Des romans qui traitent de la natation

Danny Kelly aurait pu être un grand champion de natation ; sa famille, la société, la vie, en ont décidé autrement. Rapidement surnommé le « Barracuda », ce lycéen issu d’un milieu modeste rêve de s’émanciper en devenant le meilleur nageur d’Australie. Ambition, hargne, honte, humiliation, identité en construction… Autant de sentiments et de thèmes qui ponctueront le parcours du jeune homme, de son ascension à sa déchéance. A travers la destinée singulière de son personnage, l’auteur dresse le portrait sans fards ni tendresse d’une société basée sur la discrimination, l’archaïsme et la rigidité sociale. « Nageur lui-même, Christos Tsiolkas décrit avec une minutie et un talent exceptionnels l’univers de la natation, cette bataille quotidienne, répétitive et démente pour gagner une poignée de centièmes de secondes » (France Info).

Dans le bassin de natation, Philomena est dans son élément. Fragilisée par un milieu familial marqué par le deuil, la jeune fille semble trouver dans sa discipline sportive le chemin de la rédemption. De la piscine du Kansas aux JO de Barcelone, l’ascension de la jeune fille est de fait fulgurante… Jusqu’à ce que le surmenage physique et psychique mette un terme prématuré à sa carrière. Comment se reconstruire après s’être complètement oublié ? Que reste-t-il d’un athlète lorsque celui-ci doit se forger un nouveau quotidien loin des championnats et des médailles ? Vers qui, vers quoi se tourner lorsque le poids de la vie nous oppresse ? C’est à toutes ces questions que Nicola Keegan tente de répondre dans ce premier roman aussi énergique que poétique. L’auteure signe « une emballante tragicomédie sportive » (L’Express) où se mêlent compétitions, drames familiaux et quête identitaire.

Dans ce roman surprenant, ponctué de rebondissements inattendus, la piscine est le cadre d’un événement déclencheur faussement anodin : M. Pipota, professeur d’anglais au collège de la Trinité, s’est fait vigoureusement chahuté par ses élèves dans le bassin de natation, frôlant de justesse la noyade. M. Saint-Exupéry se lance alors dans « une minutieuse enquête, avec interrogatoires et reconstitutions à l’appui » (La Revue des Ressources), afin d’identifier et punir les responsables de l’agression. Le censeur des études, toutefois, était loin d’imaginer les révélations et découvertes qui ponctueraient son investigation. Oscillant entre réalisme scolaire et situations rocambolesques, Yves Ravey livre une satire cinglante de notre système d’éducation tout en explorant les parts les plus sombres de la nature humaine.

Comment se construire en tant qu’individu lorsque l’on vient d’une famille chaotique et dysfonctionnelle ? Peut-on déjouer nos propres mécanismes d’autodestruction après n’avoir connu que la souffrance et l’instabilité émotionnelle ? Dans ce récit d’inspiration autobiographique, Lidia Yuknavitch revient non seulement sur sa jeunesse et son passé de nageuse professionnelle, mais également sur la naissance de sa seconde passion : l’écriture. Deux échappatoires libératrices que l’auteure analyse avec finesse et précision, au gré des confidences personnelles et des lueurs d’espoir.

Il est marin, elle est nageuse ; il sillonne les flots en bateau, elle les fend avec son corps. Si Marion et le narrateur partagent une passion commune pour l’océan, le couple révèlera pourtant ses fêlures le jour où l’officier maritime prendra conscience de son réel désir : se consacrer entièrement à la peinture. Ancré dans la presqu’île de Quiberon, ce drame sentimental en terres bretonnes sonde les difficultés de la vie conjugale tout en dépeignant fidèlement le charme du Morbihan. Une romance iodée qui séduira les amateurs d’art autant que les amoureux du grand large.

Ce roman de Marie Leymarie s’adresse davantage à un lectorat adolescent. On y découvre le parcours et les souffrances de Julien, 16 ans, nageur depuis l’âge de 9 ans. Après des débuts brillants, les performances du jeune garçon deviennent peu à peu insatisfaisantes. Entre les attentes colossales de sa mère, l’indifférence de sa copine, les exigences de sa coach Valérie et le déchirement de ses parents, le lycéen peine à garder la tête hors de l’eau. Avec ce portrait d’athlète accablé par la pression et les inquiétudes propres à l’adolescence, Marie Leymaire offre un récit sensible et puissant, centré sur la peur de l’échec et la construction de l’identité.