Bibliothèques publique d’information, notre réponse du 28/08/2018.
– Prisons pour femmes
Marie-Andrée Bertrand. Editions du Méridien, 1998
Présentation de l’ouvrage : « Les recherches antérieures ont conclu que les centres de détention pour femmes à travers le monde présentaient cinq problèmes majeurs : 1 – l’absence discriminatoire de programmes de formation et de travail ; 2 – des mesures de sécurité excessives ; 3 – des édifices qui ne permettent pas le classement des détenues ; 4 – la rareté d’unités pour les mères et les enfants ; 5 – une localisation des établissements carcéraux qui contribue à la dislocation des liens familiaux. Plus important encore, la majorité des femmes emprisonnées pourraient être » gardées » autrement. Les cinq auteurs de Prisons pour femmes ont étudié vingt-quatre prisons dans huit pays différents, les unes fermées, les autres ouvertes, observant des unités pour les mères et les enfants (en Allemagne, en Finlande et en Grande-Bretagne) ; des prisons entièrement mixtes (au Danemark) ; des ateliers et des classes mixtes (en Allemagne et en Finlande) ; des programmes d’études complets et interactifs (au Minnesota et en Angleterre), trois prisons autogérées (au Danemark et en Angleterre), le recours généralisé à la prison ouverte (au Danemark). La conclusion est simple : 1 – 85 % des condamnées pourraient être » gardées » autrement qu’en prison fermée ; 2 – il existe des mesures rendant moins inéquitables les conditions de vie des femmes en prison ; on les trouve réunies à la Prison de Shakopee, au Minnesota. Si l’emprisonnement s’impose, la preuve existe qu’on peut le faire mieux, à moindre coût et avec de meilleurs résultats. »
– Cet ouvrage est un classique des sciences humaines, considérée comme un des ouvrages de référence sur les prisons pour femmes.
– Des prisons et des femmes
Gisèle Ginsberg. Editions Ramsay, 1992
Présentation de l’ouvrage : « Elles sont 2 000 détenues dans les prisons françaises, 2 000 qui vivent l’enfermement au quotidien. Entièrement programmée, leur existence s’abîme dans une routine qui, heure après heure, jour après jour, dilue la seule liberté qui leur reste : celle de penser. Chacun de leurs gestes est épié, leurs réactions suspectes et leur parole ignorée. Pourtant, au-delà de leur crime ou de leur délit, ces femmes continuent d’exister, de souffrir. Or, le milieu carcéral, loin d’aider ces femmes à accepter la raison de leur enfermement, ne fait que les renvoyer à leur intense solitude. Pour mieux les connaître, cerner et comprendre leurs parcours individuels, Gisèle Ginsberg les a avant tout écoutées. Les témoignages de ces femmes sont bouleversants et contredisent bien des idées reçues. C’est avec force et émotion que l’auteur nous restitue leurs mots et leur souffrance. Une force et une émotion qui font de cet ouvrage un document irremplaçable sur les femmes en prison. »
Vous pouvez en consulter des extraits sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3322425p/f15.image.texteImage
– J’ai retenu ce titre car il donne la parole aux femmes incarcérées, sans plonger dans le sensationnalisme qui me semble caractériser un nombre important de témoignages sur la prison.
–La relation carcérale : identité et rapports sociaux dans les prisons de femmes
Corinne Rostaing. Presses Universitaires de France, 1997
Présentation de l’ouvrage : « Les prisons se sont récemment ouvertes aux chercheurs et c’est là un indice de démocratisation qu’il faut apprécier. Lieu de souffrances, de tensions et de revendications, la prison reste néanmoins une institution stigmatisante qui concerne un nombre croissant de personnes, pour des durées de plus en plus longues. Soumises à des missions mal définies ou contradictoires, elle est toujours l’objet de multiples interrogations. Ce livre, qui s’appuie sur une des premières enquêtes sociologiques réalisées en France au sein des prisons de femmes, contribue à mieux comprendre les relations entre les détenues et les différents personnels (de surveillance, médical, socio-éducatif, de direction). A travers les détails prosaïques de la vie carcérale, on découvre les efforts des détenues pour retrouver leur dignité et conquérir une identité plus valorisante. »
Jane Evelyn Atwood. Editions Albin Michel, 2000
Présentation de l’ouvrage : « Pendant neuf années, dans neuf pays, j’ai photographié des femmes en prison. On me demande souvent comment j’ai pu passer autant de temps sur un sujet aussi triste. Au départ, la curiosité était mon principal motif. La surprise, le choc et la stupeur ont pris le relais. Puis la rage m’a portée jusqu’au bout.
Dès le début, j’ai été frappée par l’immense manque affectif des prisonnières. Elles étaient handicapées, et de plusieurs façons. Elles avaient été écrasées non seulement par l’ignorance, la pauvreté et une vie de famille éclatée, qui sont le lot commun de presque tous les détenus, mais aussi par des années – quand ce n’est pas une vie entière – d’abus physiques et sexuels exercés sur elles par les hommes.
Aujourd’hui, la politique mise en oeuvre dans les prisons de femmes consiste à humilier plutôt qu’à réhabiliter. Dans certaines sociétés, un homme qui a fait de la taule est considéré comme un héros. Pour une femme, c’est toujours une déchéance. 89 % des femmes incarcérées le sont pour des délits non violents. Est-ce vraiment nécessaire de les mettre en prison ?
Regardez bien ces femmes. Elles ont eu le courage d’assumer leur culpabilité, de vouloir changer, de nous parler, avec leurs mots et leurs images. Ce sont les femmes à qui nous avons tourné le dos. »
– Femmes en prison : dans les coulisses de Fleury-Mérogis
Martine Schachtel. Editions Albin Michel, 2000
Présentation de l’ouvrage : « Des bébés, par nature innocents mais nés en détention, sont incarcérés à Fleury-Mérogis, la plus vaste prison pour femmes de France. Dix-huit mois durant, ils demeurent derrière les barreaux avec leurs mères avant de leur être retirés, leur infligeant ainsi une forme de « double peine ».
Martine Schachtel, qui avait déjà joué un rôle pionnier dans les luttes des infirmières, s’est résolument engagée dans la difficile réforme tendant à faire bénéficier les détenus de soins médicaux dignes de ce nom. Elle raconte non seulement les blocages imposés par les corporatismes du monde pénitentiaire, mais surtout sa découverte de l’incroyable solitude de ces femmes souvent condamnées pour des faits mineurs liés à la misère, à la prostitution ou à la toxicomanie.
Un document sans concession sur les grandes oubliées du débat autour de la nécessaire réforme des prisons françaises. »
En complément, je vous recommande de consulter cette bibliographie proposée par le site Carceropolis, une association cherchant à s’interroger sur la prison, qui comporte notamment des vidéos : Ressources bibliographiques : Détenus femmes.