Le thème du partage dans 5 BD contemporaines

Les années 80, un ensemble d’immeubles gris, les grandes vacances scolaires… Voici le décor planté et partagé par ce groupe de pré-adolescents qui rivalisent d’imagination pour donner un sens à leur vacances… Leur amitié adoucit la dureté de leur quotidien. Sans misérabilisme, Peggy Adam nous partage leur quotidien entre bêtises cachées, amour rêvé et amitié sans faille… Le quotidien ça se partage !

Histoire d’amitié entre Adrien, un enfant vivant seul avec sa mère et Codine, un homme doté d’une force bestiale que tous redoutent. Cette bande-dessinée brosse le quotidien des classes pauvres de la Roumanie des années 1900. Les couleurs sont sombres, les visages des personnages sont émaciés. Seuls les dialogues, les moments et les regards partagés entre Codine et l’enfant apportent douceur et espoir. Grâce à Codine, Adrien découvre la nature, la nuit et surtout la complicité avec cet homme rejeté et craint de tous. Grâce à Adrien, Codine lui partage son histoire, sa douloureuse enfance, dont il a enfoui les plus sombres secrets en lui…

Pendant 1 an et demi, Vincent Djinda s’est rendu dans les locaux de l’association Femmes en Luth basée à Valence. Une association au sein de laquelle se retrouvent des femmes réfugiées. Progressivement, ces femmes lui ont partagé leur vécu : guerre, violence, souffrance… Après avoir quitté leur pays, elles tentent, grâce à cette association, de retrouver des instants de bonheur en partageant des moments de complicité au travers du théâtre, de la danse ou de la musique. Vincent Djinda nous partage leurs parcours souvent indicibles via le pinceau à l’encre et la peinture au lavis.

Cette bande-dessinée au titre mystérieux vous fera vivre l’histoire d’une amitié entre 2 garçons, dans le contexte de la Louisiane des années 30. Les premières pages démarrent par une scène d’agression. Les dessins sont sombres, les coups de poings pleuvent et la pluie ruisselle sur le corps ensanglanté d’un homme noir au sol. Mais quelle est l’origine de cette violente agression ? Les flash-backs nous dépeignent alors l’amitié entre Abe et Will. Abe est noir et doué pour la lecture. Will est blanc, rustre et mauvais élève. Cette bande-dessinée est violente, elle parle de haine, de racisme, mais nous amène également à réfléchir sur la transmission des idées par la famille et l’éducation.

Au fil des mois et des saisons, nous suivons la tendre amitié qui unit le narrateur, Troubs, et son voisin octogénaire, Raymond. Modestement, Raymond cultive un petit bout de jardin, discute avec quelques amis de son âge et chaque visite de Troubs présente, pour Raymond, l’occasion de boire un café, d’observer la nature, de parler de son évolution et de partager sa douce nostalgie. L’attachant vieillard partage, au fil des pages, son expérience de vie et son amour de la nature. On se surprend à contempler les illustrations qui dépeignent avec sérénité, douceur et une certaine nostalgie le temps qui passe et la nature qui change. Cette bande dessinée rappelle ô combien les personnes d’un certain âge peuvent nous partager de précieuses valeurs humanistes et écologiques.