Petite sélection de films sur la musique et l’amitié

Prouver que le punk n’est pas mort : tel est le projet de Bobo et Klara, deux collégiennes qui, du haut de leurs 13 ans, entendent bien frapper un grand coup dans l’industrie musicale des années 80, alors largement dominée par le disco. Après avoir engagé Hedvig, virtuose de la guitare classique, le petit trio tentera coûte que coûte de réveiller Stockholm. Ode pétillante et touchante à l’adolescence, “We are the best !” invite le spectateur à partager les premières rébellions de la jeunesse, mais aussi à ressentir, le temps d’un film, la force des liens amicaux et sentimentaux qui s’y nouent. Adapté du roman graphique de Coco Moodysson, l’épouse du réalisateur, ce film aura de quoi charmer les jeunes et moins jeunes, les pré-ados comme les grands enfants. Un grand bol d’air frais et de vitalité sur fond de riffs de guitare endiablés.

Un documentaire complètement rock’n’roll : ainsi pourrions-nous définir “Anvil !”, long-métrage consacré au groupe de heavy métal du même nom. Enrichi par de nombreuses archives et extraits de performances live, ce film nous emmène dans les coulisses du showbiz musical des années 80… Qu’on y connaisse la gloire ou la désillusion. L’amitié que se portent mutuellement Lips et Robb, les deux membres fondateurs du groupe, y est aussi flagrante que leur passion pour la musique. Anvil n’a d’ailleurs pas dit son dernier mot, puisque le groupe a sorti son vingt-quatrième album, “Impact Is Imminent”, en 2022. De quoi (re)découvrir leur univers musical !

Une comédie où l’on parle de rap, mais pas que : “Comment c’est loin” illustre avec finesse et humour les mille et uns soucis des jeunes trentenaires qui, à l’instar des Casseurs Flowteurs (nom de scène du duo formé par les rappeurs Orelsan et Gringe), peinent se considérer comme des “adultes accomplis”. Les amateurs de rap apprécieront tout particulièrement la bande originale du film, constituée de 18 morceaux du duo ; ces derniers ont tous réunis dans l’album “Comment c’est loin : l’Album du film”, certifié disque de platine en 2017. Le film n’est toutefois pas réservé aux spectateurs friands de ce genre musical : persévérance, procrastination, amitié, vie de couple, quête de sens et peur de l’avenir… Nombreux sont les sujets de réflexion soulevés par ce savoureux binôme, et dans lequel chacun, par conséquent, pourra se reconnaître.

S’il s’agit bien d’une teen-movie qui dépeint la jeunesse américaine des années 80, “Rose Bonbon” nous propose également de porter un regard critique sur l’inégalité de conditions entre les différentes classes sociales. L’affection toute particulière que John Hugues porte à ces thématiques (l’adolescence, les premiers amours, les groupes d’amis excentriques…) était déjà sensible dans “The Breakfast Club”, sorti un an avant “Rose Bonbon” et devenu depuis une des comédies cultes des années 80. Ajoutons également que l’actrice Molly Ringwald, au casting des deux films, a reçu le prix spécial du Silver Bucket of Excellence en 2005.

Ce film-documentaire met au jour la dégradation des rapports entre The Dandy Warhols et The Brian Jonestown Massacre, deux groupes de pop psychédélique qui, bien que proches à leurs débuts, deviendront peu à peu rivaux. Leurs trajectoires finiront par diverger radicalement, l’un et l’autre ne rencontrant pas le même succès. La narration du long-métrage est assurée en voix off par Courtney Taylor-Taylor, leader des Dandy Warhols, enrichissant ainsi le documentaire de son expérience personnelle et de son contact direct avec son concurrent. Toutefois, au-delà de la rivalité entre les deux groupes ennemis, subsiste un amour commun et sincère pour la musique, un amour parfois malmené par une industrie musicale exigeante et sans pitié.