Albums jeunesse poétiques à partir de 5 ans

Avec pour tout bagage un sac, monter dans une barque et traverser la mer. Voir défiler les jours et les nuits, dans l’attente d’un lieu hospitalier. Braver les éléments et pour tenir, se raccrocher aux souvenirs et à la poignée de la terre quittée à contrecoeur.Rebecca Young et Matt Ottley ont travaillé de concert ce magnifique album pour la jeunesse. Le héros de cette Odyssée est un enfant auquel les jeunes lecteurs pourront s’identifier. Par son intermédiaire, ils toucheront du doigt la solitude et la peur ressenties par les migrants sur des bateaux de fortune, l’espoir d’une vie meilleure qui, malgré tout, continuera à les habiter. Le langage poétique et les illustrations pleines pages faciliteront cette identification.
Ne dit-on pas qu’un bon livre pour enfant est un bon livre pour adulte ? Je confirme, celui-ci en est un exemple type !

On aurait pu tout aussi bien l’appeler « Après la pluie, le beau temps ! »Belle idée de faire un album sur les larmes ! Bien que destiné à un public enfant, il parlera tout autant aux adultes… Qui n’a jamais pleuré ?Les phrases poétiques forment comme une couche protectrice ancrée dans la vie, celle qui connaît des hauts et des bas.Les textes et les illustrations de ce livre se répondent parfaitement. Et pour cause ! Sibylle Delacroix en est à la fois l’auteure et l’illustratrice ! Pour elle, les larmes ne sont pas toujours à catégoriser du côté de la tristesse. Elles sont l’expression de nos émotions et peuvent nous aider à repartir d’un bon pied. Alors, quoi de mieux pour conforter son point de vue, qu’adjoindre du vert au crayon gris de ses illustrations ?C’est un album à hauteur d’enfant agréable à raconter. Les petits pourront s’identifier aux situations vécues par des enfants de leur âge, et tout comme eux continuer leur chemin.

Je me souviens, alors que j’étais enfant, des cris de joie que je poussais quand il neigeait. On courrait dehors pour des batailles sans fin de boules de neige. Puis vint un moment où la neige ne m’amusait plus guère. Quand elle s’installait, j’avais tendance à faire la tête tant elle contrecarrait mes projets.
La découverte de cet album a été pour moi un vrai coup de cœur. Je ressens un certain attendrissement pour cet enfant tout à sa joie des signes avant-coureurs de la neige qui, oui il en est certain, va bientôt tapisser la ville !
L’humeur des adultes est du genre maussade. La neige ne s’installera pas aujourd’hui, ils en sont persuadés. Je me demande alors ce qui les tracasse.
L’enfant déambule dans les rues. Il ne se laisse pas gagner par la tristesse environnante et le gris du ciel. Serais-je la seule à qui il communique son enthousiasme ? Certes non, son chien et les personnages de nursery rhymes présents dans l’histoire s’en trouvent eux aussi revigorés !
Cet album est pour moi un incontournable de la littérature jeunesse. Une douceur ouatée s’en dégage. De la poésie à l’état pur ! J’éprouve un réel plaisir à le partager à l’enfant qui, j’en suis certaine, continue à vivre la neige comme un instant magique.

L’enfant m’apporte un livre que je ne connais pas. « Où tu lis toi ? » C’est un titre qui me renvoie à mon expérience. Il me parle et m’interroge. Je m’installe confortablement avec l’enfant auprès de moi. Une à une, je tourne les pages et je lis à haute voix.
La poésie suinte des mots. Elle accentue le côté extraordinaire de situations qui l’étaient déjà. Les illustrations renforcent encore cet aspect, me renvoyant à mon enfance perdue.
C’est la première fois que l’auteure et l’illustratrice collaborent. Une réussite ! Je prévois déjà, une fois seule et dans ma bulle, de me réapproprier cet album pour en détailler chaque image. J’imagine très bien l’enfant actuellement près de moi en faire de même.
Je ne sais pas ce que l’enfant ressent alors que nous découvrons ensemble cet album. En ce qui me concerne, je me sens en connivence avec celui pour qui je lis. Moment magique où plus rien n’existe autour de nous, si ce n’est l’ouverture vers un imaginaire sans fin…
Et toi, Où tu lis toi ?

Porter un coquillage à son oreille pour écouter la mer, n’est-ce pas le rêve des petits, des grands et des poètes ?
Les éditions Rue du monde proposent aux enfants de s’approprier un poème de Maurice Fombeure, un homme né au tout début du vingtième siècle. Edité dans un petit format, ce poème est évocateur. L’imaginaire tout en couleur d’Evelyne Mary, l’illustratrice, lui fait écho avec brio. Ainsi, on peut écouter la mer !
C’est un livre facile à transporter. Tout en tournant les pages, l’enfant se laissera bercer par la voix de l’adulte. L’adulte, quant à lui, déclamera un à un, et parfois avec une pointe d’émotion, les mots évocateurs.
Je m’en souviens. Et vous, vous souvenez-vous de ce poème écrit par Claude Roy, un contemporain de Maurice Fombeure ? Je le connais encore par coeur. Il traitait du même thème et était connu sous le même titre « Le Coquillage. »