Cameroun : Le « bamiléké » est-il une langue ?
Bibliothèque publique d’information – notre réponse actualisée le 27/07/2021.
Le Bamiléké est à la fois le nom de l’ethnie et de la langue parlée.
Les Bamilékés sont un peuple d’Afrique centrale habitant la région nord-ouest du Cameroun et sont connus pour être l’une des ethnies les plus importantes du pays.
Sélection de documents sur l’ethnie des Bamilékés et leur langue.
L’ethnie des Bamilékés
Reportage vidéo sur l’ethnie des Bamilékés
Le bamiléké : une langue sans dialecte commun
Selon le linguiste Dieudonné Toukam, le proto-bamiléké, langue unique du peuple du même nom, disparait progressivement au profit d’un « bamiléké bafoussam » et du « bamoun ».
Parlons bamiléké. Langue et culture de Bafoussam
Dieudonné Toukam, Éditions L’Harmattan, 2009.
Résumé :
« Le bamiléké-bafoussam, base des langues bamiléké actuelles, est la variante parlée principalement à Bafoussam au Cameroun. L’ouvrage décrit la langue, donne des éléments de conversation courante et présente les faits les plus importants de la culture. Mais c’est la profondeur de l’étude grammaticale et phonétique qui constitue toute la valeur ajoutée de ce livre. Des lexiques, qui englobent divers domaines, complètent ces informations et légitiment les particularités orthographiques et lexicographiques de la langue. »
Contribution à l’étude de la langue bamiléké par Ad. Lager, Journal des Africanistes, Année 1932, pp. 209-227.
Extrait :
« Le fait primordial est l’absence complète d’un dialecte commun bamiléké, aussi bien sous la forme d’un dialecte
supérieur imposé par la. force ou la commodité, que sous celle d’une sorte de super-langue empruntant des éléments aux divers sous-groupes. Il n’est point douteux qu’un fonds commun de racines existe, mais les différences de prononciation ou même de formes sont telles que,- souvent, des gens de villages différents ne se comprennent entre eux que par le truchement du pidgin english. »
Ce travail nous a été communiqué par M. Labouret, directeur de l’Institut des langues et civilisations africaines.
Dictionnaire phonétique bamiléké et proverbes : clés pour la compréhension
Lucien Fotso Tuekam Tekapta, Éditions L’Harmattan, 2016.
Résumé :
« Cet ouvrage propose la traduction en langue française de plusieurs mots et expressions des langues bamilékés. Les mots sont écrits pour faciliter leur prononciation. Des proverbes bamilékés avec leur traduction et leur signification sont également proposés. » ©Electre 2016
En ce qui concerne la langue écrite et parlée des Bamiléké, des précisions sont données dans l’article Cameroun : traitement des membres de l’ethnie des Bamiléké par les autorités; langue écrite et parlée des membres de cette ethnie, refworld.org, le 08/12/2020.
Extrait :
« Le bamiléké est l’une des 300 langues ou dialectes du Cameroun, pays d’Afrique centrale de 13,6 millions d’habitants (chiffres de 1996), ayant pour capitale Yaoundé. Les langues officielles sont le français et l’anglais. Le bamiléké est parlé par l’ethnie du même nom (environ deux millions de locuteurs). »
(…)
« Le bamiléké, bien qu’étant une langue orale plus qu’écrite, est doté d’un alphabet latin compliqué de nombreux signes destinés à le rendre phonétiquement plus rigoureux et composé de 31 consonnes, 3 semi-voyelles et 10 voyelles à l’orthographe encore très changeante. »
Pour aller plus loin…
Histoire et anthropologie du peuple bamiléké
Dieudonné Toukam, Editions L’Harmattan, 2010.
Résumé :
« Le présent essai est, d’une part, un droit d’éclairage face aux nombreuses interprétations concernant l’origine réelle des Bamiléké, peuple autochtone de l’Ouest et du Nord-Ouest Cameroun notamment. Groupe de Baladis d’Egypte partis des berges du Nil vers le IXe siècle, il s’agit d’un peuple non bantou, entouré de Bantous. La vérité brute sur les origines et l’anthropologie du peuple bamiléké a reposé d’abord sur la tradition orale, résultant de récits étiologiques, de récits historiques, de souvenirs personnels, de commentaires explicatifs, de témoignages, de notes occasionnelles, de proverbes, de l’onomastique, de chansons populaires, de codes et symboles, et d’assertions et autres informations d’ordre généalogique et dynastique, etc. Une vérité brute qui sera confirmée par la rencontre des Baladis et des écrits les concernant, ainsi que par le parcours d’une partie de la probable trajectoire des Bamiléké depuis l’Egypte jusqu’au pays tikar. D’autre part, l’ouvrage se propose de projeter un spectre lumineux sur quelques aspects de la civilisation des Grassfields, et en particulier de Bafoussam, chantre du pays bamiléké : chefferies, sociétés secrètes, rites initiatiques, cosmogonie et spiritualité, malédiction, médiumnité, perception de la famille, du mariage et de la mort, modes de vie et de pensée, etc. »