Bibliothèque municipale de Lille – notre réponse du 16/02/2022.
Parmi les produits culturels venant du Japon, le Tokusatsu désigne au sens large les films et les séries s’appuyant sur des effets spéciaux qu’il s’agisse d’histoires avec des monstres géants (kaijû eiga) ou des super-héros.
Le mot Tokusatsu est une contraction des mots « tokushû satsuei » qui signifient « effets spéciaux« . C’est donc un terme générique qui désigne un genre cinématographique (films et séries à effets spéciaux).
Mais au-delà de cette première approche, de quoi s’agit-il, plus exactement ?
Pour une définition plus précise
- Le Tokusatsu : glossaire d’un genre (très) populaire dans le Journal du Japon du 19/01/2021.
Présentation de ce glossaire :
« Au-delà des biens connus animés et mangas, la culture populaire japonaise s’étend sur des terrains qui nous restent encore obscurs malgré leur longévité et popularité dans l’archipel. Intéressons-nous ici à l’un deux, le bien nommé tokusatsu. Ce terme est un fourre-tout qui englobe aussi bien les films que les séries…
Journal du Japon s’est donc attelé à la réalisation d’un glossaire non-exhaustif des sous-genres et variations, avec une présentation rapide et une œuvre à chaque fois, pour mieux cerner ce terme que l’on entend de plus en plus, synonyme d’une fascination toujours grandissante pour les arts nippons. » - En vidéo : « L’équipe HeroShock s’associe à celle de Radio-Animes afin de proposer des vidéos de 5 minutes qui sont diffusées dans l’émission Apérotak. Nos vlogs sont diffusée toutes les 2 semaines sur leurs multi-plateformes afin de promouvoir le genre Tokusatsu auprès de personnes qui ne connaissent pas ou peu ce genre de production japonaise. »
Origine du Tokusatsu
Sur l’origine, il semble établi que tout a débuté en 1954 avec le film Godzilla réalisé par Ishiro Honda et dont les effets spéciaux caractéristiques du genre Tokusatsu (animation en volume, maquettes, costumes, vraies explosions, etc.) sont dus à Eiji Tsuburaya. Ce film séminal donne naissance à la fois au genre spécifique de « film de monstre » (kaijû eiga) et plus généralement aux productions s’appuyant sur des effets spéciaux à la façon de Eiji Tsuburaya : le Tokusatsu.
Des ouvrages
Ishiro Honda : humanisme monstre de Fabien Mauro, Éditions Rouge profond, 2018.
Présentation :
« En 1954, Godzilla envahit les écrans de l’archipel nippon et fait triompher un nouveau genre cinématographique : le kaiju eiga (films de monstres géants). Propulsé comme spécialiste de la science-fiction, Ishiro Honda livre une œuvre où l’espèce humaine affronte les kaiju (Rodan, La Guerre des monstres, Mothra contre Godzilla) et les menaces venues de l’espace (Prisonnières des Martiens, Gorath, Les envahisseurs attaquent), avant de subir elle-même des mutations irréversibles (L’Homme-H, The Human Vapor, Matango). Même si l’ombre du champignon nucléaire domine, son importante filmographie se nourrit d’espoir et d’utopies (Latitude Zero, Les envahisseurs attaquent), l’imposant comme un artiste de l’anticipation et de l’apocalypse captant les incertitudes de son peuple à une époque de changements. Premier ouvrage français consacré au maître japonais, dont la vie et son travail au service du septième art sont minutieusement restitués, ce volume comprenant plus de quatre cents illustrations se clôt sur plusieurs entretiens réalisés avec d’anciens collaborateurs du cinéaste. »
Kaiju, envahisseurs et apocalypse : l’âge d’or de la science-fiction japonaise
Fabien Mauro, Aardvark éditions, 2020.
Présentation de cet ouvrage par Romain Leclercq, eastasia.fr, le 26/09/2020 :
« La première question que l’on se pose lorsque l’on découvre le livre, c’est par où commencer dans la découverte de cette mine d’or cinéphile. En effet, le livre offre au lecteur deux possibilités : soit on remonte le temps et on suit chronologiquement l’évolution de ce cinéma (on commence en 1949, le voyage se terminera dans les années 80), soit on peut directement se rendre aux gros chapitres qui intéresseront plus que d’autres.
Dans ce cas, il y a l’embarras du choix. Dans le désordre, on citera par exemple le kaiju-eiga, le film catastrophe, les invasions extra-terrestres ou bien encore l’homme invisible et le justicier en collants issu du tokusatsu. Chaque partie déborde de récits passionnants sur les œuvres phares de chacune des catégories, entre restitution dans le contexte social et économique de l’époque, souvenirs d’intervenants et anecdotes de tournage (quand les intentions nobles des metteurs en scène viennent s’écraser contre les obligations des studios), sans oublier les incontournables dessous des effets spéciaux. »
Des podcasts
Âges sombres et salles obscures, épisode 5 de la série « L’Histoire sur grand écran », émission Le Cours de l’histoire de Xavier Mauduit, France culture, 15/05/2020.
Extrait :
« Monstres, invasions extraterrestres, projets scientifiques fous et apocalypses ont peuplé les écrans dès la fin du Second conflit mondial. Comment le cinéma de science-fiction s’est-il fait l’écho des inquiétudes du siècle ? »
Godzilla : Roi des Monstres ? avec Fabien Mau par Yoan Orszulik et Kor Wentemn, Les Intergalactiques, 02/09/2021, 9ème édition.
Présentation :
L’être qui est à l’origine d’un genre cinématographique tout entier, le kaiju eiga (films de monstres géants), mérite donc toute notre attention pour cette édition des Intergalactiques tournée vers l’Autre, surtout quand celui-ci est de cette taille et que nous avons le plaisir de recevoir Fabien Mauro, auteur de l’indispensable Ishiro Honda : Humanisme monstre (Éditions Rouge Profond) et Kaijû, Envahisseurs & Apocalypse (Aardvark Éditions).
Pour aller plus loin…
Un livre qui semble une référence importante sur le Tokusatsu mais non encore traduit de l’italien :
Tokusatsu: I telefilm giapponesi con effetti speciali dalle origini agli anni Ottanta de Massimo Nicora, Editrice: La Torre.
La Bibliothèque parisienne François Truffaut, spécialisée en cinéma, possède quelques ouvrages sur le Tokusatsu dont :
Terror of the lost Tokusatsu films : from the FIles of the big book of Japanese giant monster movies de John Lemay, Bicep Books, 2019.
Eurêkoi – Bibliothèque municipale de Lille