Belgique noire

Service de la lecture publique belge FWB

Pièce plongée dans l'obscurité

Le noir est la première couleur de notre drapeau, mais c’est aussi un terrain fertile pour nos auteurs de polars. De Liège à Bruges, découvrez les conseils de nos bibliothécaires.

image_pdfimage_print

L’Apparence du vivant

Publication:

Auteur(s): Charlotte Bourlard

Éditeur(s): Inculte

Résumé :

Une jeune photographe fascinée par la mort est engagée pour prendre soin d’un couple de vieillards, les Martin, propriétaires d’un ancien funérarium. Une maison figée dans le temps, dans un quartier fantôme de Liège, soustraite aux regards par une rangée de tilleuls. Captivée par ce décor, la jeune femme s’installe à demeure. Entre elle et madame Martin naît une complicité tendre, sous la surveillance placide de monsieur Martin. Lors de leurs promenades au bord du canal, on leur donnerait le bon Dieu sans confession. Ce serait bien mal les connaître. Madame Martin possède une collection d’animaux naturalisés, fruit d’un travail de toute une vie. Elle tient à enseigner son savoir-faire à sa protégée. La jeune femme apprend donc, patiemment, minutieusement, l’art de la taxidermie, sur toutes sortes de cobayes. Car un jour, elle devra être prête pour accomplir son Grand-Œuvre.

L’avis du bibliothécaire

Un roman noir qui pue la mort ! L’apparence du vivant, c’est la rencontre entre une jeune photographe obsédée par la mort et les Martin, un couple de vieillards qui possédaient jadis un funérarium. Elle est engagée pour prendre soin d’eux : monsieur Martin est paralysé après un grave accident et madame Martin a besoin de compagnie. Très vite, une tendre complicité s’installe entre la jeune fille et la vieille dame. On pourrait imaginer un conte de fées entre cette jeune fille à la famille dysfonctionnelle et ce couple sans enfants. Peut-être mais alors, d’un autre genre ! Madame Martin est férue de taxidermie et a entrepris de transmettre sa passion à sa nouvelle protégée même si pour cela, tous les moyens sont bons. Ensemble, elles vont donner l’apparence du vivant à ce qui ne l’est plus. Impossible de vous en dire plus sous peine de dévoiler l’intrigue mais L’apparence du vivant, c’est un roman puissant, à l’écriture crue et brutale.
Un roman noir passé sur la table de dissection littéraire de la bibliothèque d’Uccle.

Nom d’une pipe !

Les Folles enquêtes de Magritte et Georgette, tome 2

Publication:

Auteur(s): Nadine Monfils

Éditeur(s): Robert Laffont Éditions

Résumé :

C’était au temps où Bruxelles bruxellait… À l’arrêt du tram, le célèbre peintre René Magritte, chapeau boule, costume sombre et pipe au bec, a une vision étrange : une jeune femme en robe fleurie, debout à côté de son corps ! Il en parle à Georgette, son épouse, et immortalise la scène dans un tableau. Quelques jours plus tard, cette femme est retrouvée assassinée, avec une lettre d’amour parfumée dans son sac et un bouquet de lilas sous sa robe.

L’avis du bibliothécaire

Nadine Monfils a une plume qui ne laisse pas indifférent… Qu’on aime ou qu’on déteste, elle parvient à marquer les esprits tant son univers est décalé. Avec Les folles enquêtes de Magritte et Georgette, elle se lance dans le très à la mode « Cosy Murder » ou « policier en pantoufle » qui arrive à rivaliser avec les plus connus comme Agatha Raisin, Hamish McBeth, Petits meurtres et pâtisserie ou encore Le chat du bibliothécaire. Quoi de mieux que de retrouver le célèbre peintre dont les aventures sont écrites par l’une de ses admiratrices qui, grâce à ses recherches méticuleuses, peut se targuer de le faire revivre pour nous tous. Avec sa Belgique dans laquelle on a envie de se perdre et son humour décalé, Les folles enquêtes de Magritte et Georgette, parvient à nous tenir avec les 4 tomes actuellement parus.
Une série de polars décalés suggérée par la bibliothèque de Quiévrain.

Casse-tête à Cointe

Publication:

Auteur(s): Francis Groff

Éditeur(s): Weyrich

Résumé :

Juillet 2021. Il fait nuit sur les hauteurs de Liège. Un couple s’introduit clandestinement dans l’Observatoire de Cointe. Adeptes d’Urbex – l’exploration urbaine –, les deux jeunes gens s’enfoncent dans le dangereux labyrinthe abandonné des installations de la Société astronomique de Liège. L’aventure tourne court lorsqu’en passant au travers d’un plancher pourri, le garçon accroche un corps de femme dénudé, dissimulé sous des gravats. Détail sordide : la malheureuse n’a plus de tête ! En découvrant, comme tous les Liégeois, ce crime horrible, Stanislas Barberian est frappé par une coïncidence troublante : lui-même séjourne dans la Cité ardente pour travailler sur l’histoire de… la guillotine ! En compagnie d’un chroniqueur judiciaire de La Meuse, le bouquiniste carolo-parisien va se mêler de l’enquête à sa manière, avec cet humour souvent féroce qui fait tout son charme…

L’avis du bibliothécaire

Pourquoi ce livre ? Parce qu’il se passe dans ma ville ! Mais aussi et surtout parce que j’ai passé un moment particulièrement agréable en le lisant. Ancien journaliste, Francis Groff situe très précisément tous les déplacements de son héros et met un point d’honneur à donner des informations vraies sur l’histoire et la localisation des lieux intervenant dans son récit… Instructif, jamais ennuyeux, sérieusement mais légèrement mené, le récit est très bien étayé, et l’histoire est cohérente.
Un polar liégeois sous la loupe des enquêteurs de la bibliothèque de Sprimont.

Manger Bambi

Publication:

Auteur(s): Caroline de Mulder

Éditeur(s): Gallimard

Résumé :

Bambi, quinze ans bientôt seize, est décidée à sortir de la misère. Avec ses amies, elle a trouvé un filon : les sites de sugardating qui mettent en contact des jeunes filles pauvres avec des messieurs plus âgés désireux d’entretenir une protégée. Bambi se pose en proie parfaite. Mais Bambi n’aime pas flirter ni séduire, encore moins céder. Ce qu’on ne lui donne pas gratis, elle le prend de force. Et dans un monde où on refuse aux femmes jusqu’à l’idée de la violence, Bambi rend les coups. Même ceux qu’on ne lui a pas donnés.

L’avis du bibliothécaire

« De toute façon, rien n’est grave et Bambi a des ailes poussées. C’est ça la liberté : s’en tirer gratos puis galoper dans la night et rigoler fort. » Ce roman, c’est quitte ou double ! Soit on l’adore, soit on le déteste et souvent, pour les mêmes raisons ! C’est trash, cru et plein de rage dès les premières pages. Bambi est une petite ravissante de 15 ans, aux yeux de biche, toute menue, à peine éclose, qui, armée de son corps et d’un sig sauer, ultime vestige paternel, écume les sites de rencontre à la recherche de sugars daddies, de vieux riches dégueulasses, amateurs de chair fraîche. Les prédateurs l’ignorent encore mais ils se retrouveront à leur tour chassés, violentés et détroussés. Bambi est en colère contre les hommes, contre sa mère ravagée par l’alcool, contre la société, le système, TOUT ! Sa vengeance est impitoyable. Le titre, déjà, annonce subtilement la couleur en invoquant le héros de notre enfance. Manger Bambi est donc un roman ultraviolent, assorti d’un bel exercice de style. Caroline De Mulder a en effet opté pour une écriture brute à base d’argot dont on imagine la rythmique hachée et agressive. Un peu déroutant de prime abord mais l’ensemble fonctionne à merveille. Et surtout, il s’en dégage finalement une certaine poésie troublante. L’autrice nous offre la voix de ces jeunes filles révoltées, les laissées pour compte, suffisamment désespérées pour commettre des actes odieux. Une réflexion intéressante sur le statut de victime et les actes qu’on s’estime en droit de commettre en réparation. Un coup de ❤ inattendu ! Une double recommandation noire des bibliothèques d’Uccle et de Huy.

Le carré de la vengeance

Publication:

Auteur(s): Pieter Aspe

Éditeur(s): Albin Michel

Traducteur(s): Emanuèle Sandron

Résumé :

« Van In : ce flic-là, vous allez l’adorer ! Un sale caractère, aucun sens de la hiérarchie, un humour caustique… cet amateur d’art, de cigares, de bière et de jolies femmes (et plus particulièrement Hannelore Martens, substitut du procureur) n’a pas son pareil pour déjouer les affaires les plus tordues. Bruges, la mystérieuse : Bruges, c’est SA ville. Elle ne peut rien cacher à Van In. Un véritable phénomène d’édition les enquêtes du commissaire Van In sont aujourd’hui aussi célèbres en Belgique (1 million d’exemplaires vendus) que celles du commissaire Brunetti de Dona Leon à Venise ou celles de l’inspecteur Rebus de Ian Rankin à Edinburgh. » Résumé provenant de Google Books http://books.google.be/books/about/Le_carr_de_la_vengeance.html?id=DSgaOAAACAAJ&redir_esc=y

L’avis du bibliothécaire

Avec le titre de ce roman, le tout premier des aventures du commissaire Van In, Pieter Aspe ne laisse guère la place à la surprise… On y parlera de vengeance ! Ce qui nous captive avec cet ouvrage c’est la plume de l’auteur, elle est fluide et tellement prenante que même le plus insignifiant des détails nous semble de la plus haute importance ! Pieter Aspe ne nous lasse jamais, il est au polar ce que Zola est au naturalisme. On avance de rebondissement en rebondissement jusqu’au dénouement final qui me laisse, encore 12 ans après, le sentiment d’avoir lu une pépite de la littérature policière.
La bibliothèque de Quiévrain vous conseille de découvrir La Venise du Nord sous un angle noir…

Les Fêlures

Publication:

Auteur(s): Barbara Abel

Éditeur(s): Plon

Résumé :

Qui est le véritable meurtrier d’un être qui se suicide ? Lui, sans doute. Et puis tous les autres, aussi. Quand Roxane ouvre les yeux, elle sait que les choses ne se sont pas passées comme prévu. Martin et elle formaient un couple fusionnel. Et puis, un matin, on les a retrouvés dans leur lit, suicidés. Si Roxane s’est réveillée, Martin, lui, n’a pas eu sa chance… ou sa malchance. Comment expliquer la folie de leur geste ? Comment justifier la terrible décision qu’ils ont prise ? Roxane va devoir s’expliquer devant ses proches, ceux de Martin, et bientôt devant la police, car ce suicide en partie raté ne serait-il pas en réalité un meurtre parfait ? Que savons-nous réellement de ce qui se passe au sein d’un couple ? Au sein d’une famille ? Que savons-nous des fêlures de chacun ?

L’avis du bibliothécaire

Lorsqu’un couple fusionnel tente de mettre fin à ses jours mais que l’un des deux survit, qui est responsable ? Celui qui survit, celui qui n’a peut-être pas eu le cran d’aller jusqu’au bout ou même celui qui n’avait peut-être jamais eu l’intention de mourir ? Ou celui qui est mort et abandonne l’autre aux questions des proches et des enquêteurs ? L’auteure vous entraine dans un roman choral où tour à tour les protagonistes auront une chance de s’expliquer. Et chez Barbara Abel les apparences sont presque toujours trompeuses…
Un conseil noir de la bibliothèque de Malmedy.

Je t’aime

Publication:

Auteur(s): Barbara Abel

Éditeur(s): Belfond

Résumé :

Rien n’est plus proche de l’amour que la haine. Après un divorce difficile, Maude rencontre le grand amour en la personne de Simon. Un homme dont la fille, Alice, lui mène hélas une guerre au quotidien. Lorsque Maude découvre l’adolescente en train de fumer du cannabis dans sa chambre, celle-ci la supplie de ne rien dire à son père et jure de ne jamais recommencer. Maude hésite, mais voit là l’occasion de tisser un lien avec elle et d’apaiser les tensions au sein de sa famille recomposée. Six mois plus tard, Alice fume toujours en cachette et son addiction provoque un accident mortel. Maude devient malgré elle sa complice et fait en sorte que Simon n’apprenne pas qu’elle était au courant. Mais toute à sa crainte de le décevoir, elle est loin d’imaginer les effets destructeurs de son petit mensonge par omission… Ceci n’est pas exactement une histoire d’amour, même si l’influence qu’il va exercer sur les héros de ce roman est capitale. Autant d’hommes et de femmes dont les routes vont se croiser au gré de leur façon d’aimer parfois, de haïr souvent. Parce que dans les livres de Barbara Abel, comme dans la vie, rien n’est plus proche de l’amour que la haine…

L’avis du bibliothécaire

Avec ce roman, Barbara Abel nous emmène très loin des scènes de crime dont elle a l’habitude pour nous plonger dans un thriller plus intimiste au sein d’une famille recomposée où, avec la justesse d’un scalpel, elle nous dresse le portrait de ses personnages dont les chemins vont se croiser. Jusqu’où est-on prêt à aller par amour ? Si le roman commence par un (ou plusieurs) « je t’aime », la référence au titre s’arrête là, chaque chapitre s’enfonçant un peu plus dans les dérives de l’amour et aux portes de la haine car « Rien n’est plus proche de l’amour que la haine ».
Un thriller suggéré par la bibliothèque de Quiévrain.

Film, roman, BD, série... Nous sommes là pour vous aider à choisir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *