Réponse apportée le 09/11/2012 par PARIS Bpi – Actualité, Art moderne, Art contemporain, Presse
Vous effectuez une recherche sur le chaperon au 17e et 19e siècle mais d’après nos recherches aussi bien sur internet que dans les ouvrages disponibles à la Bpi, cette pièce de vêtement est surtout caractéristique du 16e bien qu’étant déjà mentionnée au moyen-âge comme signalé dans le fichier suivant :
Le costume au moyen age pdf
http://excalibur-dauphine.org/IMG/pdf/Le_costume_au_Moyen_Age.pdf>
7 occurences du terme « chaperon » dans ce texte (faire ctrl F pour lancer une recherche du mot dans le document)
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La mention la plus fournie que nous ayons trouvée figure dans
Histoire du costume en occident de François Boucher Flammarion 2008
Chapitre L’Europe du XIV au début du XVIe P160 Une colonne est consacrée au chaperon ainsi que 9 planches. Je vous cite quelques extraits :
« Le couvre-chef caractéristique de cette époque est le chaperon […] Séparé de la chape depuis la fin du XIIe siècle, le capuchon muni d’une courte pélerine se portait comme une coiffure indépendante.
Au XIVe, à sa pointe s’ajouta une longue bande cousue (cornette ou coquille) qui pendait dans le dos ou sur le côté ; la pélerine fermé entourant le cou était le guleron ou la patte et l’ouverture encadrant le visage, la visagière… »
page 164 : « Toutes ces coiffes, huves, coiffures à cornes se partagèrent la faveur des élégantes jusque vers 1480. Le chaperon de l’époque précédente s’était comme celui des hommes, transformé en chaperon façonné puis, vers la fin du siècle, ayant perdu sa forme primitive, il devint une sorte de capulet, en velours pour les dames nobles, en drap pour les bourgeoises, posé sur une coiffe de lingerie qui entourait simplement le visage mais dont le bord était souvent brodé. »
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Nous avons trouvé quelques mentions du chaperon via Google books
Sur un blog consacré au costume, nombreuses illustrations
http://lecostume.canalblog.com/archives/2010/09/10/18989643.html
*Costumes des hommes et des femmes au XIVe siècle
(D’après un article paru en 1846)
« leur chaperon, toujours muni de ses appendices, pèlerine ou chausse, ne se retroussait jamais pour prendre la forme dégagée d’une toque. »
http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article1578>
* Les arts somptuaires. Histoire du costume et de l’ameublement sous la direction de Hangard-Mangé Par Charles Léopold Louandre.- – 1852
Les vêtements aux douzième et treizième siècles
Page 90 : « Le chaperon, très usité jusqu’au quinzième siècle, descendit postérieurement au temps qui nous occupe, sur les épaules et sur le dos, et il a fini par se transformer en petit manteau court se terminant en pointe, qui lui même est devenu l’aumusse et le camail »
mais aussi pages 127-128, 195
http://bit.ly/Phx8is>
*Wikipedia donne une précision intéressante
Chaperon
Le Petit Chaperon rouge est, à l’époque de Charles Perrault, une coiffure féminine populaire et bourgeoise, mais déjà démodée. La chose est naturelle, le costume des enfants du XVIIe siècle des classes aisées se caractérise par son archaïsme et ses emprunts aux modes populaires. Ce petit chaperon rouge serait donc la marque du désir des protagonistes villageois de se distinguer socialement, un signe de l’affection de la mère et de la grand-mère pour leur ravissante petite fille.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Petit_Chaperon_rouge>
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La source de commentaire la plus fournie à ce sujet est l’exposition virtuelle de la Bnf intitulée : Contes de fées »
Chapitre « Chaperon rouge »
http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/index.htm
« Perrault invente le « chaperon rouge » qui donne son titre au conte. C’est une bande de tissu que d’humbles bourgeoises attachaient à leur tête au XVIIe siècle. Comme Arthur Rackham en 1922, beaucoup d’illustrateurs en font une pèlerine avec capuchon. »
http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/indfeuill.htm
Paul Delarue
« …Les versions orales indépendantes présentent une identité remarquable d’une extrémité à l’autre de la zone d’extension du conte. Elles permettent de constater que la coiffure rouge de la fillette est un trait accessoire, particulier à la version de Perrault, non un trait général sur lequel on puisse se fonder pour expliquer le conte ; d’ailleurs, bien d’autres contes ont, eux aussi, une version particulière qui s’appelle le Bonnet rouge, comme d’autres contes ont des titres qui évoquent une coiffure, une pièce de vêtement ou une chaussure de couleur : le Bonnet blanc, le Chapeau vert, l’Habit blanc, la Jarretière verte, les Souliers rouges ; et tous ces titres inspirés par un détail vestimentaire du héros dans une version particulière ont un caractère accessoire et accidentel dans le récit. Et on voit l’erreur de ceux qui ont voulu trouver un sens symbolique à notre conte en partant du nom de l’héroïne coiffée en rouge en qui ils voyaient l’aurore, la reine de mai avec sa couronne, etc. La fillette, dans la plupart des versions, n’est d’ailleurs pas nommée; on dit : une petite fille, une petite, la piteta, etc…
http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/indcles.htm
Yvonne Verdier
A l’inverse, il est un motif qui, lui, est caractéristique de la version Perrault et est toujours absent des versions populaires, c’est celui de la coiffure de la fillette, le fameux chaperon rouge : ce serait un « trait accessoire, particulier à la version de Perrault », et « non un trait général sur lequel on puisse se fonder pour trouver un sens symbolique au conte »4. C’est l’occasion pour P. Delarue de balayer les interprétations qui reposent sur ce détail, telle la théorie mythologique défendue par Hyacinthe Husson pour lequel « cette adolescente au front couronné des lueurs de la lumière matinale est une aurore » qui, « en s’acheminant vers sa grand-mère c’est-à-dire vers les aurores qui l’ont précédée, est interceptée par le soleil dévorateur sous la forme d’un loup »5. Il vise également la thèse ritualiste de Saintyves qui s’appuie sur la coiffure rouge pour faire de la petite fille une reine de mai et situe l’histoire dans un contexte calendaire : l’héroïne serait une sorte de personnification du mois de mai, le loup qui la dévore une représentation de l’hiver, et le conte aurait été d’abord le commentaire d’un rituel de mai. Ce même argument est avancé par P. Delarue et repris par M. Soriano pour invalider la thèse psychanalytique de E. Fromm qui fonde sa théorie de la menstruation de la fillette sur le chaperon de velours rouge.
http://expositions.bnf.fr/contes/gros/chaperon/indcles.htm
Si c’est l’aspect illustration contemporaine de Perrault et de Grimm qui vous intéresse, vous pouvez regarder dans google images ou dans les éditions numérisés sur Gallica
http://www.stephaniebeneteau.com/images/illustrations/Rackham_chaperon_2_o.jpg>
En espérant que ces quelques pistes pourront vous aider, sinon, nous vous conseillons de poser votre question auprès du service de réponses à distance de la Bnf qui pourra sans doute vous en dire plus : Sindbad à l’adresse suivante :
http://www.bnf.fr/fr/collections_et_services/anx_sindbad/a.formulaire_sindbad.html
Cordialement,
Eurêkoi – Bpi (Bibliothèque publique d’information)
http://www.bpi.fr