Des romans sur l’école au XXe siècle

L’Orange de Noël (1982) est avant tout le récit d’un combat : celui de Cécile Brunie, une jeune institutrice tout juste sortie de l’école normale en 1913, bien décidée à remplir sa mission pédagogique malgré les tentatives d’intimidation du terrible abbé Brissaud. Mais c’est également l’histoire d’une rencontre et d’une amitié entre deux personnages féminins : Cécile, en effet, prendra sous son aile la jeune Malvina Delpeuch, dont le potentiel ne demande qu’à être libéré par le soutien bienveillant d’une alliée… Roman d’époque et de terroir, cet ouvrage replace ses personnages dans un contexte sociohistorique particulier, où interviennent religion, place de la femme, éducation et conflit guerrier. Les lecteurs conquis pourront prolonger leur escapade à Saint-Roch avec Les Demoiselles des écoles (1994) et Le Bal des célibataires (2005).

Avec ce roman de Marie-Paul Armand, nous quittons la Corrèze pour le Nord de la France. Nous y retrouvons Cécile, une jeune institutrice follement éprise de son marin Pierrot. Ce dernier, malheureusement, n’est guère favorable à ce que sa compagne embrasse cette profession… Sa fille Irène aura-t-elle plus de facilités, une trentaine d’années plus tard ? La maîtresse d’école interroge la place de la femme dans la société tout au long XXe siècle. L’emprise du conjoint, les difficultés rencontrées pour faire carrière, le poids de la famille, l’équilibre entre vie conjugale et vie professionnelle… Autant de thèmes soulevés par l’auteure à travers l’histoire d’une mère et de sa famille, des années 1920 aux années 1960.

Le « certif' », c’était le diplôme que recevaient les élèves français à la fin de leurs études primaires, de 1966 à 1989. Un examen qui, durant plusieurs décennies, n’était ouvert qu’aux meilleurs élèves de chaque classe : désignés par leurs professeurs, les candidats au certificat d’études concourent non seulement pour leur propre succès, mais aussi pour celui de leurs enseignants. Qui seront les heureux lauréats, et quel village profitera des retombées de leur réussite ? Michel Jeury nous invite à partager le quotidien de deux frères cévenols et de leurs camarades dans les années 1930 ; un quotidien rythmé par la compétition, les stratagèmes, l’amitié et les premiers amours. En bonus : des exemples d’exercices typiques de l’époque (corrigés en fin d’ouvrage) permettront aux lecteurs de se confronter aux épreuves du « certif' ».

Ces tranches de vie d’écolière ont suscité un véritable scandale en 1900 ! Claudine à l’école prend la forme d’un journal intime rédigé par une adolescente haute en couleurs, dans un style oral particulièrement novateur en ce début de XXe siècle. Son quotidien à l’école, ses camaraderies, ses rivalités et ses attirances, y sont restitués avec espièglerie et humour. Avec cette liberté de ton aussi déconcertante que savoureuse, Colette dresse dans ce roman le portrait d’une héroïne rebelle et libérée, en rupture avec les conventions de son temps.

Il n’est pas tous les jours facile d’être fils de parents instituteurs ; c’est du moins ce que le narrateur de La Communale nous laisse entendre. En se remémorant ses souvenirs d’écolier, le jeune garçon nous plonge dans l’ambiance inimitable des salles de classe des années 1930.

Ornella Perrugi est une jeune institutrice passionnée, dont la carrière débute dans les années 50. Après un premier poste dans une école à Ségalières, la jeune femme est mutée à Peyrignac, où elle rencontre son nouveau collègue Pierre. Ensemble, ils continueront coûte que coûte de travailler à l’épanouissement de leurs jeunes élèves, qu’ils soient assis en classe ou hors des murs de l’école. A travers l’histoire de ces deux professeurs, Christian Signol retrace l’évolution et les mutations qu’a connues l’école française tout au long de la deuxième moitié du XXe siècle.