Combien de temps fallait il environ pour aller de Paris à Madrid en calèche au début du 18ème siècle?

Calèche vintage
Buggy-FABIANNE SIBBIO de Pixabay

Bibliothèque publique d’information, notre réponse du 07/05/2019.

Il est difficile de vous donner précisément la durée d’un tel trajet mais il est très ludique de travailler sur une estimation.

De nombreuses conditions  interfèrent dans ce type de calcul:  (état de la route, obstacles naturels, frontière …)

Voici quelques documents qui vous permettront d’approcher un ordre de grandeur :

Nous avons traité par le passé une question similaire, le temps de trajet entre Paris et Bordeaux au moyen-âge à cheval 
 (On pouvait considérer qu’une moyenne entre  30 km au minimum et 60 km au maximum par jour était possible)
https://www.eurekoi.org/comment-evaluer-la-distance-et-le-temps-pour-parcourir-paris-bordeaux-au-debut-du-xiie-siecle-en-cheval-charrettes-et-chariots-merci/

Voici quelques documents qui nous donnent quelques précisions dans la durée moyenne d’un trajet entre différentes villes :

Pour la France :

La France économique et sociale au XVIIIe  siècle
Henri Sée. Paris, Armand Colin, 1946.  (ouvrage en ligne)
Voici un extrait en  p.100 qui  précise le temps de trajet de paris vers les grandes villes de France :

Considérons maintenant la durée des voyages. Dans les soixante premières années du XVIIIe siècle, elle est encore assez longue. Il y a, à cet égard, un progrès assez notable à la fin de l’ancien régime. Il est dû, en partie, aux efforts de Turgot, qui essaya d’améliorer le service des diligences et messageries, en le détachant du bail des postes et en le concédant, en régie, à un directeur concessionnaire. La réforme, il est vrai, fut éphémère ; éphémère aussi la vogue des nouvelles voitures, appelées turgotines. Cependant, à partir de 1776, les voyages par diligences deviennent plus rapides : de Paris à Lyon, on ne met guère plus que 5 jours (on en mettait 10 au XVIIe siècle) ; à Bordeaux, 6 ; à Lille, 3 (au XVIIe , 4) ; à Marseille, 11. Les chaises de poste sont plus rapides, mais pour en user il faut être vraiment riche. (…)

Voyager en France au temps de la poste aux cheveux 
publié par le Comité pour l’histoire de la Poste française nous donne également des informations sur les temps de trajet (donnée équivalente).

Voici un ouvrage disponible à la Bibliothèque nationale de France :
Les transports de 1610 à nos jours : actes du 104e Congrès national des sociétés savantes, Bordeaux, 1979, Section d’histoire moderne et contemporaine
Paris : Bibliothèque nationale, 1980.

Pour l’Espagne, voici quelques précisions :

Los viajes antes de la era industrial= Voyage avant l’ère industrielle :  (extrait traduit) 

À ce moment-là, un voyageur léger qui voyageait sans les obstacles causés par un déplacement en groupe pouvait atteindre 25 km / jour. Cette vitesse pourrait être légèrement améliorée par un homme voyageant avec un cheval décemment soigné, pouvant atteindre 33 km / jour. (…)Cette vitesse a été atteinte par le service postal ordinaire pour le public établi par Philippe II à la fin du XVIe siècle. À l’aide d’une taxe payée par les utilisateurs du courrier, d’une valeur de deux reais par once de correspondance, il a conçu un transport «urgent» pouvant atteindre 100 km / jour
De cette façon, une lettre qui a quitté Madrid pourrait arriver dans quatre jours à Valence, dans une semaine à Barcelone et dans un peu plus de deux semaines à Bruxelles.

Des récits  de voyage à partir de Gallica :

Gallica est la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France et de ses partenaires.
 En libre accès depuis 1997, elle regroupe plus de 5 millions de documents (des livres au format Epub, des journaux, des revues, des images, des enregistrements sonores, des cartes, des manuscrits et des vidéos).

Voyage à Madrid : (août et septembre 1826) 
Adolphe Blanqui. Paris : Dondey-Dupré père et fils, 1826 

Voyage en Espagne. Tras los montes
Théophile Gautier. Paris : Laplace, Sanchez et Cie, (1873) 

Gallica vous propose un choix de documents sur Madrid : un ouvrage sur la ville et ses monuments, un récit de voyage de Théophile Gautier, un plan du XVIIIe siècle, et aussi des photographies anciennes de la capitale espagnole et des gravures de Gustave Doré. Les Sélections proposent un accès direct aux cartes d’Espagne, ainsi qu’au fonds photographique de la Société de géographie concernant le pays.

Cordialement,

Eurêkoi – Bibliothèque Publique d’Information
www.bpi.fr