Lire autrement, les meilleurs conseils d’Eurêkoi

Nous retrouvons Jacominus Gainsborough, le lapin héros de plusieurs œuvres de Rébecca Dautremer. Ce livre-ci nous offre l’occasion d’observer tout ce qui se passe autour de lui durant « une toute petite seconde ». Présenté sous la forme d’un leporello géant de plus de 2m, cet album est d’abord un magnifique objet-tableau qu’on peut passer des heures à observer. Si l’on veut pousser plus loin sa lecture et connaître les détails, il suffit de regarder le verso : chaque personnage est numéroté et, dans le livret qui accompagne la fresque, nous découvrons ce que font, pensent ou vivent plus de 100 personnages durant ce très court laps de temps. Ce livre est un bijou à appréhender de multiples façons.
Un conseil de la bibliothèque de Verviers.

Une journée sans mots, c’est l’histoire de vingt-quatre heures dans la vie de Monsieur Noir, employé dans une grande métropole : des soucis, de l’ennui, des rêves. Ce roman construit par Xu Bing, graphiste chinois, l’a été uniquement à partir de symboles, pictogrammes, émoticônes inventés ou universalisés. Pas un mot, uniquement des hiéroglyphes contemporains : Monsieur Noir cherche l’amour sur Internet et chaque lecteur peut traduire à sa façon les émotions qui le traversent. Voilà une expérimentation étonnante de la lecture pour le moins différente, qui rend une histoire banale presque amusante.
Une recommandation de la bibliothèque de Malmedy.

Album jeunesse sans textes où les dessins peuvent donner naissance à toutes sortes d’histoires, suivant l’inspiration de chacun.
Un conseil de la bibliothèque de Huy.

Le livre noir des couleurs est un album atypique à partager entre voyants et malvoyants. Thomas ne voit pas les couleurs. Alors, il les traduit en odeurs, émotions et nous transporte dans ses images mentales. Ce livre fait appel à nos sens : – la vue bien que ce livre soit entièrement noir, – l’ouïe par la poésie du texte, – le toucher par les écritures en braille et le relief des illustrations. Le livre noir des couleurs permet d’expliquer la malvoyance et de découvrir le braille et son alphabet. Et vous, voyants, comment percevez-vous les couleurs ? À associer au documentaire jeunesse : « À la découverte du braille : histoire et usages » de Marc Angelier.
Un conseil de la bibliothèque de Bertrix.

Récit autobiographique d’une jeune fille née dans une famille sourde et qui découvre à l’âge de 6 ans, lors de son premier jour d’école, que le monde est fait de mots, ce qui est un choc pour celle qui ne connaissait que la langue des signes. Elle tombe amoureuse de la langue et de toutes les possibilités qu’elle offre sans pour autant renier ses origines ni sa famille. Son récit est captivant, envoûtant et nous entraine dans une « culture » qu’on ne connaît que trop peu. L’auteure nous plonge dans une monde différent, enfin… différent pour nous qui entendons.
Une découverte proposée par la bibliothèque de Quiévrain.

Prenez soin de vous… ces derniers temps, cette phrase rythmait les fins de conversations ou de mails. Et c’est précisément, en d’autres temps, la dernière phrase d’un mail de rupture reçu par l’auteur. Artiste plasticienne, Sophie Calle fait de cette phrase, une contrainte, un exercice qu’elle propose à 107 femmes célèbres ou non, actrice, comptable, chanteuse, sexologue, commissaire de police, etc. Les expressions, d’abord rassemblées sous forme d’exposition, deviennent un livre : textes, chansons, films, photographies, autres langues et écritures , en braille par exemple : autant dire qu’il y a une multiplicité de lectures possibles qui se déclinent sur des supports différents. Sophie Calle réussit à faire d’un moment personnel douloureux une expérience collective d’une belle liberté. La lecture et l’écriture sont ici des passerelles pour l’intime, pour la vie, comme si l’art, la fiction n’étaient qu’un jeu pour lire le quotidien d’une autre manière.
Un conseil de la bibliothèque de Malmedy.

Adapté aux lecteurs Dys, cette première lecture est remplie d’humour et d’aventure (et d’un peu de suspense aussi). Éric Sanvoisin nous fait plonger dans un monde fantastique où la magie réside dans chaque chose et dans chaque personne. Un monde de partage où l’on comprend que lire permet voyager, que l’imagination est le plus merveilleux des professeurs ! Et grâce au travail fait pour l’adapter au public dys, personne n’est laissé sur le côté. En plus, on peut retrouver Odilon (notre petit héros) dans toute la collection du Buveur d’encre.
Un coup de cœur proposé par la bibliothèque « Au temps lire » de Quiévrain.

Lire autrement et pourquoi pas un album (chez les adultes)…. Amoureux. Un état‚ une chance‚ une surprise‚ un sentiment‚ une sensation‚ une émotion. L’amour se vit‚ l’amour se dit‚ l’amour se raconte‚ l’amour se partage‚ l’amour commence‚ l’amour se ternit‚ l’amour finit… parfois. Mais pas toujours. Il y a autant d’amours que d’amoureuses ou d’amoureux. L’amour unique‚ l’amour éternel‚ l’amour une seconde fois‚ l’amour et la famille‚ l’amour et la maladie. L’amour‚ thème éternel. Il y a de l’amour dans ces pages ! Quentin Gréban a attrapé l’amour dans ses pinceaux‚ Hélène Delforge l’a raconté dans ses phrases… Un magnifique album‚ grand format. (Babelio).
Un conseil de la bibliothèque de Sprimont.

Textes éclatés, encarts, textes multi-formes, lecture en plusieurs sens… Un vrai ovni littéraire !
Un OLNI (objet littéraire non identifié) repéré dans les rayons de la bibliothèque de Huy.

Et si le livre était fractionné au sens propre du terme ? 24 livrets composant un roman, ou plutôt un puzzle littéraire, celui d’Adélaïde-paysage. Lire autrement, c’est briser l’ordre en choisissant à l’aide d’une carte (format A1) la parcelle d’un monde imaginaire (chapitre) à explorer et faire un peu plus connaissance avec Adélaïde. Oui mais alors est-ce encore un livre ou est-ce un objet ? C’est autant un OLNU (objet ludique non usuel) qu’un OLNI (objet littéraire non identifié) qui sont les noms des deux collections dont fait partie cet étrange livre.
Une proposition hors des sentiers battus de la bibliothèque de Watermael-Boitsfort.

Histoire passionnée et passionnante de la rébellion (muette) envers une autorité machiste et raciste. Elisa défend la veuve et l’orphelin (et l’homme mi-poisson mi-lézard) en silence mais de façon percutante, elle nous démontre bien que ce n’est pas parce qu’on ne peut pas parler qu’on ne vaut rien ou que l’on n’a droit à rien. On aime le travail de Guillermo Del Toro sur son histoire mais surtout sur son héroïne. Un livre que je n’ai pas pu lâcher avant d’avoir tourné la dernière page.
Une suggestion de la bibliothèque « Au temps lire » de Quiévrain.

Cette histoire de loup permet de découvrir avec les yeux et les z’oreilles 20 langues du monde. Chaque page permet de découvrir une langue par son écriture. Une version sonore accompagne le livre afin d’entendre la sonorité de chaque langue. Ce livre permet la rencontre entre différentes culture, le partage d’une partie de chaque enfant. Il se lit ENSEMBLE pour apprendre à mieux se connaitre et accepter et positiver les différences car elles sont richesses.
Une suggestion proposée par les bonnes ondes de la bibliothèque de Bertrix.

L’auteure bruxelloise, elle-même dyslexique, se réapproprie le texte du Petit Prince de Saint Exupery. L’occasion pour le lecteur de comprendre comment fonctionne l’esprit d’un dyslexique face aux mots, au langage, l’œuvre originale étant ici enrichie d’illustrations et d’un marque page orné de codes couleurs permettant l’interprétation. Ainsi, le texte s’anime visuellement et s’étend dans les marges, sublimé d’une certaine façon par une relecture qui poursuit sa propre logique… On pourrait d’ailleurs rapprocher cette démarche de l’écriture sous contrainte et de l’Oulipo, quand la poésie et l’inventivité viennent contrebalancer les zones d’ombres (voulues ou pas) d’une œuvre déjà marquante au départ.
Un choix original de la bibliothèque de Watermael-Boitsfort.

C’est l’histoire incroyable de Lolly Pop, une fillette de 10 ans qui découvre dans son grenier un livre de recettes pour fabriquer des bonbons… magiques. Ceux-ci, une fois avalés peuvent vous donner l’apparence du Père Noël, traverser les murs ou même transformer une personne en dindon ! Et pour tester les recettes, quoi de mieux qu’un petit frère gourmand pour servir de cobaye ? Ni une, ni deux, Lolly Pop et sa meilleure amie se retrouvent apprenties magiciennes… De quoi regarder les bonbons à deux fois avant de les manger. Les intrigues sont bien menées, on a envie de gouter aux bonbons magiques et le côté un peu farfelu de Lolly Pop accentue le charme de l’histoire. Une attention toute particulière a été mise sur la police d’écriture et des grands caractères facilitent la lecture aux personnes dys-. Pour varier les plaisirs, le roman s’attarde sur l’écriture traditionnelle en passant par des textos/SMS. De plus, des illustrations accompagnent chaque page ainsi que des onomatopées (Biiiiip ! Zing ! Bam ! Clic !) pour donner du caractère et beaucoup d’action à l’histoire. Les mots les plus difficiles sont suivis d’une étoile que l’on peut retrouver dans le lexique en fin de livre. Les chapitres sont également indiqués en grands caractères suivis d’une illustration. L’ajout d’une phrase d’accroche donne vraiment envie de connaitre la suite, de quoi ravir les plus frileux-ses de la lecture ! Et de les rendre fier-e-s d’avoir lu un gros roman !
Un conseil de la bibliothèque de Mouscron.

Pourquoi on l’aime ? Pour son beau grand format tout d’abord… Pour les très jolies illustrations et son langage incompréhensif mais qui, au fil des pages, finit par se traduire et nous « émerveillir »… Bref, un album tout en douceur pour aborder les saisons, le temps qui passe, la transformation, la fin… et le renouveau !
Un coup de cœur de la bibliothèque Aux mille feuilles de Sprimont.