Amélie Nothomb mentionne dans son roman « Acide Sulfurique » (p.73-74, Le livre de poche) un épisode de la vie de Romain Gary où celui-ci raconte, alors qu’il était prisonnier dans un camp allemand durant la seconde guerre mondiale, que des prisonniers ont inventé le personnage d’une dame pour préserver une forme de dignité dans leurs échanges au quotidien.Je ne connais pas l’oeuvre de Romain Gary. Cela renvoie-t-il à l’un de ses romans ou à un texte autobiographique…?Merci d’avance pour toute réponse.
Réponse apportée le 07/12/2010 par PARIS Bpi -révisée le 26/03/2018
D’après les éléments biographiques fournis dans l’article consacré à Romain Gary dans Wikipedia, il ne semble pas que Romain Gary ait été fait prisonnier durant la seconde guerre mondiale..
Mais dans différents sites parcourus à l’occasion de votre question, il nous est apparu que Romain Gary avait été très discret sur son action de résistant…. nous ne pouvons donc être catégoriques…..
Nous avons, par ailleurs, fait différentes recherches dans « Electre » base de données du cercle de la Librairie à laquelle la Bpi est abonnée et qui propose parfois des résumés des romans; mais nous n’avons trouvé qu’une seule oeuvre de Romain Gary dont un des personnages a été déporté dans un camp de concentration, il s’agit de :
Tulipe ou La Protestation / Gary, Romain
Gallimard, impr. 2007, Collection : Le Manteau d’Arlequin
Résumé : Tulipe, ancien déporté, vit à Harlem, depuis la fin de la guerre, dans un meublé sordide. Il tente de s’arracher à tout ce qui fut et demeure pour lui sacré et de se réfugier dans le cynisme, parodiant ses propres aspirations pour se débarrasser une bonne fois pour toutes de sa belle âme. Version théâtrale du roman publié en 1946.
Niveau 3 – Langues et littératures – 840″19″ GARY 4 TU – Disponible
Une autre piste fournie dans un commentaire à notre première réponse nous oriente vers Les racines du ciel, une citation de Gary sur son roman :
…Dans Les Racines du ciel, j’ai protesté violemment contre le massacre des éléphants, contre les chasseurs. . . il s’agissait de toute la défense de notre environnement – c’est-à-dire aussi de notre liberté. Après le Goncourt, j’ai commencé à recevoir des lettres de gratitude émue des lecteurs dont plusieurs m’envoyaient en témoignage de compréhension… des éléphants en ivoire. (…) Je ne sais pas comment elles ont lu le livre, ces chères personnes. Parfois, ça dépasse l’imagination. Toute mon œuvre est faite de respect pour la faiblesse. Dans le passage clé des Racines du ciel, des prisonniers, des concentrationnaires à bout de souffle se remettent à vivre, à tenir et à espérer, lorsque l’un d’eux invente une présence féminine imaginaire parmi eux… Dans Adieu Gary Cooper, j’ai écrit : « Les hommes forts et durs sont partout, ce sont les autres, les hommes inefficaces, incapables de faire le mal, en un mot faibles, qui sauvent l’honneur… » Tous mes livres ont pour thème la faiblesse irrépressible et souveraine…
Nous vous signalons par ailleurs l’existence d’un colloque organisé à l’Université de Toulouse Montmirail :
« Romain Gary : l’ombre de l’Histoire » du 3 mai 2007 au 4 mai 2007
Ce colloque était organisé par Julien Roumette dont les coordonnées figurent ici. Nous vous conseillons de poser votre question à ce spécialiste.
Cordialement,
Eurêkoi – Bibliothèque publique d’information