans l’art, associée à la candeur et au romantisme, à travers la présentation d’oeuvres de Botticelli, de Buren, de Fragonard ou encore de Picasso. ©Electre 2021

L’invention du rose de Pierre-William Fregonese, Éditions PUF, 2023.
Résumé :
Le rose est un balcon sur le temps présent, une couleur mobilisant aujourd’hui une constellation d’acceptions qui se bousculent au gré des actualités, des individus, des régions du monde et des idéologies. Car nous employons un mot similaire pour qualifier différentes réalités, certaines opposées, d’autres complémentaires.À l’issue d’une promenade à travers siècles et civilisations, on voit que le rose contemporain, désormais global et mondial, devenu un intermédiaire consensuel entre le rouge historique et le transgressif violet, est un étendard de la modernité autant que l’un de ses stigmates. Transferts culturels, orientalisme ou encore soft power sont autant de clefs de lecture d’une couleur à l’intersection de l’histoire culturelle, des relations internationales… et des études japonaises. Car cette enquête sur plusieurs rivages et plusieurs époques a bien pour objet de saisir la spécificité d’une couleur qui cannibalise la période actuelle et qui prend la teinte des sakura nippons. Mais cette couleur existe-t-elle réellement ou n’est-elle qu’une chimère que nos esprits ont formée, gisant dans nos réminiscences et l’espoir d’un monde renouvelé ?

Le rose et le bleu : la fabrique du féminin et du masculin : cinq siècles d’histoire par Scarlett Beauvalet, Éditions Belin 2016.
Résumé :
Rose pour le filles, bleu pour les garçons ? L’évidence est une habitude récente comme bien d’autres signes associés au féminin et au masculin. L’histoire du corps et de ses représentations, des lois juridiques et sociales, de l’éducation, des enjeux de pouvoir entre les sexes, laisse entrevoir les contours changeants de ce qui nous définit comme hommes et comme femmes. ©Electre 2016


La linguistique et le rose

Le Dictionnaire des mots et expressions de couleur du XXe siècle. Le rose de Annie Mollard-Desfour, CNRS Éditions, 2002.
Résumé :
Le rose est-il une couleur à part entière ? Quels sont les contenus, les usages, les connotations des « roses » ? Que nous disent-ils sur notre société, ses valeurs, ses tendances ? S’attachant à l’histoire du mot, aux utilisations sociales, culturelles et symboliques du rose, l’auteur nous fait pénétrer au cœur d’une couleur ambiguë, sucrée ou piquante : rose bonheur, rose beauté, rose candeur, rose Éros, rose socialiste…, roses qui se croisent, se complètent ou se contrarient.
Compte-rendu du Dictionnaire de Mollard-Desfour in : « Comptes rendus. », La linguistique 1/2003 (Vol. 39) , p. 173-178.


Le rose pour les filles ? Histoire culturelle du rose

Noir. Histoire d’une couleur de Michel Pastoureau, Paris, Seuil, 2008, p. 174.
Les origines historiques de l’association entre le rose et le féminin sont quant à elles mal connues. Selon Michel Pastoureau, l’habitude d’habiller les filles en rose (et les garçons en bleu) remonterait au xixe siècle. Elle reprendrait une distinction plus ancienne entre le rouge, associé au féminin, et le bleu, associé au masculin, mais les origines de cette distinction sont elles-mêmes, selon les propres termes de l’auteur, « diverses et floues ». (Michel Pastoureau, Les Couleurs de notre temps, op. cit.)

Socialisation de genre et construction des identités sexuées. Contextes sociétal et scientifique, acquis de la recherche et implications pratiques, Rouyer Véronique, Mieyaa Yoan, Alexis le Blanc, Revue française de pédagogie 2/2014 (n° 187) , p. 97-137.
Extrait :

À partir de l’analyse approfondie des émissions télévisées à destination des enfants (émissions matinales avec dessins animés et spots publicitaires sur les chaînes généralistes), Neyrand et Mekboul (2014) dressent quelques constats significatifs. En premier lieu, ils notent plusieurs caractéristiques des spots commerciaux qui entrecoupent les programmes des enfants : leur fréquence importante, leur centration sur la présentation des jouets, la présence d’une voix-off prédominante (les personnages du spot parlent peu) et leur tonalité caricaturale en ce qui concerne le genre. En effet, le destinataire, fille ou garçon, du spot publicitaire est facilement identifiable par la connotation genrée de celui-ci : personnages, produits, ambiances sonores, couleurs, etc. Pour les auteurs, cet aspect caricatural est à la fois plus prononcé que dans les spots destinés aux adultes et, comparé au discours véhiculé dans les dessins animés, il est aussi plus simple et plus stéréotypé. De plus, l’analyse des contenus de ces spots publicitaires montre de fortes disparités dans les univers féminin et masculin représentés, que ce soit au niveaux des jouets, des activités ou des espaces, ce qui rejoint les conclusions de Johnson et Young (2002) et celles de Zegaï (2010) à propos des catalogues de jouets.

Faut pas que ça fasse fille ». les enfants, les vêtements et la couleur par Martine Court,Vacarme 3/2010 (N° 52) , p. 27-29.

Si une pure sensation qui renvoie à son effet rayonnant peut « ravir » chacun dans sa singularité, les couleurs et leur usage sont le produit d’une construction qui reflète leur époque. Une enquête menée pendant une année sur les pratiques corporelles des filles et des garçons en CM2 nous montre comment à travers le rose notamment, s’objective la différenciation des sexes. Il faut se rendre à l’évidence, le rose, aujourd’hui associé à la revendication de la fierté homosexuelle, reste un marqueur genré personnifié par les quinze nuances de rose de la poupée Barbie.

Comment les hommes ont décidé de porter du rose par Laurianne Melierre, lesinrocks.com, le 20/02/2017.

Aux quatre coins de la planète, une frange grandissante de cool kids a fait du rose un nouvel art de vivre, brouillant au passage les stéréotypes genrés liés à une couleur longtemps réservée aux femmes.
Aux quatre coins de la planète, une frange grandissante de cool kids a fait du rose un nouvel art de vivre, brouillant au passage les stéréotypes genrés liés à une couleur longtemps réservée aux femmes.


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